Le loir : un rongeur souvent présent mais parfois envahissant

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Crédit photo : Bertille de Fombelle

Le petit mammifère connu sous le nom de loir gris possède une queue touffue et se retrouve en abondance dans plusieurs régions de France ainsi que dans d’autres parties de l’Europe. Ce rongeur, friand des fruits issus de nos vergers, ne se montre pas particulièrement timide et peut s’installer dans nos habitations. Actif la nuit, il peut devenir envahissant en raison de ses bruits forts qui peuvent troubler notre sommeil. Explorons ensemble l’identité de cette créature sauvage et découvrons les méthodes pour s’en débarrasser de manière respectueuse.

Qui est le loir ?

Le terme « loir » désigne plusieurs espèces de petits rongeurs appartenant à la famille des gliridés, comme le muscadin ou le lérot. En France, la variété la plus répandue est celle appelée le loir gris (Glis glis), seul représentant actuel de son genre. Ce mammifère, également nommé loir commun ou loir vulgaire, a été introduit en Europe au début du XXe siècle, ayant ses origines en Afrique et au Japon. Il se dénombre en trois sous-espèces :

  • Glis glis glis couvre la majorité du territoire français ;
  • Glis glis melonii en Corse ;
  • Glis glis pyrenaicus sur la partie nord des Pyrénées.

Comment reconnaître le loir ?

Ce rongeur arbore un pelage principalement gris, parfois agrémenté de nuances rousses sur les côtés, avec une ligne noire traversant son dos. Son ventre blanc contraste avec ses joues, et ses yeux, cerclés de noir, sont saillants. Il possède de petites oreilles rondes, une tête allongée, un museau rosé et des vibrisses essentielles à la détection d’obstacles dans l’obscurité. Sa queue touffue est une caractéristique distinctive. À l’âge adulte, son poids varie de 90 à 250 grammes pour une longueur totale comprise entre 14 et 20 cm, à laquelle il faut ajouter une queue de 10 à 18 cm.

Où peut-on trouver le loir ?

Ce rongeur européenne affiche une distribution géographique fragmentée. Il habite principalement en Europe occidentale, dans des pays tels que la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche. Très répandu en Italie, il est absent dans le sud de l’Espagne, les Iles Britanniques, la Scandinavie et l’Islande. Sa présence est aussi signalée dans certains pays de l’Est, comme la Hongrie, la Slovaquie ou la Roumanie, ainsi que dans la région baltique, sur une large zone allant jusqu’à l’extrême ouest de la Russie, le nord de la Turquie et le Caucase.

Quel habitat privilégie-t-il ?

Le loir évolue majoritairement dans des forêts de feuillus, telles que les chênaies et les hêtraies, mais également dans des zones mixtes. On le retrouve aussi dans les parcs, les vergers, les bosquets, les haies, les lisières boisées, ainsi que dans les jardins ou parfois même à l’intérieur des bâtiments, notamment dans les combles pendant l’hiver. En montagne, il peut vivre jusqu’à 1500 mètres d’altitude dans les Alpes ou 2000 mètres dans les Pyrénées. Son habitat se compose généralement d’un nid fabriqué à partir de feuilles, mousse et herbes, niché dans un trou d’arbre, une fissure de mur ou une végétation dense en hauteur.

Que mange le loir ?

Ce petit rongeur a un régime omnivore avec une nette préférence pour les végétaux. Il se nourrit principalement de fruits secs, de graines et peut compléter son alimentation avec ceux issus de vergers ou de jardins, comme les framboises, les pommes, les poires, les prunes, les mûres ou encore les figues. Il consomme aussi des noisettes, des châtaignes, des glands, des champignons, des jeunes pousses, des bourgeons, des fleurs ou des écorces tendres. En plus des végétaux, il ingère des insectes et des limaces, apportant des protéines animales à son régime. Il est aussi capable de dévorer des oisillons tombés de leur nid.

Mode de vie du loir

Le loir gris est principalement actif pendant la nuit, utilisant ses vibrisses pour explorer son environnement et éviter les obstacles dans l’obscurité. Agile comme un écureuil, il grimpe habilement aux arbres, aux murs ou autres supports, sautant d’un support à un autre. Ses déplacements verticaux sont facilitée par une substance collante secrétée par des glandes situées sous ses pattes. Sur le sol, ses déplacements restent limités.

Hiberne-t-il ?

Au cours de l’automne, après avoir accumulé des réserves de graisse, le loir gris entre en hibernation, période pendant laquelle il dort profondément dans un nid situé entre 15 et 60 cm sous terre ou dans un creux d’arbre. Il se roule en boule pour conserver la chaleur, sa queue couvrant son corps. La sortie de cette période de sommeil survient généralement début mars ou avril, selon les conditions climatiques.

Comment se reproduit le loir ?

La maturité sexuelle survient chez le loir vers 9 mois, souvent au printemps, ce qui lui permet de se reproduire. Une seule portée par an est généralement produite, composée de 4 à 6 petits, pouvant atteindre jusqu’à 11. La gestation dure environ un mois, et la femelle construit souvent un nid en hauteur, dans un arbre ou dans un vieux nid existant, en utilisant diverses matières comme des brindilles, mousses, plumes ou laine. Les petits, nés aveugles, grandissent rapidement, étant allaités environ six semaines avant de devenir indépendants.

Le loir est-il une espèce en danger ?

En tant que proie naturelle, le loir est chassé par plusieurs prédateurs comme la chouette hulotte, le grand-duc, l’effraie, ainsi que par des mammifères carnivores, notamment le chat, la martre, la fouine, la genette, le lynx ou le loup. Actuellement, il n’est pas considéré comme une espèce menacée à l’échelle mondiale ; il est classé en catégorie « préoccupation mineure » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Cependant, en France, il figure comme vulnérable dans la région Centre. Les principales menaces concernent la destruction de son habitat due à la déforestation ou à l’expansion agricole, ainsi que les actes de destruction volontaire par l’homme. Sa longévité moyenne est comprise entre 9 et 10 ans.

Risques d’envahissement du loir

Ce petit mammifère peut rapidement devenir gênant lorsqu’il s’installe dans les combles, greniers, faux plafonds, caves ou placards, notamment dans les résidences secondaires. Ses ronflements ou grognements forts, évoquant ceux d’un nid de frelons, peuvent devenir une véritable nuisance sonore. Le loir, souvent bruyant, peut également claquer des dents ou siffler pour effrayer ses prédateurs ou communiquer avec ses semblables.

Est-il protégé ?

Conformément à la convention de Berne du 19 septembre 1979, le loir bénéficie d’une protection en Europe, notamment en étant inscrit à l’annexe III. La législation encadre son exploitation pour éviter la diminution de ses populations. Il est strictement interdit de le tuer une fois capturé ; celui-ci doit être relâché dans un espace naturel adéquat, comme une forêt. Le loir n’est pas nuisible et contribue à l’équilibre écologique en faisant partie intégrante de la chaîne alimentaire, notamment en étant source de nourriture pour de nombreux rapaces.

Comment le faire partir ?

Lorsque le loir gris devient envahissant et bruyant, il peut être difficile de rester inactif. Toute utilisation d’appâts toxiques, comme ceux destinés aux rats, est fortement déconseillée car ils peuvent également impacter d’autres animaux sauvages ou domestiques. La méthode la plus respectueuse implique de capturer l’animal hors de la période d’hibernation. En le relâchant dans la nature durant l’hiver, il sera incapable de trouver assez de nourriture pour survivre, et il aura du mal à se réchauffer s’il fait froid. Il est également important d’éviter de capturer une mère pendant la saison de reproduction, pour ne pas condamner toute sa portée. Voici quelques gestes simples à suivre :

  • Obstruer ou couvrir avec un grillage fin les trous ou fissures dans les murs et la toiture, en prenant soin d’élaguer les branches d’arbres pouvant servir d’accès aux rongeurs ;
  • Utiliser des odeurs fortes, comme celles du poivre, du vinaigre ou des huiles essentielles (eucalyptus), qui repoussent naturellement le loir ;
  • Employer des appareils à ultrasons conçus pour disperser les rongeurs, afin de les éloigner sans leur faire de mal ;
  • En dernier recours, utiliser des pièges non létaux tels qu’une cage à double entrée ou une nasse, en plaçant des appâts comme des graines ou des morceaux de pomme pour attirer le loir. Relâchez-le ensuite à une distance de votre habitation, dans un milieu naturel approprié.