Les stratégies de chasse du renard

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La manière dont le renard chasse repose sur une combinaison de tactiques élaborées, de patience et d’un sens aiguisé. Que ce soit par un saut impressionnant pour attraper sa proie enfouie sous la neige ou par sa capacité auditive exceptionnelle pour repérer des mouvements enfouis, chaque étape de son approche témoigne d’une grande ingéniosité. La célèbre fable de La Fontaine évoque ce canidé en le décrivant comme un animal rusé, une réputation bien méritée qui s’appuie sur ses techniques sophistiquées de prédation.

Quelle espèce de renard trouve-t-on en France ?

La variété la plus répandue dans l’Hexagone est le renard roux, dont la désignation scientifique est Vulpes vulpes. Il occupe tout le territoire européen, des grands massifs boréaux en Scandinavie et en Russie jusqu’aux plaines agricoles et aux forêts d’Europe centrale. Dans le sud de l’Europe, il privilégie souvent les régions montagneuses afin d’éviter la chaleur extrême, préférant habituellement les climats tempérés. Contrairement à d’autres animaux, ce renard s’est très bien adapté aux milieux urbains et aux zones périurbaines, où il peut se nourrir dans les poubelles et creuser des terriers dans les environnements bâtis. On observe même une densité de populations équivalente à celle des zones rurales dans certaines grandes villes. Le renard polaire, moins présent, colonise exclusivement les régions arctiques du nord, comme la Norvège ou la Russie, où il évolue dans des environnements très froids.

Quelles proies privilégie le renard roux ?

Opportuniste par nature, ce carnivore exploite une grande diversité d’aliments en fonction de son environnement, de la saison et de la disponibilité des ressources. Son menu typique inclut :

  • De petits mammifères, notamment des rongeurs tels que campagnols, mulots ou souris, mais aussi des lapins et des lièvres;
  • Une variété d’oiseaux, surtout ceux qui partagent leur habitat avec eux ou nichent au sol, tels que faisans, perdrix, pigeons ou des oiseaux aquatiques comme des canards. Il apprécie également dénicher des œufs dissimulés dans les nids à proximité du sol;
  • Des insectes, notamment durant la période estivale, comme des coléoptères, sauterelles ou vers de terre, qui lui fournissent des protéines essentielles, surtout pour ses jeunes ou en période de pénurie de petits mammifères;
  • Des amphibiens, comme des grenouilles ou crapauds, ainsi que quelques poissons qu’il peut attraper dans les zones humides ou près des rivières;
  • Les carcasses ou les restes abandonnés par d’autres prédateurs, ainsi que des déchets alimentaires issus de l’activité humaine en milieu urbain;
  • En plus de sa diète carnivore, il consomme aussi des fruits et végétaux, tels que baies, pommes, poires ou raisins, selon la saison, ainsi que quelques graines, en fonction de leur abondance dans la région.

Comment le renard roux chasse-t-il ?

La réussite de ce prédateur dans ses missions repose sur des qualités à la fois physiques et biologiques. Sa faculté d’adaptation et son habilité en font un chasseur redoutable, même face à des proies difficiles d’accès. Voici les éléments clés de ses méthodes :

Une ouïe et une vision très aiguisées

Le renard possède une audition particulièrement fine, compatible avec la détection de sons faibles, comme les bruits produits par un rongeur en déplacement sous la neige ou dans les feuilles mortes. Ses oreilles, mobiles et développées, lui permettent de localiser la provenance du son avec précision. Lorsqu’il repère une proie potentielle, il mobilise sa vue pour estimer la distance et ajuster sa démarche. Ses pics d’activité se situent généralement à l’aube et au crépuscule, périodes où la luminosité est faible. Grâce à sa vision très performante dans ces conditions, il bénéficie d’un avantage important pour surprendre ses cibles, souvent moins alertes à ces moments-là.

La technique du saut : la prise d’élan

La méthode emblématique du renard roux reste le « mulotage », un saut précis visant à capturer un petit mammifère dissimulé sous la neige ou dans la végétation. Lorsqu’il repère sa proie, il reste immobile, adoptant une posture d’attente, à l’écoute des petits bruits. Après avoir localisé la cible, il calcule l’angle de son saut, puis bondit avec puissance, en tendant ses pattes avant, pour retomber directement sur l’animal. Cette technique, à la fois instinctive et apprise dès le jeune âge, leur permet d’atteindre rapidement des rongeurs isolés ou cachés.

Un chasseur flexible et opportuniste

Bien connu pour sa technique du saut, le renard ne se limite pas à cette seule stratégie. Son comportement de chasse est d’une grande diversité, lui permettant d’adapter ses méthodes selon la proie et l’environnement. Il peut courir après des oiseaux ou des lapins sur de courtes distances, utilisant sa rapidité et son agilité. Autrement, en bordure de rivières ou de zones humides, il n’hésite pas à traquer des amphibiens ou à tenter de capturer de petits poissons. Cette souplesse expliquait sa capacité à s’épanouir dans une multitude de milieux.

Une technique adaptée à son habitat

La manière dont le renard chasse change selon son environnement. Sur la neige, il mise sur ses sens pour repérer les rongeurs enfouis et privilégie le mulotage. En forêt, il préfère chasser à l’affût, profitant de la couverture végétale pour se camoufler et surprendre ses proies. En ville, il se sert des opportunités comme les restes alimentaires ou les poubelles pour se nourrir, réduisant ainsi ses efforts de chasse active.

autres renards et leurs méthodes de chasse

D’autres espèces de renards adaptent également leur façon de chasser selon leur habitat. Le renard polaire, par exemple, utilise une technique similaire au mulotage pour capturer ses proies sous la neige, en bondissant pour surprendre des rongeurs comme le lemming. Il a également l’habitude de suivre les ours polaires pour se nourrir des restes de leurs prises. En Asie centrale, le renard des steppes est moins agile mais compense par une endurance remarquable, pouvant poursuivre son oxygène sur de longues distances pour attraper des lièvres ou des oiseaux. En groupe, il peut aussi chasser en équipe, une approche rare chez les renards, augmentant ses chances de succès. Enfin, le renard gris, native d’Amérique du Nord et centrale, se distingue par sa capacité à grimper aux arbres afin de chasser des oiseaux ou de trouver des œufs ou des fruits dans la branche, exploitant pleinement ses facultés arboricoles.