Le marsupial à l’allure adorable, avec ses oreilles touffues et son nez noir proéminent, a récemment été au centre des préoccupations en raison des dangers qui menacent son existence. Après avoir subi des incendies de grande ampleur en 2019 et 2020, les autorités australiennes ont mis en place des initiatives inédites pour préserver cette espèce. Toutefois, leur survie reste fragile, car leur population ne se renouvelle pas à un rythme suffisant. Ce petit animal emblématique de l’Australie se trouve aujourd’hui gravement menacé de disparition.
Qui est le koala ?
Appelé aussi « ours à poche », le koala (Phascolarctos cinereus) appartient à la famille des phascolarctidés, dont il est l’unique survivant actuel. Ce mammifère marsupial tire son nom latin qui signifie « ours à poche ». Souvent surnommé le « paresseux australien », il est souvent associé au kangourou en tant que symbole du pays. La taille de ces animaux varie selon leur habitat climatique, allant jusqu’à 85 cm et 14 kg dans les régions froides, ou seulement 61 cm pour 4 kg dans les zones arides.
À quoi ressemble le koala ?
Le visage du koala se caractérise par un crâne volumineux, un nez noir très marqué, ainsi que deux grandes oreilles arrondies et laineuses qui lui confèrent une apparence de peluche. Sans queue, cet animal possède des membres courts, avec les pattes avantes équipées de mains ergonomiques dotées de deux doigts opposables, lui permettant de manipuler facilement ses aliments. Les pattes postérieures ont elles aussi trois doigts opposables, dont deux sont fusionnés (syndactyles), tandis que le pouce est dépourvu de griffes. Ces griffes acérées facilitent son déplacement dans les arbres, même si parfois, sa posture rigide limite sa mobilité au sol.
Où vivent les koalas ?
Leurs habitats se trouvent principalement dans les forêts d’eucalyptus et zones boisées de l’est et du sud-est de l’Australie. Leur répartition géographique s’étend notamment dans :
– Queensland, principalement dans le sud-est et quelques zones du nord ;
– Nouvelle-Galles du Sud, le long de la côte jusqu’à la frontière du Queensland, avec quelques populations dans l’intérieur des terres ;
– Victoria, autour de Melbourne et dans la péninsule de Mornington, mais aussi à l’ouest, notamment sur l’île de Phillip ;
– Australie-Méridionale, notamment sur Kangaroo Island, à la péninsule Fleurieu, dans les montagnes Lofty ;
– Le territoire de la capitale australienne, où de petites colonies résident dans des réserves naturelles autour de Canberra.
Que mange le koala ?
Ce marsupial est strictement herbivore, se nourrissant principalement de feuilles d’eucalyptus. En moyenne, un mâle consomme environ un kilogramme de feuilles chaque jour, en diffusant une odeur caractéristique de la plante. Il sélectionne soigneusement ses feuilles, évitant celles qui sont jeunes ou trop riches en toxines, car celles-ci pourraient être mortelles, en raison de substances mauvaises pour lui. Il passe jusqu’à dix heures par jour à choisir et à manger ses feuilles, surtout lors des périodes de crépuscule et de nuit. Parfois, il peut aussi ingérer des feuilles ou tiges d’acacia pour compléter son alimentation.
Quel est le mode de vie du koala ?
Habile arboricole, le koala passe la majorité de son temps perché dans les arbres d’eucalyptus qui lui servent aussi de refuges. Bien qu’il se déplace rarement sur le sol, il utilise ses griffes acérées pour grimper et se verrouiller sur les branches. Ses doigts préhensiles, équipés de griffes tranchantes, facilitent sa stabilité et ses déplacements. Ses coussinets rugueux lui offrent une meilleure adhérence. Le sommeil et l’immobilité rythment sa vie, car il dort souvent jusqu’à 20 heures par jour. Son faible squelette et sa voix peu développée font de lui une créature relativement silencieuse, ne produisant que des cris basiques ou des murmures lors de la saison des amours.
Le koala est-il grégaire ou solitaire ?
Ce mammifère est principalement solitaire. La majorité des individus vivent isolés dans leur propre territoire, souvent délimité à l’aide d’urine ou d’excréments. Les femelles et les mâles adoptent des espaces distincts, et ils évitent généralement toute interaction, sauf lors de la saison des amours. La territorialité est fortement marquée : les mâles utilisent leurs glandes sternales pour produire un liquide odorant qu’ils frottent sur les arbres, afin d’affirmer leur présence et leur domination. En cas de conflit, ils peuvent se battre avec férocité pour défendre leur espace vital ou s’attirer une femelle.
Koala : comment se forment les couples ?
Les rencontres amoureuses chez cette espèce n’ont lieu qu’au moment de la reproduction, quand la femelle en manifeste le désir en émettant des appels ou en sautillant. La femelle est souvent agressive envers le mâle si elle n’est pas prête ou si elle ne souhaite pas s’accoupler. Lorsqu’elle accepte, l’accouplement se déroule rapidement, souvent dans un arbre, en une trentaine de secondes. Après cette union, les deux animaux se séparent pour poursuivre d’autres rencontres.
Comment sont élevés les petits koalas ?
Après une gestation de moins d’un mois, le petit, pesant à peine quelques grammes, se fraye un chemin jusqu’au marsupium de sa mère à l’aide de ses griffes. Il y restera suspendu et allaité durant 6 à 7 mois. Progressivement, il commencera à goûter des feuilles d’eucalyptus mâchouillées, en complément du lait maternel. Une fois capable de se nourrir seul, le jeune quitte la poche et se déplace sur le dos de sa mère. Le sevrage complet intervient vers un an. La mère continue de prendre soin deux à trois ans, atteignant ainsi la maturité sexuelle, tout en pouvant chasser son petit dès 18 mois si une nouvelle grossesse survient. La durée de vie moyenne d’un koala se situe entre 13 et 19 ans, avec une espérance de vie plus longue pour les femelles que pour les mâles.
Koala : quel est l’état de ses populations ?
Au début des années 2010, la population mondiale de koalas était estimée à environ 80 000 individus, contre plusieurs millions deux siècles plus tôt. La dégradation de leur habitat et les incendies dévastateurs ont considérablement réduit leur nombre. En 2019, les incendies ont brûlé des millions d’hectares, affectant gravement leurs zones de vie, avec environ 60 000 animaux tués ou blessés. Les chiffres montrent une baisse de moitié des effectifs dans le Queensland depuis 2001, et une réduction de 60 % en Nouvelle-Galles du Sud. Selon la Fondation Tendances et animaux, le total serait aujourd’hui compris entre 32 000 et 58 000 individus, ce qui pousse l’espèce à un stade critique, souvent décrit comme « fonctionnellement éteinte ».
Qu’est-ce qu’une espèce fonctionnellement éteinte ?
Une espèce dit « fonctionnellement éteinte » ne joue plus un rôle essentiel dans son environnement, ce qui a des conséquences négatives sur l’écosystème. Pour le koala, cela signifie une perturbation dans la régénération des forêts d’eucalyptus, car le marsupial contribue à la dispersion et à la fertilisation de ces arbres par ses déjections. Par ailleurs, avec un nombre si limité d’individus, la reproduction devient difficile, et la faiblesse génétique croissante augmente les risques de maladies et d’anomalies, compromettant sa survie à long terme.
Quelles menaces pèsent sur le koala ?
Plusieurs prédateurs, tels que le dingo, le python, l’aigle ou encore le varan, représentent des dangers directs pour le koala. Cependant, les principales menaces qui pèsent sur son avenir sont principalement humaines : la déforestation due à l’urbanisation, l’agriculture ou l’exploitation forestière détruit ses habitats naturels. La pollution, qui modifie la qualité des feuilles d’eucalyptus, ainsi que le changement climatique provoquant sécheresses, aggravent la situation. La maladie — notamment la chlamydiose, la coccidiose et d’autres infections respiratoires —, les incendies, l’utilisation de pesticides, les attaques de chiens ou encore les collisions avec des véhicules contribuent également à sa disparition rapide.
Comment sauver les koalas de l’extinction ?
Les efforts de conservation commencent par leur protection légale : le koala est inscrit dans la liste des espèces sous la Convention de Washington, qui limite le commerce international. Depuis 2020, face aux incendies, un plan urgent de sauvegarde a été mis en place pour restaurer et sécuriser leurs habitats, soigner les animaux blessés, et financer la recherche. En 2022, sa classification a été renforcée : il est désormais considéré comme « en danger » dans plusieurs états australiens. Ce nouveau programme prévoit notamment :
- Recréer des corridors écologiques pour réduire la fragmentation des habitats, en replantant des eucalyptus dans des zones dévastées ;
- Traiter et vacciner les koalas atteints de maladies, afin d’améliorer leur résilience ;
- Mettre en place des programmes de reproduction contrôlée pour augmenter leur nombre et préserver la diversité génétique ;
- Relâcher dans la nature, dans des sanctuaires protégés, les koalas élevés en captivité pour renforcer la population.