Il est souvent évoqué qu’en France, cohabitent à la fois des écureuils autochtones et des espèces introduites, souvent considérées comme invasives. Ces dernières peuvent entrer en compétition avec les espèces indigènes ou représenter une menace pour l’homme. Lors de vos balades, il peut donc devenir intéressant de savoir reconnaître ces différentes espèces. Dans cet article, nous vous expliquons comment les distinguer facilement.
Les différentes espèces d’écureuils en France
En métropole, trois espèces principales d’écureuils ont été recensées :
- L’écureuil roux d’Europe, celui que l’on rencontre le plus fréquemment,
- L’écureuil de Corée, aussi nommé Tamia de Sibérie,
- L’écureuil de Pallas, ou écureuil à ventre rouge.
Il est également possible d’avoir entendu parler de l’écureuil gris d’Amérique, qui s’étend peu à peu en Italie, se rapprochant de la frontière franco-italienne.
L’écureuil roux (Sciurus vulgaris)
Ce membre de la faune forestière voit son pelage varier au fil des saisons, oscillant entre diverses nuances de rouge, de gris, de noir, voire de blanc. Ces changements de coloration lui confèrent une capacité de camouflage accrue dans son habitat naturel. En hiver, il arbore des touffes de poils sur les oreilles, apportant une meilleure isolation contre le froid. La période où il est le plus visible correspond aux saisons chaudes, car son pelage est alors classicement rouge.
Les forêts denses constituent l’environnement privilégié de cet écureuil, qui y trouve à la fois nourriture et protection. Il construit ses nids en hauteur, souvent dans des branches ou des fourches d’arbres, en utilisant des matériaux variés tels que brindilles, feuilles, mousse ou écorces.
Omnivore, il adapte son alimentation à ce qu’il trouve dans son environnement : graines de feuillus ou de conifères, glands, faînes, noix ou noisettes, sans oublier les fruits, champignons ou, de manière occasionnelle, des insectes.
En plus d’être un élément clé dans la régénération forestière grâce à la dispersion des graines, l’écureuil roux voit ses populations menacées par la déforestation et la compétition avec des espèces invasives, qui limitent ses ressources alimentaires. La transmission de maladies par ces espèces introduites constitue également une menace sérieuse. Agir pour sa sauvegarde passe donc par la protection de ses habitats et la gestion des espèces envahissantes. Savoir les différencier permet de participer activement à la conservation en contribuant à des programmes de suivi et de recherche.
L’écureuil de Pallas
Originaire d’Asie, notamment de Chine, de Taïwan et des régions du Sud-Est asiatique, l’écureuil de Pallas a été introduit en France. Sa présence est désormais surveillée en raison de son impact potentiel sur la faune locale et les écosystèmes. Son pelage se décline du gris au brun rouge, souvent orné de motifs tels que des bandes latérales ou des taches qui le distinguent facilement. Sa taille varie de 20 à 25 cm, avec une queue presque aussi longue que son corps. Ses oreilles courtes et arrondies, dépourvues de touffes de poils, le différencient clairement de l’écureuil roux.
À la différence de ses cousins arboricoles, cet écureuil adopte un mode de vie plutôt terrestre, même s’il peut grimper aux arbres. Il s’adapte à divers milieux, qu’il fréquente souvent dans les jardins ou parcs urbains, où il trouve nourriture et abris. Son régime, omnivore, inclut des fruits, graines, noix, bourgeons, insectes, voire de petits vertébrés, qu’il stocke dans des cachettes. Sa capacité de reproduction rapide et son comportement d’écorçage lui font concurrence à l’écureuil roux, tout en provoquant parfois des dégâts importants aux arbres, cultures ou infrastructures humaines (rongeurs de câbles, par exemple). Un plan national de lutte a été lancé en 2011 en France pour contrôler son expansion et préserver la biodiversité locale.
L’écureuil de Corée (Eutamias sibericus)
Ce petit écureuil, vivant dans des forêts feuillues ou mixtes, est bien adapté aux climats tempérés. Son activité se concentre principalement le matin et en fin d’après-midi, avec la construction de nids dans les arbres. Bien qu’il puisse vivre seul, ses interactions avec ses congénères augmentent lors de la saison de reproduction.
De taille moyenne, il mesure en général autour de 15 cm, avec une queue de 10 à 12 cm. Son pelage présente une caractéristique unique : cinq rayures symétriques de nuances brun-noir qui traversent son dos, sur un fond ocra claire ou gris. Autrefois populaire comme animal de compagnie dans les années 60, sa tendance à mordiller ou à ne pas apprécier la manipulation a fait qu’il a disparu de ce marché. Sa présence dans la nature en France résulte principalement de sa capacité d’adaptation, même si sa compétition avec l’écureuil roux et les risques qu’il peut engendrer pour la faune locale ne sont pas négligeables. Il se nourrit de graines, noix, fruits, bourgeons, et parfois d’insectes, tout en stockant sa nourriture pour l’hiver. Cependant, ses activités d’écorçage peuvent endommager les arbres, et son expansion doit être surveillée, d’où la mise en place d’actions de contrôle.
L’écureuil de Corée (Eutamias sibericus)
Ce petit écureuil, originaire d’Asie, s’est notamment introduit dans nos régions. Son pelage tacheté ou rayé, ainsi que sa taille modeste, en font un easy à identifier. Son comportement à l’état sauvage, incluant la construction de nids dans les arbres et sa diète variée, en font un concurrent potentiel pour les espèces indigènes, ainsi qu’un vecteur de maladies comme la maladie de Lyme.
L’écureuil gris (Sciurus carolinensis)
Plus imposant que l’écureuil roux, l’écureuil gris se reconnaît à son pelage gris uniforme avec son ventre blanc, ainsi qu’à sa queue moins touffue. Provenant d’Amérique du Nord, il s’est très bien adapté à la vie en Europe, notamment dans les zones urbaines et forestières, où il exploite une grande diversité de ressources alimentaires.
En Grande-Bretagne, en Irlande, et en Pays de Galles, cet écureuil a quasiment évincé l’écureuil roux, un phénomène également observé en Italie. La France observe avec vigilance cette invasion, compte tenu des dégâts qu’il peut causer et de sa compétitivité. Son comportement d’écorçage, ses dégâts aux arbres, et ses risques pour la biodiversité soulignent la nécessité de prendre des mesures pour réguler sa population.
Malgré sa popularité auprès des promeneurs, souvent perçu comme un animal naturel et attachant, sa présence pose des enjeux écologiques et sanitaires, notamment en ce qui concerne la propagation de bactéries et de maladies. Être informé permet d’agir concrètement. Vous pouvez par exemple contribuer à l’enquête nationale menée par le Muséum national d’Histoire naturelle, dont vous trouverez tous les détails sur le site https://ecureuils.mnhn.fr/enquete-nationale/. Participer à ces actions aide à préserver l’équilibre écologique en France.