Autrefois associé à la transmission de la rage, le renard roux a souvent souffert d’une réputation mitigée. Aujourd’hui encore, cette espèce est parfois considérée comme nuisible, bien qu’elle joue un rôle essentiel dans la régulation des populations de petits mammifères nuisibles, comme les rongeurs qui endommagent les cultures agricoles. Fascinant et mystérieux, le renard roux continue de révéler ses secrets à ceux qui s’intéressent à lui…
Quelle est la nature du renard ?
Ce mammifère carnivore appartient à la famille des canidés et est souvent perçu comme un intermédiaire entre un petit loup et un chien domestique. La taille de cette espèce la place parmi les plus grandes de son genre, avec une longueur pouvant atteindre 1,20 mètre, de la pointe du museau à la queue, et un poids qui varie généralement entre 4 et 7 kilogrammes selon le sexe. La femelle, souvent plus légère, oscille entre 4 et 6 kg. Le renard roux est le plus commun et le plus répandu de tous les canidés terrestres à l’échelle globale. Son origine remonte à une lignée qui s’est spécialisée à partir d’ancêtres insectivores, apparus il y a environ 65 millions d’années, après la disparition des dinosaures. Ces ancêtres, au fil du temps, ont évolué pour devenir des chasseurs agiles et adaptatifs.
Comment reconnaître un renard roux ?
La silhouette du renard roux est typique : un crâne fin, un museau allongé, et une truffe sombre naissent ses caractéristiques principales. Ses oreilles pointues, souvent dressées, présentent des extrémités noires et sont recouvertes de poils à l’intérieur. Son corps long et élancé se termine par une queue touffue, marquée d’une zone blanche à l’extrémité. Ses pattes, en particulier la partie postérieure, possèdent habituellement quatre doigts, visibles aussi bien sur ses empreintes que lors de ses déplacements. Les yeux oscillent entre un jaune ambre et un vert profond. Sa fourrure, d’un orange vif, lui vaut son nom, mais d’autres variations de couleurs existent selon les sous-espèces : certains individus portent une robe marron ou jaune-beige. La face inférieure, la gorge, et une partie des membres sont blancs, tandis que les pattes sont souvent marquées de noir. Une ligne sombre discrète traverse son dos, ajoutant à son allure caractéristique.
Quelles capacités possédant le renard roux ?
Grâce à une audition particulièrement fine, il parvient à percevoir des bruits infimes, comme le grattement de rongeurs sous terre ou le déplacement de vers dans la terre. Ses vibrisses, dotées de récepteurs nerveux très sensibles, facilitent ses déplacements silencieux durant la nuit. Son sens de l’odorat, extrêmement développé, le dote d’environ 225 millions de cellules olfactives, lui permettant de localiser une proie enterrée ou dissimulée dans la végétation. Il peut aussi repérer des odeurs de proies récemment passées dans un secteur, ce qui lui assure un approvisionnement constant en nourriture, même en période de pénurie.
Où peut-on observer des renards roux ?
Ce mammifère est principalement présent dans l’hémisphère nord, notamment en Eurasie, en Amérique du Nord, et jusqu’au Maghreb. Introduit en Australie pour lutter contre l’expansion des lapins sauvages, il s’adapte à une très grande variété de milieux. Il peut évoluer dans des steppes, des landes, le long des côtes, dans des broussailles, en milieu agricole ou aux abords des zones urbaines, ainsi que dans les montagnes ou même dans des dunes désertiques. Le renard construit et vit dans un terrier souterrain, souvent partagé par sa famille. Il ne s’éloigne en général que lorsqu’il chasse, utilisant parfois des galeries abandonnées par d’autres animaux, comme le blaireau ou le lapin de garenne. Son habitat peut varier, comprenant le terrier principal, un refuge occasionnel ou un site de reproduction.
Qu’est-ce que le renard roux mange ?
Sa principale source de nourriture est le lapin ou d’autres lagomorphes, selon la région. En second lieu, il consomme principalement des rongeurs tels que les campagnols et les mulots. Sa diète opportuniste inclut aussi divers oiseaux, leurs œufs, ainsi que d’autres petits invertébrés comme les insectes, les lombrics ou encore les amphibiens. En hiver, il ne rechigne pas à se nourrir de charognes d’ongulés morts, comme des cerfs ou des chamois, qu’il peut consommer pendant plusieurs semaines. Lors des saisons chaudes, son alimentation s’étoffe de larves, d’insectes divers et de fruits ou baies—comme les cassis, raisins, pommes, myrtilles ou mûres.
Quel mode de vie adopte le renard roux ?
Il est principalement actif durant la nuit, avec une vision excellente dans l’obscurité, qui lui confère des yeux brillants. Habituellement, il vit en couple avec ses petits de l’année, mais son organisation sociale peut varier : certains vivent solitairement, d’autres en petits groupes de 4 à 6 individus, souvent autour d’un mâle dominant. Sa vie sociale fluctue selon les saisons, la disponibilité de nourriture, et l’habitat. Le renard ne hiberne pas. Son pelage s’épaissit pour le protéger du froid, et ses cinq sens, notamment l’odorat et l’ouïe, lui permettent de chasser efficacement sous la neige. Pendant l’hiver, les couples peuvent se séparer, surtout lorsque la nourriture se raréfie, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent pour se reproduire et élever leurs petits au printemps.
Comment se reproduit le renard roux ?
La saison de reproduction s’étend de décembre à février. Généralement, le mâle s’accouple avec la femelle dominante dans un groupe. La gestation dure environ 50 jours, avec des naissances généralement entre fin mars et début mai. Chaque portée comprend de 3 à 7 renardeaux, pesant entre 85 et 125 grammes à la naissance. Ils ouvrent les yeux vers le jour 12, mais ne peuvent pas encore se tenir debout. La mère allaite et protège ses jeunes durant les deux premières semaines, pendant que le mâle leur apporte de la nourriture. Le sevrage commence à la troisième semaine, pour s’achever vers la sixième ou neuvième semaine. À environ 5 mois, ils quittent le territoire parental, en quête de leur propre espace. La maturité sexuelle est atteinte vers 10 mois, avec une espérance de vie pouvant atteindre 9 ans. Parmi ses prédateurs naturels figurent le lynx, le loup et le cougar.
Quelle est la situation de cette espèce ?
En France, le renard roux est considéré comme un gibier régulé lors des périodes de chasse. En raison de diverses problématiques, il figure sur la liste nationale des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD). Il peut donc être soumis à des mesures de régulation, telles que la chasse, le piégeage ou le déterrage, tout au long de l’année, avec une réglementation variant selon les départements. L’Office Tendances et animaux recommande cependant de privilégier des approches alternatives, comme limiter l’accès à la nourriture ou aux déchets, pour réduire la présence de renards dans certains espaces. La présence humaine, notamment dans les jardins ou cours d’écoles, suffit souvent à faire fuir l’animal.
En quoi le renard roux peut-il être considéré comme nuisible ?
Lors de la lutte contre la rage, entre 1968 et 1998, le renard roux a été massivement éliminé en France, avec un total estimé entre 500 000 et 600 000 individus tués chaque année. Malgré cette extraction, il reste l’un des mammifères sauvages les plus nombreux en Europe. Deux principales raisons justifient parfois sa classification comme espèce nuisible : d’abord, sa prédation sur la faune domestique et sauvage, notamment poules, perdrix et faisans, affectant certains secteurs agricoles ou cynégétiques ; ensuite, sa capacité à transmettre des maladies telles que l’échinococcose alvéolaire, causée par le parasite Echinococcus multilocularis, qui peut provoquer des affections graves du foie.
Pourquoi le renard roux peut-il s’avérer utile ?
Les recherches scientifiques soulignent que détruire massivement ces animaux est inefficace pour limiter la présence de maladies et pourrait même aggraver la situation. En effet, les efforts pour réduire les populations par abatage n’ont pas permis de diminuer leur nombre, et ont parfois augmenté la prévalence des parasites dans la population de renards. D’autre part, le renard remplit une fonction écologique cruciale : il régule les populations de rongeurs, pouvant en capturer jusqu’à 6000 par an, contribuant ainsi à l’équilibre des écosystèmes et à la protection des cultures. En contrôlant ces populations, il limite la prolifération d’insectes nuisibles, évitant le recours à des produits toxiques. En tant que charognard, il participe également à limiter la diffusion de maladies, en se nourrissant d’animaux malades ou morts, empêchant ainsi la propagation de pathogènes.
Selon les experts de Tendances et animaux, abattre ces animaux en masse pourrait déséquilibrer l’écosystème et engendrer des conséquences inattendues pour la biodiversité, dont l’impact pourrait ne pas être immédiatement perceptible.