Le renne, symbole essentiel de la magie de Noël

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Avec leurs bois imposants et leur silhouette majestueuse, les rennes sont souvent représentés en train de tirer le traîneau du Père Noël. Adaptés au climat rigoureux du Grand Nord, ces cervidés sont capables de supporter des températures glaciales et de se déplacer dans la neige profonde, ce qui en fait des animaux parfaitement adaptés à cette tâche mythique.

Portrait du renne

Le renne, aussi appelé caribou dans certains pays, appartient à l’ordre des mammifères à extinction numérique, caractérisés par leurs sabots formés de deux doigts. Son apparition date de plus d’un million d’années dans la région du détroit de Béring, d’où il s’est répandu dans tout l’Arctique. Sa capacité à survivre à des conditions climatiques extrêmes, combinée à ses faibles besoins alimentaires, lui a permis de traverser plusieurs périodes de changements environnementaux. On distingue plusieurs sous-espèces, telles que le renne européen, le caribou des bois, ou encore le caribou groenlandais, chacune adaptée à son habitat spécifique.

La stature du renne

Son corps élancé, ses épaules puissantes et sa queue courte caractérisent cette espèce, aussi appelée caribou en Amérique du Nord. Sa tête fine est équipée d’un museau allongé et de petites oreilles arrondies. La paire de bois, qui pousse chaque année, se dresse verticalement. La toison, souvent brunâtres ou grisâtres, est ponctuée de taches plus claire sur le cou, le ventre et les pattes. La taille moyenne oscille entre 1,80 m et 2,10 m de longueur, avec une hauteur au garrot d’environ 1,1 à 1,3 m, et un poids pouvant atteindre 150 à 250 kg selon le sexe.

Les bois, instruments de séduction

Une particularité notable du renne réside dans le fait que les deux sexes portent des bois, bien que ceux de la femelle soient généralement plus petits. Contrairement aux cornes permanentes, les bois, composés d’os vivants, tombent chaque automne pour repousser au printemps. Leur développement peut durer plusieurs mois, atteignant parfois 1,30 mètre de haut et pesant jusqu’à 7 kg. Lors de la saison des amours, ces ramures impressionnantes jouent un rôle crucial dans la séduction et la domination des mâles, permettant à ces derniers de s’imposer face à leurs rivaux.

Adaptation saisonnière du renne

Les sabots du renne changent en fonction des saisons : en été, leur bordre s’apaissit pour accroître la surface de contact avec le sol, facilitant ainsi la marche dans la boue. En hiver, la forme devient concave, avec un bord tranchant pour mieux adhérer aux sols glacés, tandis que les coussinets de chair se rétractent et se protègent avec des poils, leur permettant de se déplacer dans la neige. Le pelage épais, composé de laine dense et de poils creux appelés jarres, isole efficacement l’animal, qui peut résister à des températures allant jusqu’à -40 °C. Il utilise également ses tissus riches en eau pour se maintenir au chaud tout en étant capable de nager dans les eaux froides.

Le renne, symbole du pôle nord

Ce cervidé habite principalement dans les régions arctiques et subarctiques d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie, notamment au Groenland, en Scandinavie, au Canada, en Alaska, en Russie, Mongolie et Chine. Certaines populations ont été introduites sur des îles comme celles des Kerguelen. Dans ces environnements, il évolue dans des forêts boréales, des toundras ou des zones montagneuses difficiles d’accès.

Le régime alimentaire du renne

Son alimentation se compose principalement de végétaux variés : herbes, feuilles, écorces, jeunes pousses, bourgeons, mousses, champignons, ainsi que des saules. Le lichen, notamment celui de l’espèce Cetraria islandica, constitue une ressource essentielle, riche en glucides, qui lui fournit l’énergie nécessaire pour faire face aux rigueurs du climat. Pour se nourrir, il gratte le sol gelé ou la neige avec ses pattes et ses bois, effectuant ainsi de longues migrations pour satisfaire ses besoins alimentaires en faible quantité mais indispensables.

Migration annuelle, un parcours périlleux

Les rennes en Amérique du Nord effectuent certaines des plus longues migrations terrestres, parcourant jusqu’à 6 000 kilomètres chaque année. Tel un long serpent, leur troupeau, souvent dirigé par des femelles plus âgées, s’étire sur des centaines de kilomètres dans une file indienne. La traversée de fleuves en dégel ou de mers constitue une étape particulièrement risquée, avec des dangers comme la noyade ou la prédation par les loups guettant les faibles ou isolés. Ces migrations massives ont provoqué des incidents tragiques, comme la mortalité massive de caribous dans la rivière Caniapiscau en 1984, où 10 000 individus ont péri noyés.

Le renne et ses comportements de reproduction

Silencieux la majeure partie de l’année, le renne manifeste sa présence en fin d’été par un brame sonore. Les mâles se livrent à des combats pour gagner le droit de s’accoupler, chaque vainqueur s’occupant d’un harem pouvant contenir une dizaine de femelles. Après une gestation de sept à huit mois, une femelle donne naissance à un petit brun pesant environ 6 kilogrammes. En moins d’une heure, le nouveau-né peut déjà marcher, se nourrissant rapidement du lait riche qui lui est fourni pour résister aux températures glaciales, aux prédateurs et pour participer à la migration. Malheureusement, la plupart des jeunes ne survivent pas à leur première année, en raison principalement des prédateurs et des conditions difficiles. Ceux qui survivent atteignent leur maturité sexuelle vers deux ans et poursuivent leur vie en groupe.

La course pour survivre

Face aux prédateurs naturels comme les loups, les grizzlys, pumas ou lynx, le renne doit faire preuve de grande agilité. Sa vitesse de course peut atteindre 40 km/h, et il peut tenir cette vitesse durant une heure. Lorsqu’il est en danger, il peut aussi utiliser ses bois comme arme de défense. Malheureusement, la chasse, le braconnage et les maladies contribuent au déclin de sa population dans certaines régions. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère que le renne est vulnérable, notamment en dehors de l’Europe où sa présence est encore stable ou mieux protégée. La réglementation internationale, notamment via la Convention de Berne, vise à préserver cette espèce emblématique.

Les célèbres rennes du père Noël

La légende des rennes du Père Noël remonte à 1821, lorsque le poète William Gilley évoqua pour la première fois une équipe de huit rennes : Fougueux, Danseur, Rusé, Fringuant, Comète, Cupidon, Éclair et Tonnerre. La popularité de cette histoire a été renforcée par l’introduction de Rodolphe en 1939, personnage à nez rouge luminescent qui guide le traîneau lors des nuits brumeuses ou neigeuses, permettant ainsi au Père Noël de livrer les cadeaux à temps. Cette image populaire associait ces rennes à la magie de Noël et à la générosité de la tradition.