Les habitudes alimentaires du panda

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Lorsque l’on évoque le panda, l’image du bambou s’impose presque instantanément. Mais est-il réellement exact que cette espèce ne se nourrit que de cette plante ? Cet article vous apportera toutes les précisions nécessaires sur ses habitudes alimentaires. Avant cela, il est utile de revenir sur les bases et de faire un rappel sur les caractéristiques essentielles du panda géant.

Histoire et situation actuelle du panda géant

Le panda géant, connu scientifiquement sous le nom de Ailuropoda melanoleuca, évolue principalement dans de vastes forêts humides riches en bambous, situées à des altitudes comprises entre 1 200 et 3 100 mètres. Autrefois, sa présence était plus étendue, couvrant le sud, le centre et l’est de la Chine ainsi que des zones limitrophes comme le Myanmar et le nord du Vietnam.

Depuis le milieu du XXe siècle, la croissance démographique en Chine a provoqué une déforestation intensive, afin d’accueillir des activités minières, la construction de barrages, réseaux routiers et zones résidentielles, ainsi que l’expansion agricole et l’exploitation forestière à des fins de bois de chauffage. La récolte de plantes aromatiques pour la médecine traditionnelle contribue également à la réduction de leur habitat naturel.

À présent, moins de 2 000 pandas vivent à l’état sauvage, principalement dans six massifs montagneux situés au centre de la Chine : les monts Qinling dans les provinces du Shaanxi et du Gansu ; les monts Minshan dans ces mêmes régions et dans le Sichuan ; ainsi que les monts Qionglai, Daxiangling, Xiaoxiangling et Liangshan dans cette dernière province.

Caractère solitaire, le panda consacre la majeure partie de son temps à rechercher sa nourriture, à la consommer ou à se reposer. Ces animaux se marquent par des odeurs pour éviter de se croiser. La saison de reproduction, qui n’unit mâles et femelles que durant le printemps, est de plus en plus difficile à vivre pour eux en raison de la fragmentation de leur environnement et de la diminution de leurs habitats. La recherche d’un partenaire ou d’un espace à lui est compliquée notamment pour les jeunes pandas encore dépendants de leur mère.

Le panda, un carnivore par classification mais herbivore dans la pratique

Les pandas adultes peuvent peser entre 75 et 120 kilogrammes, mesurant jusqu’à 75 centimètres au garrot, et atteignant une longueur allant jusqu’à 1,50 m. Leur espérance de vie en milieu naturel oscille entre 15 et 20 ans. Bien qu’ils soient classés parmi les carnivores, leur régime alimentaire est composé à 99 % de végétaux, essentiellement de bambou. Leur appareil digestif, cependant, est capable de traiter la viande.

Chaque jour, un panda consomme en moyenne 12,5 kg de bambous, qu’il mâche durant une période comprise entre 12 et 16 heures. Cette longue durée est nécessaire car son système digestif ne digère qu’une petite partie de la cellulose contenue dans le bambou, à savoir entre 17 et 20 %. Pour subvenir à ses besoins en énergie, il doit donc consacrer beaucoup de temps à son repas. Ensuite, il dispose de 8 à 12 heures pour dormir. Occasionnellement, il peut également ingérer d’autres végétaux ou, si une proie facile se présente, de la viande ou des carcasses abandonnées.

Le bambou, une plante particulière

Le bambou appartient à la famille des graminées, tout comme le blé ou le maïs. Très résiliente, cette plante pousse dans différents types de sols, ce qui explique sa présence quasi partout dans le monde, en particulier en Asie du Sud-Est, où sa densité est la plus élevée.

Sa reproduction suit un cycle spécifique : le bambou ne fleurit et ne se reproduit que tous les 15 à 120 ans, selon l’espèce. Avec le changement climatique, sa capacité à évoluer rapidement pour s’adapter aux nouvelles conditions est limitée, ce qui représente un défi pour sa survie.

La relation entre le panda et le bambou

Ce n’est qu’au fil du temps que le panda a développé une dépendance vis-à-vis du bambou. Dans les montagnes chinoises où il vit, plus de 300 espèces différentes de cette plante existent, mais le panda consomme principalement une trentaine. Dans le massif des Qinling, il privilégie les bambous des genres Bashania et Fargesia, tandis que dans les monts Daxiangling, ce sont ceux des genres Chimonobambusa szechuanensis et Yushania brevipaniculata qui ont sa préférence.

Le panda a commencé à se nourrir de bambou il y a environ 7 millions d’années, et son régime s’est quasiment concentré sur cette plante environ 5 millions d’années plus tard. Morphologiquement, il est parfaitement adapté à cette alimentation. Un os hypertrophié situé au poignet lui sert à saisir et manipuler le bambou avec précision. Sa mâchoire puissante, accompagnée de dents larges et plates, lui permet de broyer les tiges dures et les fibres difficile à digérer.

Malgré un système digestif court, typique des carnivores, il possède une flore intestinale riche en microbes capables de dégrader le cyanure, un composant fréquemment présent dans le bambou. Cependant, la majorité de ses bactéries digestives, qui facilitent la digestion de la cellulose, sont peu nombreuses comparées à celles d’un herbivore classique.

Pourquoi un tel animal, dont l’organisme n’est pas spécialisé dans la digestion des fibres, privilégie-t-il le bambou ? La réponse réside dans la grande disponibilité de cette ressource, qui, de plus, est peu consommée par d’autres herbivores. Leur court système digestif leur permet d’éliminer rapidement les substances difficiles à décomposer tout en tirant parti des protéines nécessaires à leur survie.

L’avenir du panda

Classé comme espèce vulnérable par l’UNESCO, le nombre de pandas sauvages a augmenté grâce aux efforts de conservation, notamment la création de réserves naturelles et de corridors biologiques. Pourtant, en 1980, leur population dans la nature n’était que de 1 114 individus en Chine. Aujourd’hui, ce chiffre dépasse ces chiffres, mais la menace demeure. La disparition progressive de certains types de bambou, liée aux changements climatiques, pourrait bouleverser leur alimentation. Or, il reste incertain comment les pandas s’adapteront à ces transformations. La poursuite des initiatives de protection est impérative, et les efforts du gouvernement chinois restent essentiels dans cette lutte pour leur survie.