L’ours blanc, également appelé ours polaire, est parfaitement adapté à la vie sur la banquise grâce à sa constitution robuste et à son métabolisme spécifique. Cependant, le changement climatique provoque la disparition progressive de ces étendues de glace essentielles à sa survie. Ce mammifère, considéré comme le plus voluminous parmi les carnivores terrestres, possède une fourrure blanche épaisse qui lui sert de camouflage dans son habitat glacé, mais ses populations sont aujourd’hui en danger d’extinction.
Qui est l’ours polaire ou ours blanc ?
L’ours polaire (Ursus maritimus) fait partie de la famille des ursidés. Connu pour son omnivorisme, il se nourrit principalement de protéines animales, ce qui en fait le plus gros mammifère carnivore de notre planète. Sa principale alimentation consiste en phoques, qu’il chasse sur la banquise. Il se limite à l’Arctique, notamment aux zones glacées entourant le Pôle Nord. En âge adulte, un mâle peut atteindre jusqu’à 3 mètres de longueur et peser environ 500 kg, certains specimens dépassant même la tonne. La femelle, environ deux fois plus petite, ne dépasse pas 2 mètres et affiche un poids d’environ 300 kg. Dans des conditions favorables, cette espèce peut vivre jusqu’à 30 ans, voire un peu plus.
Quelles sont ses caractéristiques physiques ?
L’ours blanc, doté d’une musculature impressionnante, se distingue par sa corpulence robuste et ses pattes épaisses munies de griffes puissantes, idéales pour déployer ses tactiques de chasse. Sa queue est courte, ses petites oreilles sont adaptées au climat froid, et sa tête présente une forme rectangulaire. La blancheur immaculée de sa fourrure lui permet de se fondre dans la glace, que ce soit en été ou en hiver. Seul son museau, ses yeux, ses coussinets et la peau située sous sa fourrure sont de couleur noire, ce qui lui permet d’absorber la chaleur solaire. Lors de la chasse, il couvre souvent son visage de ses pattes pour éviter d’être repéré par ses proies. Sa constitution lui assure une excellente isolation face aux conditions extrêmes du climat arctique, grâce notamment à sa couche de graisse épaisse.
Où vit l’ours polaire ?
La répartition géographique de cette espèce couvre plusieurs régions de l’Arctique :
- Canada : régions du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest, ainsi que dans certains secteurs du Manitoba, de l’Ontario et du Québec ;
- Alaska (États-Unis) : en particulier le long des côtes des mers de Beaufort et des Tchouktches ;
- Groenland : surtout sur la côte ouest groenlandaise ;
- Norvège : principalement dans l’archipel du Svalbard ;
- Russie : notamment dans le nord, au large de la mer de Kara, des Laptev et des Tchouktches.
Que mange l’ours polaire ?
Sa régime alimentaire est étroitement lié aux saisons. Au printemps, il profite de la période de reproduction des phoques pour se nourrir abondamment, alors que l’été est souvent une période de disette, avec une consommation moindre. En hiver, ses apports en nourriture restent faibles. La base de son alimentation est constituée principalement de phoques tels que le phoque marbré (Pusa hispida), mais il chasse également le phoque barbu (Erignathus barbatus) et le phoque du Groenland (Pagophilus groenlandicus). Lors de périodes de pénurie, il peut aussi s’attaquer à des morses (Odobenus rosmarus), en particulier ceux jeunes ou affaiblis, car leur taille et leurs défenses en font une cible plus difficile et plus risquée. En été, le ours blanc migre sur la terre ferme, parcourant le littoral à la recherche de victuailles opportunistes comme des carcasses échouées de mammifères marins, notamment baleines ou narvals. Son odorat exceptionnel lui permet de repérer ces restes à plusieurs kilomètres. Lorsque l’approvisionnement se fait rare, il consomme aussi des œufs d’oiseaux marins ou des oiseaux eux-mêmes. Deux stratégies de chasse principales se distinguent : l’attente immobile près des trous d’air des phoques ou l’utilisation de sa force pour briser la glace et capturer ses proies dans l’eau.
Quel est son mode de vie ?
L’ours blanc privilégie une vie solitaire, évitant le plus souvent la cohésion en groupe. En hiver, il ne hiberne pas, mais parcourt la banquise à la recherche de nourriture. Sa solitude est principalement dictée par la nécessité de maximiser ses chances de chasse, car la disponibilité des phoques est limitée. Cependant, il existe quelques moments où il se rassemble :
- Saison de reproduction : les mâles et les femelles se regroupent pour s’accoupler, les mâles cherchant activement les femelles en chaleur et se battant pour accéder à une partenaire ;
- Éducation des jeunes : les femelles passent plusieurs années à accompagner leurs petits, leur enseignant comment survivre dans cet environnement hostile ;
- Rassemblements lors de ressources abondantes : lors d’échouages massifs de carcasses, plusieurs ours peuvent se retrouver pour se nourrir, tout en conservant une certaine distance pour éviter les conflits.
Comment se reproduit l’ours blanc ?
Après une période d’accouplement en juin, la femelle porte ses petits pendant 55 jours, mais grâce à une implantation différée, la embryogenèse ne commence que quelques mois plus tard, ce qui permet la naissance en décembre. Elle donne généralement naissance à deux oursons, qui pèsent environ 650 g à la naissance. Ces petits restent dans une tanière, étant allaités et protégés jusqu’à 4 mois. Ensuite, ils découvrent leur environnement sous la conduite de leur mère, apprenant à chasser, à creuser des tanières et à utiliser la glace pour se nourrir. L’éducation dure environ trois ans, à l’issue desquels ils deviennent autonomes. Leur croissance est favorisée par le lait maternel riche en matières grasses. La maturité sexuelle est atteinte vers 4 ans pour le mâle et à partir de 3 ans pour la femelle, qui peut commencer à se reproduire dès cet âge.
Ours blanc : quel est l’état actuel de ses populations ?
En 2024, on estime que le nombre total d’ours polaires se situe entre 20 000 et 30 000 individus répartis en plusieurs groupes à travers l’Amérique du Nord, l’Europe et la Russie. Les principales sous-populations connaissent des fortunes diverses :
- Mer de Beaufort (Alaska, Canada) : en recul, en raison du recul annuel de la banquise estivale ;
- Baie d’Hudson (Canada) : en déclin, affectée par la fonte précoce de la glace et une saison de chasse réduite ;
- Mer de Chukchi (Russie, Alaska) : stable, mais des changements subtils apparaissent dans leur santé et leur comportement liés à la fonte ;
- Archipel du Svalbard (Norvège) : populations équilibrées, cependant menacées par la perte d’habitat ;
- Mer de Kara (Russie) : peu d’informations, mais des signaux indiquent des impacts négatifs similaires à ceux des autres régions arctiques.
En quoi le climat influence l’ours polaire ?
Classé comme « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’ours blanc voit ses perspectives d’avenir comme incertaines. Les principales causes de déclin sont liées au changement climatique :
Le réchauffement climatique
La montée des températures mondiales affecte directement l’ours polaire, notamment par :
- La réduction de l’espace glacé, puisque leur métabolisme est conçu pour des températures froides. La fonte de la banquise, qui diminue d’environ 13,5 % tous les dix ans, réduit considérablement leurs terrains de chasse ;
- La prolongation des périodes de jeûne qui affaiblissent leur santé, réduisent leur taux de reproduction, ou provoquent des comportements extrêmes comme le cannibalisme lors des pénuries alimentaires ;
- La disparition progressive des refuges de glace, obligeant certains individus à s’approcher des communautés humaines ou à nager sur de longues distances, ce qui peut entraîner leur exhaustion ou leur noyade.
La pollution chimique
Les contaminations par des substances toxiques résultant des activités industrielles, agricoles et du transport maritime ou aérien s’accumulent dans la chaîne alimentaire jusqu’à atteindre la graisse de l’ours. Ces polluants peuvent provoquer des déséquilibres hormonaux, des malformations congénitales, des maladies chroniques, ou encore affaiblir son système immunitaire et compromettre sa reproduction, bien que les effets précis restent encore à étudier.
Les activités humaines
La croissance des exploitations dans l’Arctique – telles que la prospection pétrolière, la construction d’infrastructures, ou le développement touristique autour des zones de reproduction – perturbe activement l’habitat naturel de l’ours blanc et fragilise l’équilibre de l’écosystème. Ces actions accélèrent la dégradation de leur environnement et contribuent à leur déclin.
L’ours blanc est-il appelé à disparaître ?
Les scénarios d’avenir restent préoccupants. Selon certains modèles, environ 30 % des ours polaires pourraient disparaître d’ici 2050 si le réchauffement climatique continue à l’évolution actuelle. Sur le long terme, il est aussi prévu que leur nombre diminue drastiquement – jusqu’à une perte de moitié des populations – si aucune mesure sérieuse n’est prise pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Leur survie dépend donc de notre capacité à limiter ces changements et à préserver leur habitat fragile.