Le muscardin : un rongeur nocturne à l’hibernation de plusieurs mois

Accueil » Les animaux sauvages » Mammifères » Le muscardin : un rongeur nocturne à l’hibernation de plusieurs mois

Le muscardin doit son nom de “rat d’or” à la teinte chaude de sa fourrure, qui brille d’un brun orangé lumineux. Excellent acrobate, cet inhabitué petit rongeur se déplace habilement d’une branche à l’autre en utilisant ses petits pouces mobiles et sa queue tourbillonnante, qui lui sert à s’accrocher fermement aux tiges. Faisons plus ample connaissance avec ce charmant minuscule animal à la frimousse adorable.

Profil du muscardin

Appelé aussi “rat d’or”, le muscardin (Muscardinus avellanarius) se présente comme un petit mammifère principalement actif durant la nuit. Son corps fait environ 8 cm, auquel s’ajoute une queue de 7 cm, et son poids ne dépasse généralement pas 40 grammes. Son odeur de musc, qui émane de son pelage, lui a valu son surnom. On le retrouve à peu près partout en Europe occidentale, du sud des Pyrénées jusqu’aux régions plus nordiques de la Suède, sauf dans les secteurs les plus froids et sur la péninsule ibérique.

Un pelage orangé au charme naturel

Ce petit rongeur, aussi surnommé “rat d’or”, affiche un pelage concentrant des nuances de brun orangé vif sur le dos, avec un ventre plus jaune et une gorge ainsi qu’une poitrine d’un blanc éclatant. Les jeunes animaux présentent des teintes plus grisâtres. Son aspect globuleux est accentué par une tête arrondie, deux petites oreilles rondes, des moustaches longues et vibrantes, ainsi que d’imposants yeux noirs qui améliorent sa vision nocturne. Sa queue, longue et touffue, complète son look gracieux.

Particularités physiques du muscardin

Ses membres, parfaitement conçus pour la vie en hauteur, sont dotés de doigts très mobiles. La capacité de ses membres antérieurs à pivoter à angle droit facilite ses déplacements dans la végétation. Sa queue préhensile qu’il utilise comme balancier lui permet de naviguer aisément dans les arbustes. Sa morphologie lui offre également la faculté de se fixer solidement à des branches ou à des tiges de feuilles, grâce à un système de tendons qui peut se bloquer. En danger, il peut aussi rester immobile pendant plusieurs minutes en suspension, mimant une feuille. Comme certains lézards, il peut perdre une partie de sa queue pour échapper à un prédateur.

Son habitat préféré dans les arbres

Ce petit animal vit essentiellement dans des forêts à dominance feuillue ou mixte, où il privilégie les lisières ensoleillées avec un sous-bois dense et une végétation foisonnante au sol. Il aime particulièrement les zones proches de buissons porteurs de fruits, comme les ronciers, haies, framboisiers ou mûriers. C’est dans cet environnement qu’il construit ses nids, qui lui servent aussi à élever ses petits. Son territoire est limité, s’étendant généralement sur une surface comprise entre 1 000 et 2 000 m2.

Construction de nids sur mesure

Pour se protéger et élever sa progéniture, le muscardin choisit d’abord l’emplacement parfait, souvent dans un arbre niché dans une végétation abondante. Il peut aussi investir des arbres creux, des cavités naturelles ou des nichoirs installés par l’homme. La construction de son nid sphérique, composée de matériaux tels que des herbes tressées, des feuilles, de l’écorce et des brindilles, est une étape méticuleuse. Le nid d’été, de 9 à 12 cm de diamètre, est placé entre 1 et 5 mètres de hauteur et dédié à la reproduction. En hiver, il préfère un autre nid, plus volumineux, niché à proximité du sol dans une souche ou sous un tapis de feuilles mortes, où il hiberne pour se protéger du froid.

Approche communautaire de l’hibernation

Ce petit mammifère s’endort pour environ six mois, généralement à l’approche de l’hiver, et ce jusqu’au réveil au printemps. Après avoir accumulé suffisamment de réserves graisseuses, il rejoint un nid souterrain où il se met en boule, queue contre la tête, en compagnie d’une dizaine d’individus. Pendant son sommeil prolongé, il limite sa respiration et tolère des variations de température importantes, sa température corporelle pouvant descendre jusqu’à 5°C. Lorsqu’il ressort au printemps, il a déjà perdu la moitié de son poids initial.

Son régime alimentaire

Le muscardin se nourrit principalement d’aliments d’origine végétale, comme des noisettes, graines, châtaignes, bourgeons, fleurs, feuilles ou baies, notamment celles des framboisiers et mûriers. Lors des saisons plus difficiles, ou au printemps, il complète son menu avec des insectes, des œufs, des mollusques comme les escargots ou encore des lombrics. Son alimentation flexible lui permet de s’adapter aux disponibilités saisonnières de ses habitats naturels.

Cycle de reproduction et petits

Une fois qu’il a atteint la maturité sexuelle, qui survient après sa première hibernation, le muscardin se reproduit entre mai et août. La gestation dure environ 24 jours, donnant naissance à une portée de trois à sept petits, qui ouvriront les yeux vers 16 à 18 jours. Les jeunes, nourris par leur mère, commencent à se débrouiller seuls après six à huit semaines, juste avant la période d’hibernation. En moyenne, chaque femelle peut avoir une ou deux portées par an.

Espérance de vie et menaces

Les prédateurs naturels du muscardin comptent principalement les rapaces nocturnes, comme les chouettes, chevêchettes et hiboux, ainsi que certains mammifères carnivores tels que la martre, la fouine, le renard ou la belette. Lorsqu’il échappe à ses ennemis, sa durée de vie peut atteindre environ quatre ans. Cependant, ses habitats naturels subissent des pertes importantes à cause du débroussaillage intensif, du changement de végétation et de l’arrachage des haies et lisières forestières. De plus, un hiver particulièrement rude ou un hiver doux trop court peut fortement diminuer ses chances de survie.

Son statut de protection

En France, le muscardin est considéré comme une espèce menacée, bénéficiant d’une protection officielle selon l’arrêté du 23 avril 2007, qui recense les mammifères terrestres dont il faut assurer la sauvegarde sur tout le territoire.

Comment préserver cette espèce

Pour aider à la conservation du muscardin, il est recommandé de préserver des zones boisées ou buissonnières riches en végétation, en maintenant les haies et les lisières naturelles. Si vous avez un grand terrain, laissez intact un coin de roncier ou de haie dense, loin des activités humaines. La plantation d’essences locales variées, avec des arbustes offrant des baies ou de petits fruits, favorise son installation. Installer des nichoirs en bois, soit achetés dans des magasins de jardinage, soit fabriqués maison, en les plaçant près des troncs d’arbres, peut aussi encourager leur présence. Enfin, il est crucial de laisser ces habitats spontanés ou créés en toute tranquillité, pour que le muscardin puisse continuer à se nicher, notamment en hiver dans ses propres constructions.

Crédit photo : Björn Schulz