La famille des phoques moines regroupe plusieurs espèces, dont l’une d’elles a disparu en seulement sept décennies. Les deux autres restent aujourd’hui au bord de l’extinction, leur survie étant gravement menacée. À travers cet article, découvrons ces mammifères du genre Monachus et examinons les dangers qui pèsent sur leur avenir.
caractéristiques principales du phoque moine
Il y a trois principales variétés de phoques moines, toutes appartenant à la famille des Phocidae. Ces mammifères marins comprennent : le Phoque moine des Caraïbes, aussi appelé Phoque tropical, le Phoque moine de Méditerranée et le Phoque moine hawaïen. La première de ces espèces, qui fréquentait les eaux des Antilles et du golfe du Mexique, a été déclarée éteinte dans les années 1950. En 2008, des recherches approfondies n’ont permis de retrouver aucun individu vivant, confirmant ainsi sa disparition. Les deux autres espèces sont, quant à elles, confrontées à un risque immédiat d’extinction, ce qui en fait des animaux extrêmement rares et précieux.
Le Phoque moine de Méditerranée, connu sous le nom scientifique Monachus monachus, est un mammifère à moitié aquatic, doté de pattes transformées en nageoires. Appartenant à la catégorie des pinnipèdes, il partage des caractéristiques avec des animaux comme l’otarie. On peut l’observer le long des côtes du Sahara occidental, en Mauritanie et à Madère, principalement en Méditerranée, d’où son nom. Son alimentation se compose souvent d’algues, mais il consomme surtout poissons, crustacés et mollusques.
La reproduction de cette espèce s’effectue principalement entre septembre et novembre. Après une gestation qui dure environ onze mois, la femelle donne naissance à un seul petit pesant près de 20 kilos. Lorsqu’il naît, ce bébé phoque est déjà capable de nager, mais doit rester à l’attention de sa mère pendant ses premières semaines pour être allaité.
Le Phoque moine hawaïen, avec pour appellation scientifique Monachus shauinslandi, réside exclusivement dans l’archipel d’Hawaï, principalement autour des îles Sous-le-Vent. C’est une espèce endémique à cette région. Sa longévité atteint une trentaine d’années. Chez l’adulte, le mâle pèse moins de 170 kg pour une longueur d’environ 2,10 mètres, alors que la femelle, plus grande et lourde, affiche 2,25 mètres pour 200 kg. Comme ses homologues, cette espèce ne met bas qu’un seul petit à chaque saison de reproduction, également après une période de gestation de 11 mois.
Chez ces mammifères, la période d’allaitement est essentielle ; le nouveau-né est nourri par sa mère durant ses huit premières semaines, période durant laquelle il multiplie son poids par quatre. Malgré une croissance rapide, leur maturité sexuelle n’intervient qu’à l’âge de cinq ans. Il est important de noter que ces animaux possèdent des vibrisses sur leur museau, qui leur servent de sens pour localiser leur nourriture dans l’eau.
une menace grave pour le phoque moine
Selon les experts de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la survie des phoques moines est aujourd’hui en danger critique. Il ne resterait pas plus de 1 200 individus pour le phoque hawaïen et moins de 500 pour celui de Méditerranée. Ces chiffres en font deux des dix espèces animales les plus menacées à l’échelle mondiale.
Ces mammifères marins font face à un péril constant, et leur extinction pourrait se produire dans un avenir proche. Les générations futures ne pourront alors que contempler ces espèces dans des livres ou des documentaires. La responsabilité humaine est largement en cause : destruction de leur habitat, chasse excessive et pollution des océans ont accéléré leur déclin. Il est important de rappeler que longtemps, ces animaux ont été tués ou chassés pour leur viande, leur graisse ou leur peau, souvent en pensant qu’ils représentaient une menace pour la pêche ou qu’ils étaient une ressource à exploiter.
Il y a un siècle, le phoque moine de Méditerranée était encore abondant, mais la baisse continue de sa population a provoqué une forte auto-contrôle génétique, ou consanguinité, qui affaiblit la résilience de l’espèce. En effet, un brassage génétique suffisant est crucial pour leur santé et leur capacité à résister aux maladies. Aujourd’hui, le nombre d’individus à l’état sauvage a chuté à moins de 1 000 pour le phoque hawaïen, ce qui accentue leur vulnérabilité.
La pollution marine joue un rôle déterminant dans leur déclin, causant maladies et affaiblissant leur organisme. Les filets de pêche constituent aussi une menace redoutable, car de nombreux phoques s’y emprisonnent fatalement. La surpêche, quant à elle, limite leur approvisionnement en nourriture. Par ailleurs, certains humains, croyant à tort qu’ils sont des concurrents pour les ressources halieutiques, leur infligent violence et extermination, aggravant encore leur déclin. Il s’agit d’une méconnaissance flagrante de leur mode de vie et de leur apport à l’écosystème.
La recherche sur ces mammifères est compliquée, car leur comportement reste partiellement inconnu. Ce que l’on sait, c’est qu’ils ont dû adapter certains comportements pour survivre face à la pression humaine. Cependant, le constat est sans appel : la situation est catastrophique, et malgré diverses mesures de conservation, le risque d’extinction semble irréversible si aucun effort significatif n’est déployé.