Le parallèle entre le mouflon et le bouquetin repose sur leur appartenance commune à la famille des caprins, tout en étant liés à des animaux différents : l’un est le proche parent du mouton, tandis que l’autre est plus étroitement lié à la chèvre. Avez-vous déjà la certitude de votre réponse ou souhaitez-vous approfondir en lisant cet article ?
Le bouquetin
Le lien de parenté du bouquetin avec la chèvre est évident. On répertorie sept espèces distinctes, dont six appartiennent au genre Capra, comprenant des variétés telles que celles des Alpes, de Nubie, du Caucase, des Pyrénées, d’Abyssinie et de Sibérie. La septième, celle du Népal, fait partie du genre Naemorhedus. Le focus ici sera sur le bouquetin des Alpes, tout en précisant que ses autres espèces présentent des caractéristiques communes, mais aussi des différences liées à leur environnement spécifique : pelage, développement des cornes, comportements face à la prédation, poids, etc. Pour admirer des bouquetins en France, il est conseillé de faire appel à des guides en haute montagne qui sauront indiquer les meilleurs spots et éventuellement vous y accompagner.
Ce bouquetin alpine est considéré comme un ancêtre de la chèvre domestique, avec une apparition remontant à environ 14 000 ans, occasionnellement représenté dans les peintures rupestres préhistoriques de la région de Dordogne.
Son habitat naturel s’étend sur les zones rocheuses en haute altitude, allant de 500 à 3 000 mètres. La structure de ses sabots est spécialement conçue pour évoluer sur des surfaces escarpées, même lisses, grâce à leur composition mixte de parties dures et souples. Les coussinets antidérapants et des ergots pointus à l’arrière facilitent l’adhérence, notamment en pente. La capacité à écarter les doigts offre une prise supplémentaire sur la roche, ce qui lui permet de défier des parois verticales. Les sabots antérieurs, plus volumineux, participent à cette aptitude. En plus de grimper, le bouquetin peut sauter sur plus de 6 mètres et atteindre une vitesse de plus de 70 km/h sur terrain plat. Cependant, il évite la neige, qui limite ses déplacements et le fatigue rapidement. La nuit, il privilégie des abris secs et abrités, souvent dans des cavités ou des zones protégées du vent.
Les mâles se distinguent par de grands cors pouvant peser jusqu’à 15 kg, en complément de leur poids total oscillant entre 75 et 120 kg. Leurs cornes, d’une longueur comprise entre 70 et 90 cm, demeurent persistantes tout au long de leur vie et leur servent notamment à se gratter le dos. La taille au garrot varie de 67 à 85 cm. Quant aux femelles, leur poids tourne autour de 50 kg, avec de plus petites cornes, fines, pointues et de moins de 25 cm.
Autrefois abondants en France, notamment jusqu’au XVIe siècle, les bouquetins ont été fortement chassés, ce qui a entraîné un déclin rapide de leur population. La faiblesse de leur crainte face à l’homme, avec une distance de fuite inférieure à 50 mètres, en faisait des cibles faciles, et leurs cornes attrayaient les chasseurs comme trophées. Au début du XIXe siècle, il ne restait qu’une centaine d’individus dans l’ensemble des Alpes. Grâce à la protection instaurée par le roi Victor-Emmanuel II dans sa réserve privée, ainsi qu’à diverses actions de réintroduction menées en Suisse et en France, la population a pu retrouver ses capacités.
Le mouflon
Le mouflon partage un lien de parenté avec le mouton domestique. Les experts insistent sur la différence entre les populations méditerranéennes de mouflons, souvent introduites en Europe avec un potentiel d’hybridation avec les moutons domestiques, et celles dites naturelles, comme celles de Corse, Sardaigne ou Chypre.
En Corse, il occupe une diversité d’habitats, s’adaptant à des terrains de toutes altitudes, allant de 300 à 2500 mètres. Il privilégie les reliefs rocheux et les sols bien drainés. Bien que souple et agile pour grimper et sauter, il ne possède pas l’aptitude d’alpiniste du bouquetin. La gamme de ses habitats est donc plus variée : forêts, landes méditerranéennes ou subalpines, zones de maquis peu ou moyennement boisées.
En termes de taille, le mouflon est comparable à son cousin, atteignant environ 70 à 75 cm au garrot, mais sa silhouette est plus trapue. Les cornes des mâles peuvent dépasser 85 cm, tout comme celles du bouquetin, mais elles présentent une courbure accentuée, poussant de chaque côté de la tête.
La Corse a connu un effondrement presque total de sa population de mouflons, principalement en raison de chasses intensives. Leur territoire s’est réduit aux zones montagneuses les plus reculées de l’île. Depuis la fin du XIXe siècle, des mesures de protection ont été instaurées, comprenant notamment la gestion des hybridations. Grâce à ces efforts, la présence du mouflon méditerranéen s’est étendue à d’autres régions de France, du côté des Pyrénées aux Alpes, avec une population totale estimée à plus de 10 000 individus. Contrairement au bouquetin, le mouflon est considéré comme une espèce chassable, sous contrôle strict grâce à un plan de chasse réglementé.