Le pécari : un mammifère proche du porc, ses caractéristiques et son mode de vie

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Crédit photo : Bernard Dupont

Originaire d’Amérique centrale et du Sud, cet animal à l’apparence robuste, avec un museau allongé et une peau épaisse, évoque le porc. Appartenant à une lignée ayant évolué de manière similaire, pécaris et cochons affichent une ressemblance physique. Tous deux adoptent un régime omnivore et vivent en groupes sociaux. Découvrons ensemble cet animal doté de glandes odoriférantes qui produisent un musc très puissant !

Qui est le pécari ?

Le pécari, un membre des artiodactyles, appartient à la famille des tayassuidés. Au niveau mondial, trois espèces principales sont reconnues :

  • Le pécari à collier, le plus commun, se repère facilement par la bande claire entourant son cou. Son habitat s’étend du sud-ouest des États-Unis jusqu’au nord de l’Argentine.
  • Le pécari à lèvres blanches, présent principalement en zone centrale et méridionale de l’Amérique, privilégie les forêts humides ou les zones marécageuses, en étant généralement plus grand et plus social que son cousin à collier.
  • Le pécari du Chaco, situé dans la région du Gran Chaco couvrant l’Argentine, le Paraguay et la Bolivie, est une espèce menacée, découverte relativement récemment dans les années 1970.

En quoi le pécari est-il apparenté au porc ?

Tayassuidés et suidés, regroupant notamment les cochons sauvages, partagent un même ordre, celui des artiodactyles. Les deux branches descendent d’un ancêtre commun ayant vécu il y a entre 56 et 23 millions d’années, durant l’Éocène ou l’Oligocène. Après la séparation des continents, cette branche a évolué séparément : les suidés ont surtout prospéré en Eurasie et en Afrique, tandis que les tayassuidés ont colonisé les Amériques. Au fil du temps, ces lignées ont développé des adaptations spécifiques à leurs environnements, aboutissant à des différences anatomiques et comportementales marquantes.

Comment distinguer le pécari ?

Ressemblant à un petit sanglier, le pécari mesure entre 75 et 100 cm de long, avec une hauteur à l’épaule comprise entre 40 et 60 cm. Son poids varie, selon les espèces, de 15 à 40 kg. Son corps massif se termine par une tête large et un museau assez court. Ses yeux placés sur les côtés offrent une excellente vision périphérique. La couleur de son pelage oscille entre gris et brun. La peau épaisse lui confère une bonne résistance, notamment sur le dos et les flancs. Sa queue courte, d’environ 5 cm, est à peine visible. Contrairement aux sangliers et phacochères, ses canines inférieures sont droites, tandis que ses défenses sont recourbées et visibles. Les tayassuidés ont 4 doigts à l’avant et 3 à l’arrière, mais seul 2 de ces doigts touchent réellement le sol lors de la marche, les autres étant vestigiaux. Chaque doigt portait un sabot, moins développé que chez les suidés. La caractéristique la plus distinctive est sa grosse glande odorante dorsale, de 5 à 8 cm, située près de la base de la queue. Cette glande dégage un musc puissant, utilisé pour marquer le territoire et communiquer au sein du groupe.

Où vivent les pécaris ?

Leur zone de répartition s’étend du sud-ouest des États-Unis jusqu’à l’Argentine, incluant divers habitats. Résistants et peu exigeants, ces animaux s’adaptent à des environnements variés : forêts tropicales, savanes, prairies et zones semi-arides. Le pécari à collier tolère même les conditions arides, où il creuse pour trouver racines et s’approvisionner en eau dans des zones désertiques ou arbustives. Le pécari à lèvres blanches fréquente souvent les zones marécageuses et plaines inondables.

Que mangent les pécaris ?

Omnivores opportunistes, leur alimentation s’adapte aux ressources disponibles. Ils consomment principalement des fruits tombés, comme des figues ou des baies, mais aussi des graines, des noix et des champignons du sol forestier. Leur régime inclut aussi des jeunes pousses, des feuilles et des tiges de diverses plantes. Ils se nourrissent également de tubercules, racines et bulbes. Occasionnellement, ils attrapent de petits vertébrés tels que reptiles, amphibiens ou rongeurs. Involontairement, ils ingèrent aussi insectes, vers ou autres invertébrés, en fouillant le sol avec leur groin. Lorsqu’ils sont près de points d’eau ou de roches salines, ils aiment lécher des sels minéraux.

Les pécaris vivent-ils en groupe ?

La vie en groupe est essentielle à leur survie. Leur nature grégaire leur permet de mieux résister aux attaques de prédateurs. Lorsqu’une menace se présente, ils grognent ou claquent des dents pour alerter la troupe, puis se regroupent étroitement pour se protéger. Cette organisation collective facilite la surveillance des jeunes, ainsi que la recherche de nourriture. Au sein des groupes, une hiérarchie peut se former, avec un dominant(e) occupant une position centrale. La cohésion sociale reste généralement pacifique, avec peu d’agressivité entre membres. La taille du groupe varie selon l’espèce : le pécari du Chaco, par exemple, se rassemble en petites tribus de 5 à 10 individus, tandis que le pécari à lèvres blanches peut former des groupes dépassant 100 animaux.

Comment se reproduisent les pécaris ?

La reproduction chez les tayassuidés est flexible, sans saison précise. Les femelles ont un cycle œstral récurrent, pouvant donc concevoir plusieurs fois par an, en lien avec la disponibilité alimentaire. Lorsqu’un mâle s’intéresse à une femelle, il émet des grognements, la frotte ou utilise sa glande odorante pour signaler sa présence. La monogamie est habituellement la norme, mais certains mâles dominants peuvent s’accoupler avec plusieurs femelles dans un groupe. La période de gestation varie de 140 à 160 jours, après laquelle la femelle donne naissance à 2 ou 3 petits dans un habitat recouvert de végétation ou dans un terrier peu profond. Les jeunes naissent avec un pelage doux, les yeux déjà ouverts, capables de suivre leur mère peu après la naissance. Ils sont allaités pendant 2 à 3 mois, commencent à manger des aliments solides dès les premières semaines, et atteignent leur maturité sexuelle vers 1 ou 2 ans.

Le statut de conservation des pécaris

Les principaux prédateurs naturels incluent le jaguar, le puma et le caïman, qui s’attaquent aux pécaris adultes, ainsi que des oiseaux de grande taille comme l’aigle harpie ou des carnassiers comme certains loups à crinière pour les jeunes ou les plus faibles. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la situation varie selon l’espèce. Le pécari à collier, très adaptable, est classé « préoccupation mineure ». Le pécari à lèvres blanches, plus vulnérable, figure dans la catégorie « vulnérable » en raison de la déforestation et de la chasse intensive. Quant au pécari du Chaco, cette espèce, dont la zone de vie est limitée, est la plus menacée et est considérée comme « en danger » par l’UICN. La destruction de leur habitat naturel, causée par l’agriculture et l’élevage extensif, ainsi que la chasse, complique leur survie. En milieu sauvage, ils vivent généralement entre 10 et 15 ans.