Le rat musqué, un nuisible destructeur des berges et des cultures

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En construisant de vastes réseaux de galeries en sous-sol, le rat musqué peut provoquer l’affaiblissement des berges, ce qui augmente les risques d’inondations. Ce rongeur, qui aime se nourrir de cultures maraîchères et céréalières, est également porteur de maladies transmissibles à l’homme, ce qui en fait un animal classé parmi les espèces nuisibles.

Présentation du rat musqué

Le rat musqué – dont le nom scientifique est Ondatra zibethicus – est un animal semi-aquatique herbivore appartenant à l’ordre des rodentiens et à la famille des cricétidés. Originaire du continent nord-américain, il a été introduit en Europe au 19e siècle dans le but d’exploiter sa fourrure. Par la suite, certains individus élevés en captivité se sont échappés ou ont été relâchés lors de crises économiques, ce qui a permis à l’espèce de s’étendre dans la nature. Son nom provient des glandes à musc (également appelées glandes préputiales), qui libèrent une substance odorante servant à délimiter son territoire.

Description du rat musqué

Ce rongeur possède un corps robuste, une tête large, un museau court, de longues vibrisses et de petites oreilles. Son apparence évoque un gros campagnol. Sa longue queue aplatie sur les côtés, qui a une teinte sombre et une surface écailleuse, ainsi que ses pattes avec cinq doigts munis de poils, en font un excellent nageur. En tant qu’herbivore, il possède 16 dents dont 4 incisives longues et jaunes. Sa fourrure, épaisse et étanche, affiche un marron foncé sur le dos et une teinte plus claire sur le ventre. La taille totale du rat musqué varie entre 30 et 40 cm, à laquelle il faut ajouter une queue pouvant mesurer entre 20 et 30 cm. Son poids oscille généralement entre 1 et 2 kg.

Habitat du rat musqué

Ce rongeur fréquente une large zone géographique couvrant l’ouest et le nord de l’Europe, y compris la France, sauf dans sa partie sud-est. Il privilégie les environnements où l’eau, peu profonde et souvent stagnante ou à faible courant, est en contact permanent avec une végétation aquatique et des mollusques. On le retrouve près des étangs, des lacs, des rivières, des marais ou encore dans des prairies humides. Il creuse ses terriers le long des berges, en dotant ses galeries d’une ouverture subaquatique pour rejoindre ses tunnels sans devoir parader sur la terre ferme.

Régime alimentaire du rat musqué

Ce mammifère végétarien se nourrit majoritairement de plantes aquatiques telles que les massettes, les joncs, ou les nénuphars, ainsi que d’autres végétaux de rivage. Pendant la saison froide, lorsque la végétation devient rare, il complète son alimentation avec des mollusques d’eau douce, des crustacés comme les écrevisses, ou encore des petits poissons, amphibiens et insectes. Sa nourriture est principalement recherchée la nuit, puisqu’il mène une vie nocturne.

Mode de vie du rat musqué

Ce rongeur adopte une existence plutôt solitaire ou vit en petites familles comprenant un mâle, une femelle et leurs jeunes. Après une période d’alimentation nocturne, il passe ses journées dans son terrier, à l’abri des prédateurs. En hiver, lorsque les températures chutent au-dessous de zéro, les membres de la famille restent généralement regroupés dans leur cachette. Son excellent nageur, doté de pattes arrière semi-palmées, évolue surtout dans l’eau. Sa queue, longue, écailleuse et aplatie sur les côtés, est un outil crucial pour la nage : il peut en effet rester immergé jusqu’à 15 minutes, que ce soit pour nager ou pour se dissimuler en cas de danger.

Reproduction du rat musqué

Très prolifique, cet animal devient sexuellement mature dès sa première année. La période de reproduction a lieu principalement au printemps et en été, avec une production d’odeur musquée caractéristique qui sert à signaler sa disponibilité à ses partenaires. Après une gestation d’environ un mois, la femelle donne naissance à 6 ou 7 petits. Avec 2 à 3 portées par an, il est possible que 12 à 21 nouveau-nés voient le jour chaque année, restant sous la garde de leur mère pendant 20 à 30 jours.

Prédateurs du rat musqué

Une fois adulte, le rat musqué dispose d’un nombre limité de prédateurs : renards, fouines, buses variables, loutres, visons, ainsi que certains serpents. En cas de menace, sa première réaction consiste à prendre la fuite dans l’eau. S’il est à terre, il peut utiliser ses incisives puissantes pour infliger des blessures à ses agresseurs ou se défendre. La durée de vie moyenne du rat musqué en milieu naturel tourne autour de 4 à 5 ans.

Dégâts causés par le rat musqué

En construisant ses galeries souterraines, ce rongeur peut engendrer des dommages importants : il fragilise les sols, accélère l’érosion des berges, altère les digues et les installations hydrauliques, ce qui augmente le danger d’inondations. Lorsqu’il manque de nourriture, il peut également s’attaquer aux cultures maraîchères, telles que le maïs, le colza, les céréales, les pommes de terre ou la betterave. Enfin, sa présence représente aussi un risque sanitaire puisqu’il peut transmettre des maladies transmissibles à l’homme et aux animaux, comme la leptospirose ou la maladie de Lyme.

lutte contre le rat musqué

Considéré comme nuisible en France et classé parmi les espèces invasives en Europe, le rat musqué est soumis à une réglementation stricte pour limiter son implantation. En raison de ses impacts négatifs sur l’environnement, la santé publique et la biodiversité, des arrêtés préfectoraux encadrent les périodes et méthodes de destruction de cette espèce. Parmi les solutions autorisées figurent notamment le piégeage et le tir.