Le macaque : un singe largement répandu en Asie

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Originaire des vastes étendues africaines, le macaque a réussi à s’installer dans de nombreux habitats à travers l’Asie, s’adaptant à des environnements variés, du relief montagneux aux zones urbaines. Sa distribution géographique est parmi les plus étendues des primates, juste derrière l’être humain.

Le macaque, un représentant de la sous-classe catarhinien

Les macaques (Macaca) appartiennent à un groupe spécifique de primates regroupés en famille des cercopithécidés. Ils se caractérisent par un sous-ordre baptisé « catarhinien », regroupant des primates d’Asie et d’Afrique partageant des traits communs comme des narines rapprochées, une dentition de 32 dents et une queue non préhensile. Au total, on compte 19 espèces de macaques à travers le monde, dont le macaque japonais, qui réside principalement au Japon. C’est le plus septentrional de tous les singes et il a développé une fourrure épaisse ainsi qu’une constitution robuste pour faire face au froid extrême de sa région.

Des poches pour accumuler la nourriture

Le pelage du macaque présente une gamme de tons allant du beige clair au noir profond, avec certaines espèces affichant une face teintée de rose ou de rouge. Dotés d’abajoues, ces primates disposent de deux poches situées à l’intérieur de la bouche, servant à stocker des aliments en vue d’une consommation ultérieure. Les mâles, plus imposants que les femelles, possèdent de grandes canines qu’ils utilisent principalement pour afficher leur dominance plutôt que pour se nourrir. Lors des périodes de reproduction, il est fréquent que les femelles préfèrent les mâles à longes canines.

Entre vie en hauteur et sur le sol

Deux zones cornées sur la partie supérieure des fesses forment des callosités, permettant aux macaques de s’asseoir confortablement pour se reposer ou dormir dans les arbres. Certaines espèces, principalement arboricoles, se reconnaissent par leur queue longue, utilisée comme un balancier lors de leurs déplacements parmi les branches. Leur masse varie, avec des mâles pesant généralement entre 5 et 9 kg, tandis que ceux qui passent beaucoup de temps au sol sont plus lourds, pouvant atteindre 18 kg, et présentent une queue courte. Ces primates possèdent des extrémités munies d’ongles, facilitant leur mode de locomotion alternant entre l’arbre et le sol.

Du continent africain aux plaines asiatiques

Les macaques, originaires d’Afrique, ont par la suite colonisé une vaste zone couvrant une grande partie du continent africain ainsi que plusieurs îles d’Asie méridionale et du Sud-Est, s’étendant de l’Afghanistan jusqu’au Japon, en passant par la Chine, Taïwan et l’Indonésie. Sur l’ensemble des espèces actuelles, seule celle du magot vit encore en Afrique, notamment en Algérie et au Maroc, ainsi qu’en Europe à Gibraltar. Leur capacité à survivre dans des milieux très diversifiés leur a permis d’étendre leur aire de répartition, qui reste l’une des plus vastes chez les primates, après l’homme.

La grande capacité d’adaptation du macaque

Ce primate peut évoluer en toute circonstance, qu’il s’agisse de plaines, de montagnes culminant à 4 000 mètres, ou encore de forêts tropicales humides ou tempérées, de zones marécageuses, de mangroves ou d’aires semi-désertiques. Il peut également vivre dans la proximité des zones urbaines, comme à New Delhi ou à Singapour. Deux espèces, notamment le macaque à queue de cochon et le macaque crabier, partagent ces mêmes environnements insulaires, témoignant de leur extraordinaire faculté d’adaptation.

Alimentation variée : végétaux et insectes

Ils vivent en groupes occupant de petites territories, qu’ils parcourent pour nourrir leur famille. Leur régime alimentaire est principalement constitué de fruits, de racines, d’écorces, de graines, de bourgeons, de fleurs, ainsi que de champignons et d’insectes. Après leurs repas, ils se réfugient dans les arbres pour la nuit, profitant de la sécurité qu’offre la hauteur.

Un comportement social harmonieux

Les macaques se comportent en sociétés structurées et coopératives. En groupe, souvent composé d’une dizaine d’individus mêlant mâles et femelles, seule la femelle reste généralement fidèle à son clan. Leur vie collective repose sur la coopération, illustrée par le toilettage mutuel qui élimine les parasites tout en renforçant les liens sociaux. Lors de conflits ou de tensions, ils se manifestent par des cris et des gestes d’apaisement, évitant ainsi la violence physique et favorisant la réconciliation par des câlins ou des épouillements.

Fertilité et maternité très présentes

Chez plusieurs espèces, la femelle présente un gonflement de la croupe indiquant sa disponibilité à la reproduction. La gestation dure environ six mois, à l’issue de laquelle un seul petit est généralement mis au monde. La mère le porte fréquemment tout en poursuivant ses activités, le protégeant et le nourrissant. Si d’autres femelles sont autorisées, elles peuvent également prendre soin du jeune. Le jeune reste dans le giron maternel jusqu’à approcher de deux ans, période durant laquelle il apprend en imitant sa mère.

Adolescence et maturité

Les jeunes de macaque prennent leur temps pour grandir, devenant adolescents vers quatre ans. La maturité sexuelle est atteinte entre quatre et six ans, mais la pleine croissance corporelle n’intervient qu’à environ sept ans pour les femelles et huit ou neuf ans pour les mâles. À partir de cet âge, ils quittent souvent leur groupe natal pour éviter la consanguinité, formant parfois de petits groupes de mâles célibataires en marge. Leur intégration dans un nouveau groupe marque leur entrée dans la vie adulte.

Une espèce menacée à l’échelle mondiale

Les principaux prédateurs du macaque sont le léopard et le python. Toutefois, la principale menace provient de l’activité humaine : destruction des habitats naturels (déforestation), chasse pour leur viande ou leur pelage, capture pour la recherche ou comme animaux de compagnie. Depuis le XXe siècle, leurs populations déclinent rapidement, notamment en raison de ces pressions. En milieu sauvage, leur durée de vie tourne autour de 20 à 25 ans, tandis qu’en captivité, certains peuvent atteindre 30 ans.