Le lion fascine par son allure imposante : sa démarche élégante, sa crinière volumineuse qui évoque parfois la douceur d’une peluche… Mais derrière cette apparence tranquille se cache une nature incroyablement féroce. Pour assurer leur survie, ces carnivores ont développé des stratégies de chasse extrêmement efficaces. Nous vous dévoilons tous les aspects de leur comportement dans cet article.
La force du lion
Malgré leur apparence plutôt douce, la vigueur du lion est impressionnante. La taille et le poids de ces félins varient selon leur région d’origine. Les lions d’Asie, plus légers, pèsent généralement entre 145 et 180 kilogrammes, tandis que leurs homologues africains peuvent dépasser les 225 kg. La distinction entre mâles et femelles est également importante ; les femelles adultes ont une carrure nettement plus petite, leur poids oscillant entre 83 et 168 kg, et leur taille au garrot atteint en moyenne 1,07 m, contre 1,23 m pour un mâle.
Leurs membres sont d’une puissance remarquable, tout comme leur mâchoire. Les lionnes, plus rapides, peuvent atteindre 60 km/h sur de courtes distances. Les lions sont aussi capables de sauter à plus de 3 mètres de haut ou de parcourir 10 mètres en longueur en un saut.
Il est intéressant de noter que la crinière, souvent symbole d’un mâle, peut parfois faire défaut, ou apparaître chez une femelle, ce qui reste rare. La longueur et la densité de cette toison varient selon les individus, et ses fonctions semblent multiples : amplifier leur présence pour impressionner ou séduire, mais également protéger la tête lors d’affrontements ou contre le froid, notamment chez ceux qui vivent dans des zones plus tempérées.
Comme nos chats domestiques, le lion possède des vibrisses très sensibles. Placées sur la lèvre supérieure, le dessus des yeux, les joues, et parfois sur le dos des pattes, ces moustaches détectent les vibrations et compensent une vision moins performante dans l’obscurité. Leur odorat exceptionnel leur permet également de repérer une proie jusqu’à 1 600 mètres à la ronde.
Une vie en groupe chez les lions
Les lions ont une organisation sociale forte : ils évoluent en bandes de petite à grande taille, rarement inférieures à trois individus, pouvant atteindre 30 membres. Un groupe rassemble généralement des lionnes de divers âges, souvent parentes, leurs petits, ainsi qu’un ou plusieurs mâles adultes, souvent ceux qui se reproduisent. Certains spécialistes pensent que les lionnes s’unissent pour mieux défendre leurs progénitures face aux mâles dominants ou à d’autres groupes, mais cette théorie n’est pas pleinement acceptée par tous les chercheurs.
Chaque groupe occupe une zone précise, appelée territoire, qu’il défend contre d’éventuels intrus. Cependant, ces territoires peuvent se chevaucher, créant des zones de tolérance où plusieurs groupes cohabitent, ou où ils collaborent occasionnellement pour chasser. La taille de ces territoires dépend essentiellement de la disponibilité de nourriture : en milieu riche, 20 km2 peuvent suffire, délimités par des marques olfactives comme l’urine ou les défécations mâles.
Ce que mangent les lions
Leur alimentation est très variée, adaptée à l’écosystème dans lequel ils vivent. En général, ils ciblent des animaux comme les rongeurs, oiseaux, primates, jeunes crocodiles, serpents, herbivores comme les buffles, hippopotames, mais surtout des ongulés comme les gnous, zèbres ou antilopes. Lorsque l’occasion se présente, ils peuvent aussi s’attaquer à des mammifères plus grands comme la girafe ou l’éléphant, uniquement s’ils sont faibles ou malades. Ils complètent parfois leur ration en se nourrissant de carcasses trouvées sur le terrain. En captivité, un lionчик consomme environ 7 kg de viande par jour, tandis qu’un mâle peut en manger jusqu’à 40 kg lors d’un seul repas, ce qui lui offre plusieurs jours de repos avant le prochain.
Qui chasse dans une équipe de lions ?
Les lionnes, principales chasseuses du groupe, prennent en charge l’essentiel de la recherche de nourriture, compte tenu de leur agilité comparée à celle des mâles, généralement moins vifs. Cependant, il est fréquent que ces derniers s’approprient la viande tuée par les lionnes, exploitant leur force pour s’emparer de leur butin. Environ 75 % de leurs repas proviennent de proies capturées par les femelles, contre seulement 13 % issus de leur propre chasse ou de vol à d’autres prédateurs. La majorité des mâles en zone boisée chasse davantage que leurs congénères. Leur rôle principal reste la protection du groupe contre d’autres lions ou prédateurs.
Quand l’environnement est abondant, la chasse ne dure généralement que quelques heures par jour. Les lionceaux, quant à eux, commencent à apprendre l’art de la chasse vers deux ans, sous la supervision de leur mère, la pratique devenant plus régulière à partir de 3 ans.
Les méthodes de chasse des lions
Chasseurs habiles, lions et lionnes adaptent leur technique selon le lieu, la nature de la proie et sa capacité à se défendre. La lionne privilégie la stratégie d’affût : elle se dissimule dans les hautes herbes à l’aube ou au crépuscule, quand la chaleur n’est pas trop intense, et observe les animaux en train de brouter. Elle approche doucement jusqu’à une vingtaine de mètres, en évitant le souffle du vent pour ne pas trahir sa présence. En groupe, elles entourent leur cible pour limiter ses options d’évasion, puis attaquent rapidement pour l’abattre. La chute est souvent dramatique : la lionne saisit la gorge pour étouffer rapidement sa proie ou lui sectionne la trachée et l’œsophage. Lorsqu’une attaque n’aboutit pas, une poursuite peut s’engager. Le taux de réussite varie selon la proie, oscillant entre 14 % et 47 %.
Les lions peuvent aussi coopérer pour encercler leur cible, la forçant à se défendre en face. La force brute et le courage du groupe jouent un rôle déterminant dans le succès de cette manœuvre, mais ils évitent généralement les proies comme les rhinocéros ou les éléphants, trop dangereux pour eux.
Dans l’ensemble, la chasse en groupe augmente la réussite et permet de capturer des proies plus imposantes. Lorsqu’elles n’ont que des lionnes, celles-ci s’épuissent à tour de rôle pour épuiser et affaiblir leur victime. Ces stratégies protègent aussi leur nourriture des attaques de la concurrence, comme les hyènes ou les lycaons.
Le partage du butin
Après la prise, la redistribution de la nourriture commence. Les mâles, souvent, mangent en priorité, ce qui peut provoquer des querelles, bien que celles-ci soient rares lorsque la nourriture est abondante. En période de pénurie, les mères peuvent repousser leurs petits pour leur assurer leur propre part, laissant ainsi les plus faibles à la fin de la file d’attente. La saison sèche intensifie ces tensions, rendant le partage encore plus difficile pour tout le groupe.