Le chien loup : une hybride entre domestication et vie sauvage

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Le chien-loup désigne une créature hybride résultant de la rencontre entre un chien domestique et un loup sauvage. Bien que la nature ait également permis quelques croisements spontanés, la majorité des reproductions ont été planifiées consciemment, dans le but de combiner résistance et maniabilité. L’objectif principal était de créer des races qui allieraient un tempérament sauvage à une aptitude à la domestication.

Qu’est-ce qu’un chien-loup ?

Un chien-loup naît de l’union entre un chien, tel que l’Canis lupus familiaris, et un loup, notamment entre une louve1 ou une chienne2. Parmi ces hybrides, certains peuvent aussi être issus de reproductions entre chiens-loups. Ces hybrides se distinguent des chiens ou des loups purs, qui sont des sous-espèces de l’espèce Canis lupus. La proximité génétique explique leur capacité à se reproduire spontanément, ce qui a également facilité leurs croisements en laboratoire ou à des fins de sélection pour donner naissance à de nouvelles races canines.

Les différentes races issues de croisements

Au cours du premier XXe siècle, des croisements volontaires ont été menés pour améliorer les capacités physiques de ces canidés tout en conservant des traits favorables à la vie domestique. Ainsi, des races comme le canis lupo italiano ont été créées. En Amérique du Nord, plusieurs élevages se sont spécialisés dans la production de chiens-loups, aussi appelés wolfdogs, dont la silhouette lupoïde est très caractéristique. Parmi eux, le berger de toundra américain, aussi connu sous le nom de chien-loup américain ou chien-loup noir, est particulièrement reconnu. D’autres lignées américaines comme le Blue Bay Shepherd, le Spencer, ou le Native American Indian Dog figurent aussi dans cette catégorie. En Alaska, ces chiens sont souvent appréciés comme chiens de garde. La Fédération cynologique internationale (FCI) reconnaît officiellement deux races de chiens-loups : le chien-loup tchécoslovaque et le chien-loup de Saarloos.

Histoire du chien-loup tchécoslovaque

Ce type de croisement a été initié en Tchécoslovaquie dans le but d’améliorer la vitalité et la performance physique des chiens utilisés comme gardiens de frontières. En 1955, une équipe dirigée par le colonel Karel Hartl a lancé un programme expérimentale, basé sur des tests biologiques, consistant à croiser un berger allemand avec une louve des Carpates. Après plusieurs tentatives infructueuses, une première portée d’hybrides est née en mai 1958. Certains chiots ont été élevés en Slovaquie pour être croisés avec d’autres bergers allemands, dans le cadre d’études visant à évaluer leurs aptitudes. L’armée a utilisé la troisième et la quatrième générations de ces hybrides, tandis que des civils se sont lancés dans leur élevage. La race a été officiellement reconnue de manière provisoire par la FCI en 1989, et ses premiers représentants ont été importés en France en 1990, pour être inscrits au Livre des Origines Français en 1997.

La création du chien-loup de Saarloos

L’éleveur néerlandais Lendeert Saarloos (1884-1969), passionné par les bergers allemands, souhaitait leur conférer des qualités plus proches de leur instinct sauvage originel. Après plusieurs tentatives d’accouplement, il a réussi à faire naître, dans les années trente, une portée hybridée entre une louve sibérienne et un berger allemand, parmi laquelle un mâle a été choisi comme origine de la race. La vision de Saarloos était de préserver et d’accentuer les traits naturels de ces canidés. Reconnu en 1975, six ans après sa disparition, le patrimoine génétique de cette race a été intégré à une association hollandaise, la Nederlandse Vereniging van Saarlooswolfhonden, qui a défini le standard officiel. La FCI a reconnu définitivement cette race en 1981.

Adopter un chien-loup : une démarche à considérer

Au-delà de son apparence sauvage, le chien-loup possède aussi un tempérament marqué par ses origines. Il peut faire preuve d’instincts de protection, de chasse, ainsi qu’une forte indépendance. La décision de lui offrir une nouvelle maison doit donc être mûrement réfléchie. Ce chien, de grande stature, se montre très attaché à son maître et supporte difficilement l’absence de ce dernier. Excellent garde, il veille jalousement sur son territoire et se montre méfiant envers les étrangers. Pour s’épanouir, il a besoin de partager sa vie avec un ou plusieurs congénères de taille similaire, qui lui serviront de référence et de modèle. Si une telle compagnie n’est pas envisageable, il faudra prendre le temps de lui apprendre à être seul. Vivre en appartement en ville n’est pas adapté à ses besoins, qui sont mieux satisfaits par un environnement rural, avec un espace clos et sécurisé. Avec des propriétaires actifs et respectueux, le chien-loup pourra s’épanouir dans un cadre chaleureux et équilibré.