Ce canidé uniquely coloré, originaire du continent africain, vit en dehors des zones urbaines. Bien qu’il bénéficie d’une protection officielle, il souffre d’une mauvaise réputation qui a conduit à une importante réduction de ses territoires de chasse au fil des décennies. Ce mammifère social, qui veille sur sa famille et sa communauté, joue un rôle crucial dans l’équilibre de son environnement.
Le lycaon, proche parent du chien
Appelé aussi « loup peint » ou « chien sauvage d’Afrique », le lycaon (Lycaon pictus) appartient à la même famille que le chien domestique et le loup, sous l’ordre des carnivores. Son pelage tacheté lui confère une allure distincte, et sa mâchoire robuste lui donne un profil similaire à celui de l’hyène. Avec une silhouette mesurant entre 1 et 1,5 m de longueur, une hauteur au garrot de 70 à 80 cm, et un poids oscillant entre 20 et 30 kg, il arbore une carrure élégante et tonique.
La robe tachetée caractéristique du lycaon
Son pelage, doté d’une répartition asymétrique de teintes brunes, noires, fauves et blanches, lui sert de camouflage naturel dans son habitat. Son visage, avec ses joues sombres, contraste avec sa queue longue souvent ornée d’un manchon blanc. Sa silhouette élancée est soulignée par des pattes fines et longues, une tête compacte et un museau large. Ses grandes oreilles arrondies sont garnies de poils qui protègent contre l’invasion de parasites. Il se distingue également par le fait qu’il possède seulement quatre doigts à chaque patte, ce qui est unique parmi les canidés à cinq doigts.
Un habitat en forte régression
Ce mammifère est principalement présent dans certaines régions du centre, de l’est et du sud de l’Afrique, notamment en Afrique du Sud, Angola, Botswana, Cameroun, Éthiopie, Kenya, Namibie, Tanzanie, Tchad, Zambie et Zimbabwe. Autrefois, sa zone de présence couvrait environ quarante pays, mais aujourd’hui, elle s’est réduite à une dizaine. La transformation des prairies naturelles en zones agricoles ou clôturées a considérablement restreint ses territoires de chasse, le contraignant à se réfugier principalement dans des réserves naturelles et parcs nationaux où il évolue dans des steppes et savanes variées, qu’elles soient herbées ou boisées.
Une alimentation plus robuste que sa taille
En tant que carnivore, il cible principalement de grands herbivores comme les zèbres, les gazelles, les impalas, ainsi que d’autres espèces comme les gnous et les koudous. Il n’hésite pas également à chasser des petits rongeurs ou des lagomorphes. Sa mâchoire puissante lui permet de broyer même les os de ses proies, ce qui lui procure un avantage pour obtenir tous les nutriments nécessaires. Sa consommation quotidienne varie entre 2 et 5 kg, et il préfère s’abreuver principalement en se contentant de l’eau contenue dans ses repas, puisqu’il n’a que peu besoin d’aller boire en dehors de ses proies.
Une technique de chasse structurée
Le lycaon chasse en groupe, avec une organisation claire dirigée par le mâle alpha qui décide de la cible. Leur approche se veut discrète, avançant à pas légers, la tête abaissée et le cou tendu. Lorsqu’il s’engage dans une course-poursuite, la meute communique par des vocalisations pour coordonner ses efforts. Endurant, ce canidé peut maintenir une course à 25 km/h pendant une heure, et atteindre une vitesse maximale de 50 km/h. La synergie du groupe leur permet d’épuiser rapidement leur proie, qui finit par s’effondrer.
Un animal profondément social
Le lycaon vit en communautés solidaires composées d’une dizaine d’adultes, structurées selon deux hiérarchies distinctes : celle du mâle et celle de la femelle. Le couple dominant, appelé « couple alpha », détient le pouvoir de reproduction. Avant chaque chasse, tous les membres du groupe se saluent selon un rituel précis : ils s’approchent, se frottent mutuellement le museau, le nez ou le corps, en émettant de petits couinements rappelant ceux des chiots. Ces interactions renforcent la cohésion du groupe. Après la chasse, la viande est ramassée et distribuée à ceux qui en ont besoin, notamment les individus malades ou plus faibles. Les disputes sont rares, excepté lors des repas ou pendant la période du rut, où la hiérarchie peut être chalengeée.
La reproduction et la croissance des chiots
Le couple de leaders donne naissance à une portée annuelle, généralement entre mars et juin selon les régions. Après une gestation de 2 à 3 mois, une dizaine de chiots naissent, aveugles et presque nus. Ils restent au terrier pendant leurs premières semaines, se nourrissant exclusivement du lait maternel. Au bout de trois mois, ils commencent à manger de la nourriture régurgitée par les adultes et suivent progressivement leurs parents lors des sorties et chasses. Jouant beaucoup entre eux, ils sont sous la surveillance attentive de la meute. Vers l’âge de 8 mois, ils peuvent commencer à chasser des petites proies, et à un an, ils s’attaquent à des animaux plus imposants. La majorité des femelles quitte la communauté vers 2 ans et demi, tandis que certains mâles restent. La maturité sexuelle intervient entre 12 et 18 mois, mais la reproduction ne s’engage que vers deux ans.
Un avenir menacé
Les principaux prédateurs naturels du lycaon sont la hyène et le lion. Pourtant, il a longtemps été considéré comme nuisible ou dangereux, ce qui a conduit à une chasse systématique contre lui. Aujourd’hui encore, il est souvent victime des persécutions, que ce soit par des éleveurs accusés d’attaques sur leur bétail ou par des accidents sur les routes africaines. La destruction de son habitat, combinée à la transmission de maladies par des chiens domestiques, a fortement réduit sa population. Au début du XXe siècle, on estimait la présence de plus de 100 000 individus, mais cette population a chuté à environ 3 000. La menace d’extinction est donc grande, et l’espèce est classée parmi les animaux en danger critique par la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La longévité moyenne du lycaon est d’environ 12 ans.