Reconnu comme la plus isolée des primates anthropoïdes, l’orang-outan, aussi considéré comme le plus grand mammifère arboricole de la planète, se distingue par sa fourrure typiquement rouge et ses bras exceptionnellement longs. Sa provenance se situe en Asie, où il est le seul grand singe à évoluer en dehors du continent africain.
L’orang-outan, un membre de la famille des hominidés
Affilié à la famille des grands singes, aux côtés du gibbon, du chimpanzé, du gorille et du bonobo, cet animal partage avec l’humain plusieurs traits anatomiques, tels qu’une morphologie proche, un visage sans queue, et un volume cérébral comparatif. Les ancêtres communs remontent à environ 30 millions d’années, et au fil du temps, des branches distinctes se sont formées, menant à la diversification des espèces, dont celle des orang-outans, il y a environ 16 millions d’années. Leur nom, tiré du malais “orang hutan”, signifie littéralement “homme de la forêt”. Leurs trois principales sous-espèces sont :
- l’orang-outan de Sumatra, désigné sous le nom scientifique Pongo abelii ;
- celui de Bornéo, connu sous Pongo pygmaeus ;
- et l’orang-outan de Tapanuli, Pongo tapanuliensis, découvert en 2017, native de la région isolée de Batang Toru au nord de Sumatra.
La robe de l’orang-outan : un pelage coloré et hirsute
La toison de cette espèce arbore des nuances allant du rouille à l’orange foncé, en excluant le visage. Ses poils, souvent épaissis et frisés, peuvent atteindre jusqu’à 50 cm d’épaisseur au niveau des épaules. Les mâles adultes se distinguent par un disque facial dodu, une excroissance adipeuse sur les joues pouvant mesurer près de 20 cm. Chez les femelles, ces excroissances sont moins marquées. Leurs bras robustes, souvent plus longs que leurs jambes, peuvent s’étendre sur plus de 2,50 m d’envergure, leur permettant d’atteindre leurs chevilles en position debout. La main est munie d’une paume très développée et de doigts épais, indispensables pour assurer une bonne prise lorsqu’ils se déplacent dans la canopée. En moyenne, un mâle adulte mesure environ 150 cm de haut pour un poids compris entre 80 et 90 kg, tandis que la femelle, plus petite, culminant à environ 110 cm, pèse de 30 à 45 kg.
L’orang-outan, un gourmand de fruits
Endémique à deux îles d’Asie du Sud-Est, Bornéo et Sumatra (Indonésie et Malaisie), l’orang-outan se limite à ces territoires. On le trouve souvent dans des zones de basse altitude, notamment dans les forêts tropicales humides, caractérisées par des plaines, des marais, et des tourbières, même si certaines populations évoluent en altitude, au-delà de 1 500 mètres. Principalement arboricole, il consomme une grande variété d’aliments, notamment des fruits tels que mangues, figues, litchis ou durians, ainsi que des feuilles, des fleurs, des graines, des écorces, des jeunes pousses, et même des champignons. Le régime inclut également des sources animales comme le miel, des œufs, divers insectes (termites, fourmis) et des petits reptiles comme les lézards.
L’orang-outan : un animal entièrement arboricole
Leur mode de vie sédentaire implique qu’ils dorment environ 18 heures par jour dans un vaste territoire pouvant couvrir 10 à 40 km2. Ils se déplacent presque uniquement dans les arbres, s’aventurant très peu sur le sol, qu’ils évitent autant que possible. Chaque soir, ils construisent un nouveau nid en haut des arbres en utilisant feuilles et branches. Leur nature réservée et solitaire contraste avec les configurations sociales plus élaborées des primates africains. Le seul groupe familial durable comprend la mère et ses petits, qu’elle initie à la fabrication d’outils et à la transmission de ses connaissances. Pendant la période de reproduction, le mâle et la femelle ne restent en contact que brièvement.
La femelle orang-outan : une mère dévouée
Après un gestation de neuf mois, la femelle donne naissance à un seul bébé, pesant à peine 1,5 kg. Dès la naissance, elle prend soin de son petit en le protégeant du soleil avec son corps et en le couvrant lors de la pluie grâce à son long pelage. La communication avec la mère commence très tôt, le bébé restant très attaché à elle jusqu’à l’âge de 1 an, puis devenant progressivement plus autonome, mais toujours présent dans son giron durant sept ans au total. Les jeunes orang-outans passent beaucoup de temps auprès de leur mère, souvent en petits groupes avec d’autres jeunes, où ils apprennent en observant les aînés. La fréquence des naissances étant très faible, environ trois à quatre par femelle au cours de sa vie, cette faible capacité de reproduction est un facteur clé du déclin rapide de la population.
L’orang-outan en danger et en voie de disparition
En dépit de l’absence de prédateurs pour les adultes, principalement des jeunes, l’espèce fait face à des menaces graves liées à la dégradation de son environnement. La déforestation, due à l’exploitation forestière, à l’expansion agricole, notamment pour la culture d’huile de palme, et aux incendies, sont responsables de la destruction de ses habitats naturels. Malgré une protection légale dans ses zones d’origine, il est régulièrement braconné, et ses jeunes sont souvent capturés pour être vendus comme animaux de compagnie. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) considère cette espèce comme étant en danger critique d’extinction. Le déclin de ses effectifs dans le passé récent est alarmant, et la pression humaine continue constitue une menace sérieuse. La durée de vie d’un orang-outan en captivité peut atteindre 60 ans, contre environ 30 à 45 ans à l’état sauvage.