Les aliments dangereux à proscrire pour le hérisson

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Les hérissons, animaux discrèts par nature, ne sont pas actuellement en danger de disparition, car leurs populations se maintiennent stables. En effet, ils sont protégés par la législation dans tous les pays européens. Lorsqu’on a la chance d’en croiser un dans un jardin, il est courant d’être tenté de le nourrir ou d’établir un contact, mais il est primordial de connaître les aliments appropriés à leur alimentation, car certains sont toxiques pour eux.

Ce que révèle la morphologie du hérisson

Le hérisson appartient à la famille des insectivores, ce qui se reflète dans sa structure corporelle. Sa dentition, par exemple, varie de 34 à 40 dents à l’âge adulte. Comme chez l’humain, ses dents de lait tombent vers 4 mois, jusqu’à ce qu’il ait sa denture définitive à un an. La particularité de ses dents réside dans leur forme : elles ne sont pas tranchantes, mais leur solidité leur permet de macher des insectes, composants essentiels de son régime. Cependant, elles s’usent rapidement, notamment à cause de sable présent dans ses proies, ce qui peut entraver sa capacité à se nourrir lorsqu’elles sont trop usées.

Son tube digestif est simple mais efficace, comprenant un œsophage, un estomac et des intestins d’environ 1,5 m chez l’adulte. La digestion s’effectue rapidement, généralement en moins de 16 heures. Un hérisson peut ingérer jusqu’à 54 grammes de nourriture en une seule fois et davantage en une journée, pouvant atteindre 94 grammes au total.

Adapté à divers habitats, qu’ils soient secs ou humides, le hérisson peut se passer d’eau à condition d’avoir une alimentation riche en eau. En effet, la majorité de ses aliments, notamment les vers de terre, contiennent entre 70 et 75 % d’eau. La lenteur avec laquelle son organisme élimine l’eau – environ quatre jours pour une elimination complète – lui confère une tolérance limitée à la déshydratation, d’où la concentration élevée de ses urines.

Comment le hérisson localise-t-il sa nourriture dans la nature ?

Le hérisson consacre près de 70 % de son uptime actif à chercher de la nourriture, ce qui représente une majeure partie de sa journée. La majorité de ce temps d’activité se déroule durant la nuit, puisque le hérisson reste en grande partie au repos durant la journée. Cette habitude nocturne explique également la rareté de rencontres avec ces animaux, qui sont souvent en détresse lorsqu’on les croise.

Son sens de l’odorat lui permet de repérer une proie enfouie jusqu’à trois centimètres sous le sol. Son museau long, humide et doté d’une muqueuse très développée facilite cette tâche en lui permettant de fouiller efficacement le sol à la recherche de nourriture.

Le hérisson est-il omnivore ?

Bien que principalement insectivore, le hérisson peut également être considéré comme un animal omnivore, ce terme signifiant qu’il se nourrit d’une variété d’aliments d’origine végétale ou animale. Toutefois, manger « tout » ne veut pas dire qu’il consomme absolument tous les produits, mais plutôt qu’il adapte son alimentation à ce qui est disponible dans son environnement.

Les recherches sur ses préférences gustatives montrent une attraction plus forte pour les saveurs sucrées et salées, plutôt que pour l’acide ou l’amer. En matière de salinité, il est attiré par des concentrations similaires à celles du sodium dans son corps, ce qui l’aide à réguler son équilibre électrolytique.

Ce mode d’alimentation flexible en fait un véritable opportuniste : il n’hésite pas à dérober des œufs ou à consommer des carcasses d’animaux, comme celles de lapins ou de moutons. Sa diète inclut également certains végétaux, représentant environ 12 % de ses consommations. Au fil des saisons, ses préférences changent : il se tourne davantage vers les vers de terre en automne, les limaces durant l’hiver, et les insectes tels que perce-oreilles, cloportes et mille-pattes au printemps et en été. Les végétaux restent une composante constante de son alimentation toute l’année.

Quels aliments sont interdits ou dangereux pour un hérisson ?

Il peut paraître étonnant de savoir qu’un hérisson peut supporter, dans des cas extrêmes, des doses de toxines bien supérieures à celles mortelles pour un humain, notamment l’arsenic ou la tétanine. Cependant, il demeure vulnérable face aux pesticides, responsables d’environ 26 % des décès d’hérissons, car ces substances altèrent leur santé.

Certains aliments, sans être toxiques en soi, sont mal tolérés par le hérisson car ils peuvent provoquer des troubles digestifs, comme des diarrhées ou des constipations. La digestibilité des lipides est généralement bonne, suivie par celle des glucides, mais certaines fibres alimentaires peuvent être difficiles à digérer selon leur origine.

Il est fortement déconseillé de donner du lait ou du pain à un hérisson. Bien qu’ils soient plaisants à son goût, ils provoquent souvent une diarrhée grave, pouvant entraîner une déshydratation rapide fatale. Certains pensent à tort que ces aliments ne posent pas problème parce que les hérissons réapparaissent chaque année dans leur jardin, mais il n’en demeure pas moins qu’un mauvais transit digestif peut leur être fatal.

Il faut également éviter d’offrir du chocolat, qui contient de la théobromine, une substance neurotoxique et cardiotoxique pour ces petits animaux, semblable à la caféine. La laitue Iceberg, susceptible de contenir des salmonelles, ainsi que les carottes crues, l’oignon, l’ail, le maïs, l’ananas, le raisin, les agrumes et les fruits séchés, ne conviennent pas à leur système digestif. De plus, n’introduisez ces aliments que si votre hérisson a au moins huit semaines.

Pour finir, même si votre intention est bonne, il vaut mieux limiter la nourriture donnée aux hérissons rencontrés dans votre jardin : leur rôle est principalement d’observer leur comportement naturel plutôt que de leur fournir des aliments susceptibles de leur nuire.