Le saïga, une antilope eurasienne au bord de l’extinction

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Originant d’Eurasie, l’antilope saïga est facilement reconnaissable à son museau proéminent rappelant une trompe. Son nombre a fortement diminué, la plaçant au bord de l’extinction, en raison d’une chasse massive, de la propagation de maladies et de la destruction de son habitat naturel. Ce mammifère herbivore est aussi célèbre pour ses migrations spectaculaires, considérées parmi les plus impressionnantes au niveau mondial.

Profil de l’antilope saïga

Unique représentante de son genre venant d’Eurasie, le saïga (noté Saiga tatarica tatarica) appartient aux artiodactyles et à la famille des bovidés. On le désigne souvent simplement par le nom de saïga, qui signifie « antilope » en russe. Deux sous-espèces sont identifiées :

  • Saiga tatarica tatarica, ou saïga russe, regroupant la majorité de la population mondiale ;
  • Saiga tatarica mongolica, ou saïga de Mongolie, qui est endémique à cette région.

La particularité notable du museau de la saïga

Conçue pour évoluer dans des environnements arides, cette antilope dispose d’un museau large, creux, aux narines orientées vers le bas, qui sert à filtrer la poussière soulevée par le sol afin de préserver ses poumons. En période hivernale, cette structure facilite le réchauffement de l’air inspiré. Son pelage saisonnier va d’un ton blond roux ou miel en période chaude, avec une teinte plus claire sur le ventre. Lors des saisons froides, il devient plus épais, prenant une couleur beige très pâle ou presque blanche sous le ventre. La saïga, qui mesure entre 1 et 1,50 m de long et entre 60 et 80 cm de haut pour un poids allant de 21 à 51 kg, présente un dimorphisme sexuel marqué : le mâle, plus grand, peut doubler la femelle en poids et possède des cornes torsadées haute de plusieurs dizaines de centimètres.

La réduction de l’habitat de la saïga

Depuis des millénaires, la zone de répartition de la saïga s’est progressivement restreinte, l’espèce ayant autrefois occupé aussi des régions d’Europe occidentale durant le Pléistocène (de -2,6 millions à -11 000 ans). La population qui s’était éteinte en Chine dans les années 1960 se limite aujourd’hui aux grandes steppes ouvertes et aux déserts semi-arides d’Asie centrale, notamment au Kazakhstan, en Ouzbékistan et en Russie.

Les migrations impressionnantes de la saïga

Ce ruminant se nourrit principalement d’herbes très salines (halophiles), ainsi que de lichens, de buissons et de graminées. Lorsqu’arrive l’hiver, la végétation étant gela, l’antilope migre vers le sud de son habitat. Vivez en groupes très nombreux, ces animaux sociaux forment de gigantesques troupeaux pour parcourir chaque année plusieurs centaines de kilomètres – un aller-retour pouvant atteindre 1 000 km. En été, ils remontent vers le nord, où les plaines se colorent de vert.

La performance physique de la saïga

Face à ses prédateurs, la saïga se montre très prudente, utilisant la force du groupe pour dissuader la menace. Cependant, en cas de danger, elle peut s’enfuir à des vitesses de 75 km/h, avec des pointes atteignant 100 km/h. Sa bonne endurance lui permet de maintenir une vitesse de course élevée durant plusieurs minutes, un atout essentiel pour échapper à ses ennemis. Les jeunes ou individus faibles, blessés ou âgés, restent cependant vulnérables face à des prédateurs comme le loup gris.

La reproduction de la saïga

Dans un mode de vie polygame, la saïga se livre à des combats rugueux durant la période du rut, ce qui divise les troupeaux en petits groupes. Les mâles rivalisent pour gagner un harem comprenant plusieurs femelles et leurs jeunes. La saison de reproduction s’étend de fin novembre à fin décembre. Après environ 140 jours de gestation, les femelles donnent naissance à deux petits en moyenne, pouvant parfois avoir des triplés lorsqu’elles sont plus âgées, ou un seul pour les juvéniles. Les nouveau-nés commencent à manger des aliments solides dès 4 à 8 jours, tout en continuant à téter jusqu’à 4 mois. La maturité sexuelle est atteinte vers 8 mois chez les femelles, tandis que les mâles peuvent se reproduire à 20 mois.

La situation critique de l’antilope saïga

Depuis les années 1990, l’Union Tendances et animaux considère cette espèce comme étant en danger critique d’extinction, sa population ayant chuté de près de 2 millions d’individus à seulement 50 000. Les principales causes de cette déclin alarmant incluent :

  • Une chasse intensive et le braconnage, pour la viande ou pour leurs cornes vendues en tant que remèdes traditionnels en Chine, lesquels ont déséquilibré la répartition des sexes, réduisant la fertilité ;
  • La destruction progressive de leur habitat naturel, notamment par l’expansion agricole, avec une concurrence accrue avec le bétail domestique ;
  • Des épidémies, telles que la pasteurellose en 2015, qui ont causé la mort de centaines de milliers d’individus, amplifiant le déclin de la population.

Heureusement, des efforts de conservation, notamment au Kazakhstan, ont permis une augmentation de leur nombre, la population ayant plus que doublé depuis 2019. La durée de vie de cette antilope en milieu sauvage est d’environ 12 ans, pouvant atteindre 15 ans en captivité.