Le mulot : caractéristiques, habitudes et solutions pour l’éviter dans votre domicile

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Crédit photo : Hans Hillewaert

Le petit mammifère connu sous le nom de mulot sylvestre, ou simplement mulot, est un rongeur très présent dans nos jardins. Il peut rapidement s’introduire dans nos habitations, causant parfois des dégâts importants en peu de temps. Ce petit animal possède plusieurs caractéristiques qui le distinguent d’autres rongeurs nuisibles comme la souris. Découvrons ensemble ce qu’est ce mammifère, ses particularités, et comment limiter sa présence près de chez soi.

distinguer le mulot du campagnol

Il est important de ne pas confondre le mulot avec le campagnol, notamment le campagnol des prés. Ce dernier, aussi appelé Microtus pennsylvanicus, appartient à une famille différente, celle des Cricetidae, auparavant rattachée à la famille des Muridae. Le terme « mulot » est également souvent employé pour désigner d’autres espèces comme le campagnol des champs ou Microtus arvalis, tous deux appartenant au même groupe familial, mais ce qui peut prêter à confusion. La différence réside notamment dans leur classification et leur apparence, qui varient selon l’espèce.

Caractéristiques et comportement du mulot sylvestre

Le terme « mulot » regroupe plusieurs rongeurs dont la classification évolue constamment. Parmi eux, le mulot à collier, le mulot alpestre, ou encore le mulot rayé. Toutefois, celui qui nous intéresse ici est le mulot sylvestre, scientifique appelé Apodemus sylvaticus. Ce petit mammifère appartient à la famille des Muridae et se distingue par ses nombreuses appellations populaires, telles que rat-mulot, mulot ordinaire, souris des bois ou souris sylvestre. Il vit principalement en Europe, en Afrique du Nord et en Asie, étant la species la plus répandue en France.

Ce rongeur se trouve dans divers habitats : parcs, forêts de feuillus, zones en bordure de bois, ainsi que dans nos jardins. Il privilégie particulièrement les haies épaisses où il peut se déplacer et se cacher facilement. Adapté à la vie en altitude, il peut vivre jusqu’à 2500 mètres. Bien qu’il ait tendance à s’introduire dans nos maisons—notamment dans les garages, caves, greniers ou cabanons de jardin—, sa morphologie lui permet de passer à travers de petites ouvertures, telles que fissures ou interstices sous les portes. Ses dimensions totales atteignent environ 25 cm, queue comprise, avec un poids qui ne dépasse généralement pas 35 grammes. Curieusement, en cas de prise ou de mise en sécurité, il peut se libérer de sa queue, qui comporte près de 180 anneaux, en laissant la partie détachée à ses prédateurs, ce qui explique la présence de queues plus courtes chez certains individus.

Son pelage présente des tonalités allant du brun foncé avec des reflets roux au gris, notamment sur le dos, la tête et les flancs. Son ventre et ses parties inférieures sont plus clairs, souvent blanc-grisâtre. Ses sens sont très développés : des poils tactiles recouvrent son corps, lui servant de véritable radar sensoriel. Ses grands yeux noirs et ses oreilles plus volumineuses que celles d’autres petits rongeurs lui permettent une meilleure perception de son environnement. Ses pattes arrière, plus robustes que les antérieures, lui donnent la capacité de bondir à plus d’un mètre pour échapper à un danger.

Très actif lors de la tombée de la nuit jusqu’à l’aube, le mulot ne hiberne pas : il passe ses journées à collecter graines, fruits, noix et autres aliments qu’il stocke dans des galeries souterraines. Il aménage ces tunnels avec beaucoup de soin, en y créant un espace de repos recouvert de feuilles et de paille, ainsi qu’un étage supérieur ou grenier pour entreposer sa nourriture. Son réseau de galeries est organisé pour lui offrir plusieurs sorties, évitant ainsi de rester piégé dans sa tanière. On identifie parfois ses entrées grâce à des amas de terre en surface. En zone forestière, il peut aussi établir un nid aérien dans les broussailles, utilisant la végétation pour se protéger.

La durée de vie naturelle du mulot sylvestre est souvent limitée à deux ans. Cependant, sa capacité de reproduction est impressionnante, avec des femelles qui peuvent avoir jusqu’à quatre portées par an, totalisant environ 70 à 75 petits en tout. Chaque portée peut compter entre 4 et 10 jeunes, qui deviennent indépendants dès l’âge de 21 jours et atteignent la maturité sexuelle à seulement deux mois. La rapidité de sa croissance contribue à sa prolifération rapide dans les zones où il trouve nourriture et abri.

alimentation du mulot sylvestre

En dehors des restes de fromage ou de pain qu’il peut retrouver dans nos foyers, le mulot sylvestre privilégie principalement les céréales et les jeunes bourgeons. Il est habile pour ouvrir les noix, tenant la coque entre ses pattes pour percer la coque fine avant de déguster le contenu. Son menu comprend également des champignons, des escargots dont il retire la coquille, mais aussi des vers, larves et autres insectes, ce qui en fait un omnivore à dominance végétale.

Ce régime lui confère un rôle écologique important : il participe à l’aération du sol en chassant les insectes nuisibles, et facilite la relation symbiotique entre les champignons et la racine des plantes, dans le cadre du phénomène de mycorhization. En revanche, cette activité peut également se révéler destructrice en endommageant les cultures agricoles, provoquant d’importantes pertes économiques.

Méthodes pour éloigner le mulot de son habitation

Face à la rapidité de sa reproduction, il est essentiel d’adopter des stratégies efficaces pour limiter sa présence. Parmi celles-ci, quelques solutions chimiques ou mécaniques sont couramment utilisées, comme les raticides ou les pièges à souris, ou en faisant appel à un professionnel de la dératisation pour traiter les colonnes importantes de mulots.

Il existe aussi des méthodes naturelles pour faire fuir ces rongeurs, notamment l’emploi d’ail, de ricin ou de naphtaline. Le purin de sureau, préparé en macérant 500 g de feuilles dans 5 litres d’eau pendant une semaine, constitue un répulsif très efficace. Après filtrage, il suffit de déposer cette solution aux entrées des bâtiments ou autour des légumes du jardin pour empêcher les mulots d’y pénétrer.

Pour éviter leur installation, la meilleure tactique reste la prévention : nettoyer régulièrement les espaces annexes comme les caves, greniers ou dépendances, repérer d’éventuelles traces ou marques de grignotage, et surtout reboucher tous les trous et fissures à l’aide de matériaux hermétiques. Stocker la nourriture dans des contenants étanches en verre ou en céramique est également primordial pour éviter d’attirer ces rongeurs. En appliquant ces astuces, vous réduirez significativement les risques d’invasion de mulots sylvestres dans votre environnement.