Le kangourou, emblème typique de l’Australie, est reconnu pour ses déplacements en sautant et pour sa poche ventrale, qui accueille ses petits en début de vie. Dans ce territoire où résident 22 millions d’habitants, cette espèce possède un cheptel illustrant son omniprésence. Sa population totale est estimée à plus de 50 millions d’individus.
Des jambes exceptionnellement longues
Appartenant à l’infra-classe des marsupiaux et à la famille des macropodidés — un groupe comprenant 63 espèces — ces animaux se distinguent par la longueur de leurs membres postérieurs, une caractéristique à l’origine de leur nom. Ces mammifères ont un mode de vie où les femelles portent leurs petits dans une poche, après leur naissance. La diversité des marsupiaux est grande, avec environ 340 espèces répertoriées, dont une majorité vit en Australie, en comptant près de 200 formes différentes.
Quatre principales espèces de kangourous
- Le géant arbore une fourrure dense de teinte grisâtre ou blanchâtre sur le ventre. Sa taille peut varier entre 1,50 et 1,80 m, pour un poids pouvant atteindre 60 kg.
- Le kangourou roux doit son nom à sa coloration caractéristique. Le plus grand marsupial en vie peut atteindre 90 kg, avec une hauteur d’environ 1,80 m, complétée par une queue d’une longueur d’1,20 m.
- Le kangourou gris, dont la robe correspond à cette appellation, oscille entre 90 cm et 1,40 m, avec un poids allant de 15 à 54 kg.
- Enfin, le kangourou antique dit “antilope”, plus petit que ses homologues, est souvent désigné comme un “wallaroo”, intermédiaire en taille. Sa couleur varie selon le sexe, avec un mâle roux et une femelle grise.
Sauts impressionnants et musculation
Ce marsupial est réputé pour ses sauts remarquables, rendus possibles par ses membres postérieurs solides et allongés, accompagnés d’une queue longue et musclée qui joue un rôle d’appui. Lorsqu’il doit fuir un prédateur, il peut franchir une hauteur de 3,30 mètres ou couvrir plus de 9 mètres en un seul saut. En contexte d’évasion, ses performances dépassent souvent 1,90 m en longueur et sa vitesse peut atteindre 80 km/h, avec une vitesse moyenne d’environ 25 km/h sur de plus longues distances.
Un animal à la vie plutôt désorganisée
Ce mammifère pacifique évolue en petits groupes, généralement de huit à dix individus, comprenant un mâle, plusieurs femelles et leurs progénitures. Il arrive également de croiser des groupes de seulement deux ou trois individus ou encore des individus isolés, notamment les plus âgés. La structure sociale est flexible : en période de bonnes pâtures, ils vivent principalement en solitaire ou en petits groupes, mais lorsqu’elle devient rares en raison de sécheresses, ils se rassemblent en troupeaux nombreux pour se déplacer en quête d’herbe, d’eau et d’ombre.
Leur alimentation à la fraîcheur
Entièrement herbivores, ces animaux se nourrissent majoritairement d’herbes, représentant 60 à 90 % de leur alimentation, ainsi que de plantes à fleurs comme la luzerne ou le trèfle. Leur consommation favorite est le spinifex, une herbe aux feuilles épaisses et piquantes. Étant principalement nocturnes ou crépusculaires, ils promeuvent leur quête de nourriture et d’eau durant la nuit ou au crépuscule. Leur principale période d’alimentation s’étale entre sept et dix heures par jour. Les mâles consomment généralement plus longtemps, cherchant des pâturages riches en protéines, surtout en saison sèche, pour renforcer la qualité de leur lait. Bien qu’adaptés au climat précaire, ils préfèrent se reposer aux heures chaudes de la journée.
Des combats de boxe pour l’accouplement
Chez les mâles, la hiérarchie s’établit souvent selon leur taille, notamment lors de la parade nuptiale. La société polygame de ces marsupiaux mène à des affrontements intenses, où ils échangent de violents coups avec leurs pattes arrière, en utilisant leur queue pour se stabiliser. Ces confrontations, bien que rudes, ne sont pas mortelles : elles s’arrêtent dès que l’un des combattants capitule et se soumet.
Un embryon extrêmement minuscule à la naissance
Après la fécondation, l’embryon se développe dans le corps de la femelle, dans une poche nourricière. La gestation ne dure qu’entre 29 et 38 jours, au terme desquels le petit, encore très petit — 2 cm de long et 1 gramme —, naît à l’état de fœtus. Il reste ensuite dans la poche pour continuer sa croissance, atteignant environ 3,5 kg au bout de six mois. À partir de cinq mois, il sort de la poche et doit rester sous la surveillance de sa mère jusqu’au sevrage, vers un an. La maturité complète survient généralement vers 18 mois.
La poche constamment occupée
Le mode de reproduction de cette espèce s’ajuste à la variabilité climatique. Lorsqu’une femelle met au monde un premier petit, un second ovule est fécondé dès que le premier bout d’essai est dans la poche. Cet ovule non encore en développement se développe dans l’utérus lors des saisons pluvieuses suivantes. Entre-temps, la mère continue de nourrir et de protéger son premier jeune, qui, vers 5 à 6 mois, quitte la poche. Le second bébé voit le jour seulement 24 heures après le départ du premier.
La tactique de nage pour se défendre
En dépit de leur faible prédation, surtout de la part des dingos ou chiens errants, les kangourous doivent se méfier. Lorsqu’ils sont attaqués, ils privilégient la fuite vers un point d’eau, où ils tentent de noyer leur poursuivant en restant debout. Si cette stratégie échoue, ils se défendent en donnant de puissants coups de pieds qui peuvent être mortels, en s’appuyant contre un arbre. Leur capacité à nager fait également partie de leur arsenal de survie. Par ailleurs, leur présence est parfois jugée indésirable par l’homme, qui les considère comme nuisibles ou utilisa un temps leur viande et leur peau à des fins commerciales.
La chasse réglementée
Les kangourous sont accusés de dégrader les cultures et d’engendrer des accidents de la route. Pour limiter ces problèmes, certains gouvernements autorisent la chasse contrôlée menée par des professionnels. Si leur viande peut être commercialisée, la demande pour leurs produits a récemment diminué, notamment grâce aux campagnes de sensibilisation des associations de défense animale. En 2017, sur un quota fixé à 7,2 millions d’individus, moins de 1,5 million ont été abattus.