Le rhinocéros de Sumatra : une espèce en danger réel

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Reconnaître le rhinocéros de Sumatra est relativement simple : il possède en général deux cornes, et c’est la plus petite des cinq espèces de rhinocéros à travers le monde. Cette espèce asiatique se distingue également par sa toison particulièrement fournie et sa position parmi les mammifères les plus menacés. Avec moins d’une centaine d’individus dispersés sur les îles de Sumatra et de Bornéo, il incarne une espèce au bord de l’extinction, souvent qualifiée de « fossile vivant » en raison de ses caractéristiques archaïques, mais dont la survie est aujourd’hui gravement compromise.

Présentation du rhinocéros de Sumatra

Ce mastodonte à la silhouette élancée appartient à la famille des rhinocérotidés, qui comporte cinq espèces distinctes : deux en Afrique, à savoir le rhinocéros blanc et le noir, et trois en Asie, dont le rhinocéros indien, celui de Java, ainsi que celui de Sumatra. Parmi celles-ci, l’espèce la plus ancienne est celle du genre Dicerorhinus, dont le seul représentant actuel est le rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus sumatrensis). Ce grand mammifère, à l’allure d’un pachyderme à la peau épaisse, est également le plus petit de ses proches parentés, mesurant entre 110 et 145 cm au garrot, avec une longueur de 2,5 à 3 mètres et un poids oscillant de 600 à 900 kilos en liberté, pouvant atteindre deux tonnes en captivité.

Le physique du rhinocéros de Sumatra

Ce rhinocéros possède une héritage direct du rhinocéros laineux, disparu il y a environ 14 000 ans. Son pelage brun ou rougeâtre, dense chez les jeunes, fait qu’on le désigne parfois comme un « fossile vivant », car il conserve des traits de ses ancêtres. Son corps est partiellement recouvert de poils, laissant apparaître une peau de teinte gris-brun. La particularité de cette espèce réside aussi dans la présence de deux plis de peau qui entourent son corps, notamment au niveau de ses pattes et de son ventre.

Les cornes du rhinocéros sumatral

Chez l’unique rhinocéros d’Asie à disposer de deux cornes, la première, située sur le nez, mesure généralement entre 15 et 25 cm, tandis que la seconde, située sur le front, n’excède pas une dizaine de centimètres. La corne nasale est toujours davantage développée. Même si, à l’état sauvage, mâles et femelles présentent peu de différences morphologiques, la taille des cornes du mâle tend à être supérieure. Composées principalement de kératine, elles sont la cible d’un commerce noir qui se nourrit de croyances populaires erronées sur leurs vertus médicinales. Cette chasse illégale constitue une menace majeure pour la survie de cette espèce.

Les zones de vie du rhinocéros de Sumatra

Historiquement, l’étendue géographique de cette espèce n’est pas parfaitement identifiée, mais elle aurait couvert une large partie de l’Asie du Sud-Est, allant de l’est de l’Inde jusqu’au sud de la Chine, en passant par plusieurs pays comme la Birmanie, le Laos, le Cambodge, le Vietnam, la Thaïlande, ou encore le Bhoutan. Au fil du temps, sa population s’est considérablement réduite, au point que ses derniers représentants se trouvent aujourd’hui uniquement en Indonésie, notamment sur les îles de Bornéo et de Sumatra, la Malaisie ayant perdu ses derniers spécimens en 2019.

Habitat naturel du rhinocéros de Sumatra

Ce rhinocéros évolue principalement dans des forêts tropicales denses et montagneuses, situées entre 1 000 et 2 500 mètres d’altitude. Que ce soit en plaine ou en zones montagneuses, il privilégie les endroits où l’eau est accessible, notamment pour se baigner dans des mares boueuses qui l’aident à réguler sa température, à entretenir sa peau, et à repousser parasites et insectes piqueurs. Lors des périodes de sécheresse, il peut migrer à la recherche de points d’eau même très sommaires, comme de simples dépressions remplies d’eau de pluie.

Alimentation du rhinocéros de Sumatra

Strictement herbivore, ce mammifère consomme une grande diversité de végétaux issus des forêts tropicales, notamment des feuilles, des jeunes pousses, des écorces, des herbes, des graines, des tiges, ainsi que des fruits sauvages, comme des mangues, des figues ou des bananes. Il peut ingérer jusqu’à 50kg de nourriture chaque jour. Pour compléter ses besoins en minéraux, il cherche souvent des eaux salines naturelles ou, à défaut, se nourrit de plantes riches en sel et en calcium.

Le mode de vie du rhinocéros de Sumatra

Les mâles évoluent majoritairement en solitaire, possédant leur propre territoire qu’ils marquent à l’aide de leurs urines, excréments, et en brisant la végétation pour signaler leur présence. Les interactions entre individus sont rares, sauf lors de la saison des amours, où les confrontations peuvent devenir agressives. Les femelles, quant à elles, vivent en compagnie de leurs petits, séparées des males sauf durant la période de reproduction. La gestation dure généralement entre 14 et 16 mois, après laquelle naît un seul petit.

Développement d’un jeune rhinocéros de Sumatra

À la naissance, le petit pèse environ 25 kilos et mesure 60 cm de haut. Sa seule corne a peu de développement, mesurant à peine 2 cm, et il possède un fin duvet de poils qui s’épaissira avec le temps. D’abord caché dans la végétation, il reste avec sa mère pendant ses deux premiers mois, puis commence à la suivre. Sevré vers 15-17 mois, il reste néanmoins à proximité de sa mère pendant deux à trois ans. La maturité sexuelle est atteinte vers 7 ans pour les femelles, et vers 10 ans pour les mâles. La longévité de cette espèce dans la nature peut atteindre 45 ans.

Les menaces qui pèsent sur le rhinocéros de Sumatra

Sa taille lui confère une faible prédation naturelle, mais ses principales menaces proviennent du braconnage, visant ses cornes qui sont très convoitées. Par ailleurs, la déforestation massive en Indonésie détruit son habitat, fragmentant les populations et empêchant la reproduction entre les individus. Résultat, les naissances diminuent, et le nombre de survivants diminue rapidement. Avec moins de 100 individus restants, l’espèce est classée en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Les actions pour la sauvegarde du rhinocéros de Sumatra

Face à cette menace grave, diverses initiatives de protection ont été engagées, notamment l’intégration de l’espèce dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Des programmes de reproduction en captivité ont également été développés, avec des centres comme le Sanctuaire de rhinocéros de Sumatra, situé dans le parc national de Way Kambas. Un exemple récent est la naissance d’une femelle le 24 mars 2022, une étape importante dans la conservation, qui porte à quatre le nombre total de naissances dans ce centre. La mère, Rosa, capturée dans la nature, a donné naissance à ce premier petit après plusieurs fausses couches, offrant un léger espoir pour la survie de cette espèce précieuse.

Crédit photo : Willem v Strien

Reconnaître le rhinocéros de Sumatra est relativement simple : il possède en général deux cornes, et c’est la plus petite des cinq espèces de rhinocéros à travers le monde. Cette espèce asiatique se distingue également par sa toison particulièrement fournie et sa position parmi les mammifères les plus menacés. Avec moins d’une centaine d’individus dispersés sur les îles de Sumatra et de Bornéo, il incarne une espèce au bord de l’extinction, souvent qualifiée de « fossile vivant » en raison de ses caractéristiques archaïques, mais dont la survie est aujourd’hui gravement compromise.

Présentation du rhinocéros de Sumatra

Ce mastodonte à la silhouette élancée appartient à la famille des rhinocérotidés, qui comporte cinq espèces distinctes : deux en Afrique, à savoir le rhinocéros blanc et le noir, et trois en Asie, dont le rhinocéros indien, celui de Java, ainsi que celui de Sumatra. Parmi celles-ci, l’espèce la plus ancienne est celle du genre Dicerorhinus, dont le seul représentant actuel est le rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus sumatrensis). Ce grand mammifère, à l’allure d’un pachyderme à la peau épaisse, est également le plus petit de ses proches parentés, mesurant entre 110 et 145 cm au garrot, avec une longueur de 2,5 à 3 mètres et un poids oscillant de 600 à 900 kilos en liberté, pouvant atteindre deux tonnes en captivité.

Le physique du rhinocéros de Sumatra

Ce rhinocéros possède une héritage direct du rhinocéros laineux, disparu il y a environ 14 000 ans. Son pelage brun ou rougeâtre, dense chez les jeunes, fait qu’on le désigne parfois comme un « fossile vivant », car il conserve des traits de ses ancêtres. Son corps est partiellement recouvert de poils, laissant apparaître une peau de teinte gris-brun. La particularité de cette espèce réside aussi dans la présence de deux plis de peau qui entourent son corps, notamment au niveau de ses pattes et de son ventre.

Les cornes du rhinocéros sumatral

Chez l’unique rhinocéros d’Asie à disposer de deux cornes, la première, située sur le nez, mesure généralement entre 15 et 25 cm, tandis que la seconde, située sur le front, n’excède pas une dizaine de centimètres. La corne nasale est toujours davantage développée. Même si, à l’état sauvage, mâles et femelles présentent peu de différences morphologiques, la taille des cornes du mâle tend à être supérieure. Composées principalement de kératine, elles sont la cible d’un commerce noir qui se nourrit de croyances populaires erronées sur leurs vertus médicinales. Cette chasse illégale constitue une menace majeure pour la survie de cette espèce.

Les zones de vie du rhinocéros de Sumatra

Historiquement, l’étendue géographique de cette espèce n’est pas parfaitement identifiée, mais elle aurait couvert une large partie de l’Asie du Sud-Est, allant de l’est de l’Inde jusqu’au sud de la Chine, en passant par plusieurs pays comme la Birmanie, le Laos, le Cambodge, le Vietnam, la Thaïlande, ou encore le Bhoutan. Au fil du temps, sa population s’est considérablement réduite, au point que ses derniers représentants se trouvent aujourd’hui uniquement en Indonésie, notamment sur les îles de Bornéo et de Sumatra, la Malaisie ayant perdu ses derniers spécimens en 2019.

Habitat naturel du rhinocéros de Sumatra

Ce rhinocéros évolue principalement dans des forêts tropicales denses et montagneuses, situées entre 1 000 et 2 500 mètres d’altitude. Que ce soit en plaine ou en zones montagneuses, il privilégie les endroits où l’eau est accessible, notamment pour se baigner dans des mares boueuses qui l’aident à réguler sa température, à entretenir sa peau, et à repousser parasites et insectes piqueurs. Lors des périodes de sécheresse, il peut migrer à la recherche de points d’eau même très sommaires, comme de simples dépressions remplies d’eau de pluie.

Alimentation du rhinocéros de Sumatra

Strictement herbivore, ce mammifère consomme une grande diversité de végétaux issus des forêts tropicales, notamment des feuilles, des jeunes pousses, des écorces, des herbes, des graines, des tiges, ainsi que des fruits sauvages, comme des mangues, des figues ou des bananes. Il peut ingérer jusqu’à 50kg de nourriture chaque jour. Pour compléter ses besoins en minéraux, il cherche souvent des eaux salines naturelles ou, à défaut, se nourrit de plantes riches en sel et en calcium.

Le mode de vie du rhinocéros de Sumatra

Les mâles évoluent majoritairement en solitaire, possédant leur propre territoire qu’ils marquent à l’aide de leurs urines, excréments, et en brisant la végétation pour signaler leur présence. Les interactions entre individus sont rares, sauf lors de la saison des amours, où les confrontations peuvent devenir agressives. Les femelles, quant à elles, vivent en compagnie de leurs petits, séparées des males sauf durant la période de reproduction. La gestation dure généralement entre 14 et 16 mois, après laquelle naît un seul petit.

Développement d’un jeune rhinocéros de Sumatra

À la naissance, le petit pèse environ 25 kilos et mesure 60 cm de haut. Sa seule corne a peu de développement, mesurant à peine 2 cm, et il possède un fin duvet de poils qui s’épaissira avec le temps. D’abord caché dans la végétation, il reste avec sa mère pendant ses deux premiers mois, puis commence à la suivre. Sevré vers 15-17 mois, il reste néanmoins à proximité de sa mère pendant deux à trois ans. La maturité sexuelle est atteinte vers 7 ans pour les femelles, et vers 10 ans pour les mâles. La longévité de cette espèce dans la nature peut atteindre 45 ans.

Les menaces qui pèsent sur le rhinocéros de Sumatra

Sa taille lui confère une faible prédation naturelle, mais ses principales menaces proviennent du braconnage, visant ses cornes qui sont très convoitées. Par ailleurs, la déforestation massive en Indonésie détruit son habitat, fragmentant les populations et empêchant la reproduction entre les individus. Résultat, les naissances diminuent, et le nombre de survivants diminue rapidement. Avec moins de 100 individus restants, l’espèce est classée en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Les actions pour la sauvegarde du rhinocéros de Sumatra

Face à cette menace grave, diverses initiatives de protection ont été engagées, notamment l’intégration de l’espèce dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Des programmes de reproduction en captivité ont également été développés, avec des centres comme le Sanctuaire de rhinocéros de Sumatra, situé dans le parc national de Way Kambas. Un exemple récent est la naissance d’une femelle le 24 mars 2022, une étape importante dans la conservation, qui porte à quatre le nombre total de naissances dans ce centre. La mère, Rosa, capturée dans la nature, a donné naissance à ce premier petit après plusieurs fausses couches, offrant un léger espoir pour la survie de cette espèce précieuse.

Crédit photo : Willem v Strien