Les différentes espèces d’otaries, mammifères marins incontournables

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Crédit photo : Killy Ridols

La otarie est un mammifère marin à l’apparence mignonne, caractérisé par un visage rond, un museau moustachu et quatre nageoires pectorales. Derrière cette description simple se cache une famille d’individus dont les tailles varient énormément : certains peinent à atteindre 30 kilos alors que d’autres peuvent dépasser la tonne, et leur longueur oscille entre un mètre et plus de 3,50 mètres. Malgré ces différences de taille, toutes possèdent la capacité de se tenir debout sur leurs membres et de marcher sur le sol, contrairement aux phoques qui se déplacent plus lentement en rampant. Explorons ensemble la vie de cet animal marin, qui comprend plusieurs espèces distinctes.

Qu’est-ce qu’une otarie ?

Classée parmi les carnivores, la famille des otaries appartient à l’ordre des pinnipèdes, regroupant aussi les phoques et les morses. Elle est intégrée à la famille des otariidés, souvent désignés comme des lions de mer ou otaries, deux termes qui désignent en réalité le même animal. Ces mammifères marins se divisent en deux sous-groupes : les otariinés et les arctocéphalinés, lesquels comprennent au total sept genres différents.

Les otariinés

  • Eumetopias ;
  • Neophoca ;
  • Otaria ;
  • Phocarctos ;
  • Zalophus.

Les arctocéphalinés

  • Arctocephalus ;
  • Callorhinus.

Combien de variétés d’otaries existe-t-il ?

La famille des otariidés comprend deux sous-familles, sept genres et en tout quinze espèces, chacune présentant des particularités en matière d’habitat, d’apparence et de comportement.

Les otariinés regroupent 7 espèces :

  • Le lion de mer ou otarie de Californie (Zalophus californianus) ;
  • L’otarie ou lion de mer d’Australie (Neophoca cinerea) ;
  • L’otarie de Steller (Eumetopias jubatus) ;
  • La lionne de mer ou otarie de Patagonie (Otaria flavescens) ;
  • L’otarie des Galápagos (Zalophus wollebaeki) ;
  • La lionne de mer de Nouvelle-Zélande (Phocarctos hookeri) ;
  • Une autre otarie des Galápagos, également appelée lion de mer, mais avec une sous-espèce : Zalophus californianus wollebaeki ;
  • L’otarie à fourrure d’Afrique du Sud (Arctocephalus pusillus).

Les arctocéphalinés comptent 8 types différents :

-L’otarie à fourrure d’Afrique du Sud (Arctocephalus pusillus pusillus) ;

-Une sous-espèce : l’otarie à fourrure d’Australie (Arctocephalus pusillus doriferus) ;

  • L’otarie à fourrure de Kerguelen (Arctocephalus gazella) ;
  • L’otarie à fourrure subantarctique (Arctocephalus tropicalis) ;
  • L’otarie à fourrure de Nouvelle-Zélande (Arctocephalus forsteri) ;
  • L’otarie à fourrure des îles Galápagos (Arctocephalus galapagoensis) ;
  • L’otarie à fourrure des îles Juan Fernández (Arctocephalus philippii) ;
  • L’otarie à fourrure de Guadalupe (Arctocephalus townsendi) ;
  • L’otarie à fourrure du Nord (Callorhinus ursinus) ;

Comment reconnaître une otarie ?

La tête arrondie de l’otarie est pourvue de petites oreilles extérieures visibles et de vibrisses, c’est-à-dire de moustaches sensibles. Ces poils, que l’animal peut orienter, lui permettent de capter les mouvements dans l’eau, que ce soit pour repérer une proie ou pour détecter un prédateur. Son corps est fusiforme, avec un cou long et quatre membres adaptés à la nage. Une épaisseur de graisse sous la peau et une fourrure dense, pouvant être blanche, grise ou brune selon l’espèce, l’aident à résister au froid.

Quelle est la taille moyenne d’une otarie ?

Chez ces mammifères, les mâles sont généralement plus imposants que les femelles. Par exemple, l’otarie à fourrure du Nord peut voir son mâle peser quatre fois plus que la femelle. La taille et le poids varient selon les espèces : une femelle de l’archipel des Galápagos peut mesurer environ 1 mètre pour un poids de 27 kg, tandis qu’un mâle de Nouvelle-Zélande peut atteindre 3,50 mètres pour 500 kg. La plus lourde de toutes est le lion de mer de Steller, pouvant dépasser la tonne et mesurer plus de 3,30 mètres.

En quoi leurs pattes sont-elles adaptées ?

Les quatre membres de l’otarie sont transformés en nageoires, chacune ayant une fonction précise. Les deux nageoires antérieures — ou pectorales — ressemblent à de larges palmes, utilisées pour nager et propulser l’animal dans l’eau. Les nageoires postérieures, quant à elles, peuvent se plier sous le corps, ce qui facilite leur déplacement au sol. Cette capacité leur permet de grimper sur des rochers ou de courir rapidement sur des surfaces dures, atteignant parfois 30 km/h. Cette adaptation rend les otaries plus agiles sur terre que leurs proches, les phoques, qui ne peuvent que ramper puisque leurs nageoires sont trop courtes pour supporter leur poids.

Où trouve-t-on les otaries ?

Dans la nature, ces mammifères marins se répartissent en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et en Océanie. Beaucoup évoluent dans les eaux arctiques et antarctiques, mais on en rencontre aussi dans les mers tempérées et subtropicales. Ils préfèrent généralement les zones côtières peu profondes, qui leur offrent des endroits idéaux pour chasser et rester proches de la terre. Les côtes rocheuses sont souvent favorites, car elles permettent aux otaries de se hisser hors de l’eau pour se reposer, se reproduire ou échapper à des prédateurs. Certaines espèces, comme l’otarie à crinière, fréquentent les plages de sable dans l’Antarctique, tandis que d’autres choisissent des îles lointaines (Galápagos, Guadalupe) pour leur isolement face aux dangers terrestres et humains. Les eaux calmes des estuaires et baies constituent aussi des zones privilégiées pour la reproduction et l’élevage des jeunes.

Que consomment-elles ?

Ces mammifères sont omnivores, se nourrissant en moyenne de 7 à 18 kilogrammes de nourriture par jour. Leur capacité d’endurance leur permet de parcourir jusqu’à 10 km/h lors de la chasse, et ils sont capables de capturer des poissons rapidement grâce à leur vision sous-marine. Plusieurs espèces, notamment celles vivant dans les eaux plus profondes ou tempérées, chassent en groupe pour rassembler des bancs de poissons et maximiser leurs chances de succès. Leur capacité à détecter des vibrations avec leurs vibrisses leur donne un avantage lors de la pêche. Leur menu favori inclut principalement :

  • Différents types de poissons comme le maquereau, le hareng, les sardines, le saumon ou le cabillaud ;
  • Les céphalopodes tels que les calamars et les poulpes ;
  • Des crustacés comme les crabes et les crevettes ;
  • Des oiseaux marins et leurs œufs, de façon occasionnelle.

Quel est leur mode de vie ?

Les otaries passent leur temps à chasser en mer puis à revenir sur la terre ferme pour se reposer ou se reproduire. Elles vivent en groupes nombreux, formant d’immenses colonies sur les côtes rocheuses, où elles aiment se prélasser au soleil. Elles adoptent souvent des positions allongées ou debout, le museau tourné vers le ciel. Leur routine quotidienne inclut aussi le nettoyage mutuel et le frottement contre les rochers ou leurs congénères. La hiérarchie au sein des colonies est souvent peu conflictuelle. La majorité des espèces sont polygames : un seul mâle établit un harem de femelles avec lesquelles il s’accouple. Pour affirmer leur dominance, ces mâles se dressent et émettent des vocalises puissantes, ce qui leur permet souvent d’intimider leurs rivaux sans devoir engager de combats physiques.

Comment se reproduit une otarie ?

Pendant la saison de reproduction, qui s’étend généralement de mai à novembre, chaque mâle s’accouple avec plusieurs femelles, au moins quatre en moyenne. Après une période de gestation de près d’un an, la femelle met au monde un seul petit, qu’elle allaite rapidement. Dès qu’elle le peut, elle part en mer pour chasser, laissant son bébé derrière, qu’elle reconnait grâce à ses sons et son odeur. En une semaine, le petit nage pour la première fois, mais l’allaitement se poursuit jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge d’un an. Bien que mâles et femelles deviennent sexualement matures vers 4 ou 6 ans, la maturité sexuelle chez le mâle ne se manifeste réellement qu’à une dizaine d’années, lorsque celui-ci peut défendre un territoire et un harem.

Quel est le statut de conservation des otaries ?

Au XIXe siècle, l’homme a chassé intensément ces mammifères, qui étaient alors très prisés pour leur viande, leur fourrure, leur huile et autres produits dérivés. L’otarie du Japon, par exemple, a été poussée au point de disparition dans les années 60. Face à la pression de l’opinion publique, des mesures de protection ont permis de sauver plusieurs populations. Aujourd’hui, parmi les quinze espèces recensées, six sont jugées en danger selon la classification de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), notamment :

  • L’otarie à fourrure des Galápagos ;
  • L’otarie d’Australie ;
  • L’otarie de Nouvelle-Zélande ;
  • L’otarie des Galápagos (secondement mentionnée) ;
  • L’otarie de Steller, quasi-menacée ;
  • L’otarie à fourrure du Nord, vulnérable.

Quelles sont les menaces pesant sur ces animaux ?

Les principaux prédateurs naturels des otaries sont l’orque et le grand requin blanc. Toutefois, l’activité humaine représente également une menace importante via plusieurs actions telles que :

  • La surpêche qui réduit leur source de nourriture ;
  • Les conflits avec les pêcheurs, notamment lorsque ces mammifères volent leurs prises ;
  • Le braconnage (chasse illégale) ;
  • Les captures accidentelles dans les filets de pêche ;
  • La pollution, notamment par ingestion de déchets plastiques ou toxicité due à des substances comme le DDT ou le PCB ;
  • Les effets du changement climatique sur la disponibilité des proies et les habitats ;
  • Le développement du tourisme, la construction sur les côtes et d’autres activités marines, qui dérangent souvent ces animaux.

La longévité de ces mammifères oscille entre 15 et 20 ans pour les mâles, et peut atteindre 30 ans pour les femelles.