En Australie, l’expression “heureux comme un quokka” évoque le sourire constant de ce petit marsupial. Sociable et inquisitif, cet animal à l’aspect jovial accepte volontiers la proximité humaine, mais il peut aussi réagir en mordant s’il se sent menacé. Son visage souriant et son comportement amical en font une attraction prisée pour les selfies, si bien que les autorités locales ont interdit cette pratique ainsi que toute manipulation de l’animal. Le quokka doit ainsi être contemplé comme une adorable boule de poils dont seul le regard peut être apprécié de près.
Quelle est la nature du quokka ?
Le quokka, dont le nom scientifique est Setonix brachyurus, appartient à la famille des macropodidés, un groupe de mammifères marsupiaux caractérisés par des pieds très développés et des membres antérieurs souvent atrophiés, à l’image du kangourou. Comme tous les marsupiaux, il donne naissance à des jeunes qui se développent dans une poche ventrale, le marsupium. Avec ses deux incisives uniques, il se classe parmi les diprotodontes. Seul représentant de son genre, le quokka mesure généralement entre 40 et 54 cm de long, auxquels s’ajoute une queue de 25 à 30 cm, pour un poids oscillant entre 2,5 et 5 kg.
À quoi ressemble un quokka ?
Ce petit mammifère possède une silhouette compacte, avec une fourrure allant du brun au gris sur le dos, passant au jaune pâle sur le ventre. Sa tête courte et large est équipée d’oreilles arrondies et d’un museau noir. Ses grands yeux ronds lui confèrent une vision trichromatique, similaire à celle de l’être humain. Grâce à trois types de cônes récepteurs, il peut distinguer environ un million de couleurs, dont le rouge, le bleu et le vert, ce qui lui permet de percevoir un spectre visuel très étendu.
Le quokka est-il toujours joyeux ?
Son visage affiche en permanence une expression de léger sourire, accentuée par ses lèvres hautes et un regard pétillant. Ces traits lui ont valu la réputation d’être l’animal le “plus heureux” au monde, un trait qui a suscité la fascination de la population mondiale sur les réseaux sociaux. Cependant, pour préserver son bien-être, il existe des restrictions concernant la prise de selfies avec lui, afin de limiter le stress lié au tourisme. En effet, une approche imprudente ou un comportement trop brusque peuvent provoquer des morsures, car l’animal peut se sentir menacé, ce qui entraîne chaque année de nombreuses blessures.
Où vit le quokka ?
Ce marsupial ne se trouve qu’en Australie occidentale, surtout sur les îles Rottnest et Bald, où l’absence de prédateurs introduits assure en partie sa survie. Il réside également dans certaines régions côtières proches de Perth. Son habitat préféré inclut les zones denses de sous-bois, les forêts d’eucalyptus, ainsi que des milieux humides et marécageux, souvent situés à proximité de l’eau. En général, il préfère les endroits avec des roseaux, des buissons bas, ou des bruyères, où il peut trouver nourriture et sécurité.
Que mange le quokka ?
En tant qu’herbivore, le quokka se nourrit principalement d’herbes, de feuilles (notamment celles de plantes grasses, de carex), de graminées, de fleurs, de légumes, de fruits, ainsi que de brindilles et de racines qu’il déterre avec ses griffes. Il peut aussi se nourrir d’insectes lorsqu’il en croise. Bien qu’il évolue principalement sur le sol, il est capable de grimper dans les arbustes pour atteindre ses aliments favoris. Son besoin constant d’eau se comble par la consommation de végétaux riches en liquide, notamment dans les zones où l’eau douce est rare. Il est important de rappeler que le public n’a pas le droit de nourrir ces animaux, une pratique qui pourrait leur nuire gravement.
Comment vit le quokka ?
Ce mammifère adopte un rythme de vie nocturne, passant la journée à dormir dans la végétation dense. Dès la tombée de la nuit, il sort en groupe pour chercher de la nourriture. Très sociable, il forme des colonies pouvant rassembler jusqu’à une centaine d’individus, dominées par des mâles plus forts. Lorsqu’il se déplace, il saute sur ses pattes arrière, à l’image du kangourou, ou marche sur ses quatre membres. Curieux et amical, il n’hésite pas à approcher l’homme, mais il peut aussi réagir par une morsure s’il se sent en danger.
Comment se reproduisent les quokkas ?
Le quokka devient sexuellement mature vers 18 mois. La femelle peut donner naissance à deux portées par an, avec une période d’accouplement allant de janvier à mars. La gestation dure à peine un mois (28 jours). Comme chez la majorité des marsupiaux, le petit naît très prématuré, nu, aveugle, et avec ses membres antérieurs atrophiés. Il rampe jusqu’à la poche ventrale pour téter parmi les mamelons. Après environ 6 mois dans le marsupium, il commence à sortir, mais il continue à dépendre du lait maternel jusqu’à ses 8 mois, après quoi il suit sa mère pour apprendre à se débrouiller seul.
Quelles menaces pèsent sur le quokka ?
Avec une population estimée à moins de 10 000 individus adultes, le quokka voit ses effectifs diminuer rapidement. Les colonies sur Rottnest et Bald sont considérées comme stables, mais restent vulnérables à la consanguinité. La dégradation de leur habitat naturel, principalement due aux activités humaines telles que la déforestation, l’urbanisation, l’exploitation minière ou encore les incendies, a fortement réduit leur espace de vie. Par ailleurs, ils doivent faire face à plusieurs prédateurs naturels et introduits, notamment les varans géants, les oiseaux rapaces, les dingos, les renards, les cochons sauvages, ainsi que les chats et chiens errants, qui menacent souvent les jeunes.
Comment préserver cette espèce ?
Depuis 1996, cette espèce est classée comme “vulnérable” par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Certains groupes de quokkas évoluent dans des zones protégées, mais de nombreux autres vivent dans des forêts non surveillées. Il est strictement interdit de chasser, capturer, manipuler ou nourrir ces animaux. En 2013, les autorités australiennes ont lancé un plan de sauvegarde comprenant la lutte contre les prédateurs étrangers, notamment les porcs sauvages, ainsi que la surveillance des déplacements des espèces invasives. Des efforts sont également déployés pour maintenir la diversité génétique, notamment par le biais de programmes d’élevage en captivité et de réintroductions dans la nature. La durée de vie moyenne d’un quokka est d’environ 10 ans.