Les espaces boisés en France abritent une diversité remarquable d’animaux sauvages. Parmi eux, trois mammifères majeurs se distinguent : le cerf, le chevreuil et le sanglier. Si leurs noms restent familiers, il est parfois difficile de connaître en détail leur mode de vie. Cet article revient sur leur comportement, leur rôle dans la nature, et leur importance dans le maintien de l’équilibre écologique.
Le cerf élaphe
Il domine la faune sauvage forestière française en étant le plus grand de ses représentants. Les mâles, appelés cerfs, ont une taille au garrot comprise entre 1,10 m et 1,50 m et peuvent atteindre 2,50 mètres de long. Les femelles, désignées par le terme biches, sont légèrement plus compactes, avec une hauteur à peu près entre 100 et 130 cm. Leur poids varie généralement de 90 à 200 kg selon leur âge et leur morphologie. La différence notable entre sexes réside notamment dans la présence de grands bois chez les mâles, qui peuvent mesurer un mètre de long ou plus. Chacun perd ses bois chaque année, qui repoussent ensuite, souvent plus imposants avec l’âge.
Ce mammifère herbivore se nourrit majoritairement de plantes ligneuses telles que feuilles, jeunes pousses, rameaux et bourgeons. Pendant l’hiver, lorsque la végétation devient plus rare, il adapte son régime en mangeant éventuellement l’écorce des arbres. La période de reproduction, appelée “rut”, se déroule fin septembre à début octobre, au cours de laquelle les mâles se livrent à des affrontements pour s’accoupler avec les femelles. Après une gestation d’environ huit mois, une seule naissance, un faon, a lieu généralement au printemps, lorsque la nourriture est abondante.
Concernant leur relation avec l’homme, ces animaux ne sont pas considérés comme dangereux. Toutefois, ils peuvent devenir agressifs s’ils ressentent une menace, surtout durant la période de rut ou s’ils se sentent menacés. Le respect d’une distance raisonnable constitue la meilleure attitude à adopter pour leur observation, sans chercher à les approcher de trop près.
Le chevreuil
Ce plus petit cousin du cerf est rencontré très fréquemment dans les forêts françaises. Sa silhouette adulte affiche une hauteur comprise entre 65 et 75 cm au garrot, avec une longueur corporelle allant de 95 à 135 cm. Son poids typique varie de 15 à 30 kg. Les mâles, ou brocards, sont généralement plus lourds que les femelles, dites chevrettes. Les brocards portent des bois qui poussent tout au long de leur vie et peuvent atteindre 30 cm, avec des ramifications qui se développent chaque année, sans jamais tomber comme chez le cerf.
Ce mammifère se nourrit principalement de tissus végétaux : feuilles, jeunes pousses, bourgeons, fruits, baies et écorces d’arbres, avec une préférence pour les plantes ligneuses et les végétaux tendres. La saison de reproduction, ou “rut”, se déroule en juillet-août. La gestation dure environ 6 mois, et les femelles donnent naissance à un ou deux faons au printemps, généralement entre mai et juin. La stratégie de “gestation différée” permet aux embryons de ne se fixer qu’après quatre mois de développement, optimisant la naissance des petits lors des périodes où la nourriture est la plus abondante.
Le sanglier
Très répandu dans les forêts françaises, le sanglier présente une silhouette robuste. Sa taille au garrot varie en fonction de son âge, son sexe et sa région d’origine, oscillant typiquement entre 60 et 100 cm. Sa longueur moyenne se situe entre 120 et 160 cm. Le poids des mâles adultes peut dépasser 150 kg, voire atteindre 200 kg dans certains cas, tandis que les femelles pèsent généralement entre 60 et 100 kg. Les défenses, des canines supérieures et inférieures, chez les mâles, peuvent mesurer jusqu’à 30 cm.
Omnivore, le sanglier consomme aussi bien des végétaux que des protéines animales. Son régime inclut racines, tubercules, glands, champignons, baies, et parfois de petits animaux ou des insectes. Il est célèbre pour fouiller la terre à l’aide de son museau afin de déterrer sa nourriture, ce qui peut causer des dégâts importants à la végétation et à l’environnement. La période de reproduction s’étale de novembre à janvier, avec une gestation d’environ 115 jours, après laquelle la femelle, appelée laie, met au monde en moyenne 4 à 6 marcassins. Ces petits restent avec leur mère jusqu’à la prochaine saison reproductive, généralement au printemps.
Abonné à éviter l’homme, le sanglier n’est généralement pas agressif sauf s’il se sent menacé, surtout lorsqu’il protège ses jeunes. La prudence reste de mise, notamment en cas de rencontre, afin d’éviter tout comportement défensif.
Les enjeux liés aux grands mammifères de nos forêts
Si ces grands animaux consomment notamment des jeunes pousses ou des bourgeons, leur impact sur la végétation n’est pas aussi catastrophique qu’il n’y paraît. La nature sait souvent s’adapter en faisant pousser des végétaux plus vigoureux. Cependant, leur comportement de frottement contre les jeunes arbres, notamment chez le cerf et le chevreuil, peut causer des dégâts importants : les bois, en particulier, peuvent arracher des morceaux d’écorce, ce qui fragilise certains arbres, comme le hêtre, le frêne ou encore le pin.
Certains animaux s’éloignent également pour s’installer à proximité des cultures agricoles à la recherche de nourriture, causant parfois des dégâts notables, surtout pour les sangliers. Ces impacts, bien que naturels, peuvent devenir problématiques en cas de surpopulation.
Une gestion pour préserver l’équilibre
Une surabondance de ces ongulés peut entraîner une surexploitation de la végétation, mettant en péril la santé des forêts. La solution consiste alors à réguler efficacement leur population. En assurant un contrôle adapté, l’écosystème forestier peut maintenir ses équilibres essentiels.
En définitive, ces espèces jouent un rôle crucial dans le maintien de la diversité et de la dynamique écologique des forêts. En se nourrissant de plantes ou en retournant la terre, elles participent à l’aération du sol et à la dispersion des graines, contribuant ainsi à la croissance et à la régénération de la végétation. Leur présence favorise également un réseau alimentaire complexe, avec des prédateurs comme le loup, qui aident à réguler leur nombre et à préserver la santé globale de l’écosystème.