Le mammifère marin surnommé la « licorne des mers » évolue dans les eaux glaciales de l’Arctique, où les températures extrêmes nécessitent des adaptations spécifiques pour survivre. Sa caractéristique la plus remarquable est une longue structure, dont la nature exacte reste partiellement mystérieuse, qui dépasse de son visage. Ce géant marin est confronté à diverses menaces qui mettent en péril sa pérennité.
Caractéristiques principales du narval
Le narval, de son nom scientifique Monodon monoceros, désignant une seule dent ou corne, appartient à l’ordre des cétacés et à la famille des Monodontidae. Son surnom de « licorne des mers » provient surtout de la longue « défense » qu’il arbore. Ce mammifère habite principalement les eaux arctiques, notamment autour du Groenland, des côtes norvégiennes, du Canada et de la Russie. C’est une créature sociale, évoluant en groupes restreints d’une vingtaine d’individus, mais lors des migrations saisonnières vers des zones moins glacées, il peut former de nombreux rassemblements. Ces déplacements migratoires sont concentrés dans des zones géographiques précises, comme la mer de Barents ou le sud de la mer du Groenland, pour l’hiver.
Pour supporter le froid, le narval possède une couche épaisse de graisse richement vascularisée. Il a de petites nageoires et sans nageoire dorsale, lui conférant une silhouette particulière. Sa taille peut atteindre 5 mètres, sans compter la longueur de sa défense, et il pèse jusqu’à 1,6 tonne. À la naissance, il mesure déjà 1,50 m et pèse environ 80 kg. La couleur de sa peau varie avec l’âge : les jeunes ont une teinte bleu-noirâtre tandis que les adultes deviennent noirs puis se couvrent de taches blanches en vieillissant. Une fois très âgé, sa peau tend vers le blanc.
Ce cétacé peut vivre environ 50 ans, une longévité qui lui permet de parcourir son vaste habitat arctique tout au long de sa vie.
La singularité de la défense du narval
Chez la majorité des mâles, la défense torsadée distinctive est une seule et unique dent hypertrophiée qui jaillit de la mâchoire supérieure. Elle sert souvent à distinguer cette espèce, mais en réalité, il s’agit d’une incisive modifiée, dont la pulpe est visible à l’extérieur, entourée d’une fine couche d’émail intérieure. Cette dent, qui peut atteindre 3 mètres de long et peser jusqu’à 10 kg, commence à pousser vers l’âge d’un an, traversant la lèvre supérieure, et continue sa croissance en spirale pendant environ huit ans. La présence de cette dent est si rare que moins de 1,5 % des femelles possèdent une telle structure, et très peu de mâles présentent deux défenses.
Ce remarquable organe sensoriel, souple malgré son allure rigide, permet au narval de localiser ses proies avec précision, même à grande profondeur ou dans des conditions obscures, grâce à la détection de pressions, températures et salinités dans l’eau. Elle lui sert aussi à naviguer efficacement, sa forme torsadée facilitant sa progression dans l’eau. Certains chercheurs pensent même qu’elle pourrait percevoir des phéromones, aidant ainsi à repérer les femelles en période de reproduction.
En cas de casse, cette dent ne repousse pas. Cependant, lorsqu’elle est endommagée sans être cassée, le narval peut obstruer la cavité en y introduisant du sable ou des petits cailloux ou engager un combat avec un jeune mâle, lors duquel la dent du jeune s’infiltre dans la fissure, puis est brisée par un coup sec de l’adulte, qui élimine ainsi le segment endommagé.
Il est rarissime de voir des femelles ou des mâles dépourvus de cette dent, la majorité en étant dotée, notamment dans le cas des mâles où deux défenses hypertrophiées peuvent apparaître.
alimentation du narval
Ce mammifère carnivore possède une bouche dépourvue de dents véritables. Il se nourrit principalement en aspirant ses proies entières, comprenant mollusques, crustacés, poissons comme la morue ou le flétan, ainsi que des céphalopodes tels que calmars et pieuvres. La zone de chasse varie selon la saison : il se trouve près de la banquise au printemps, mais peut plonger jusqu’à 2 000 mètres de profondeur durant l’hiver pour trouver sa nourriture.
Reproduction du narval
Les femelles atteignent leur maturité sexuelle vers 6 ou 7 ans, tandis que les mâles le font généralement entre 8 et 9 ans. La période de reproduction survient au printemps. Après une gestation d’environ 15 mois, la femelle donne naissance à un seul petit, qu’elle allaite pendant environ quatre mois pour assurer sa croissance.
Narval : une espèce en danger
Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le narval est classé comme « quasi menacé ». Il n’existe pas encore de programmes de protection spécifiques, si ce n’est des efforts de sensibilisation menés auprès des populations autochtones, notamment pour favoriser une gestion plus durable des populations. La diminution des populations est principalement attribuée à ses prédateurs naturels, comme l’orque ou l’ours polaire, ainsi qu’aux effets du changement climatique qui perturbent la chaîne alimentaire, modifient la température et la salinité des eaux, et impactent directement la banquise essentielle à leur survie. La chasse, souvent pratiquée par les populations locales pour se nourrir ou pour obtenir des dents à vendre, contribue également à la pression sur cette espèce en déclin.