Le capybara, souvent comparé à un hamster géant lorsqu’il évolue sur la terre ferme, adopte une allure de petit hippopotame lorsqu’il nage, avec ses yeux et ses narines qui pointent à travers la végétation flottante. Originaire d’Amérique du Sud, c’est le plus volumineux des rongeurs au monde.
Comment définir cet animal ?
Appelé également hydrochaeris hydrochaeris, le capybara est un mammifère herbivore qui appartient à l’ordre des rongeurs, à la famille des cavidés (comme le cobaye) et à la sous-famille des hydrochoerinae. Son corps peut dépasser un mètre de longueur et son poids peut s’approcher de 50 kilogrammes ou plus. La différence de poids entre mâle et femelle est notable, avec le mâle étant généralement plus léger d’une dizaine à une quinzaine de kilogrammes. Deux espèces principales existent : le capybara, ou grand cabiai, et le cabiai de Panama, plus petit de taille. Le nom « capibara » a ses racines dans la langue guarani, où il signifie « mangeur d’herbe », en référence à son régime végétarien. Dans la région guyanaise, où il vit à l’état sauvage, on le connaît aussi sous le nom de cochon d’eau.
Quelle apparence présente cette créature ?
Ressemblant à un très gros hamster, le capybara possède une silhouette voûtée avec un corps lourd. Sa tête, large et rectangulaire, est surmontée de petites oreilles, de yeux noirs et de larges narines placées en hauteur. Sa peau est courte, dure, et sa teinte varie du brun au jaune sur la partie inférieure. Ses pattes palmées, relativement courtes, présentent des membres arrière plus longs que les antérieurs. Chaque pied est doté de quatre doigts à l’avant et de trois à l’arrière, équipés de petites griffes en forme de sabots. Sa masse graisseuse lui permet de mieux résister au froid dans l’eau et facilite sa flottabilité. Il ne possède pas de queue. Le mâle se distingue par une petite protubérance noire sur le museau, qui abrite une glande servant au marquage territorial.
Où peut-on retrouver le cabiai ?
Ce rongeur est omniprésent dans une large zone d’Amérique du Sud, notamment au Brésil, en Colombie, en Guyane, en Bolivie, en Argentine, en Uruguay, au Paraguay, au Venezuela et en Équateur. Il privilégie des environnements variés tels que les zones boisées, savanes, forêts épaisses et plaines herbeuses, toujours à proximité de l’eau. Son habitat naturel couvre principalement les grands fleuves tels que l’Orénoque, l’Amazone, le Río São Francisco ou le Río de la Plata. Le Pantanal, la plus vaste zone humide de la planète, voit une forte densité de capybaras. Il aime les prairies inondées, marais, rives de lacs, berges de rivières à courant modéré, marécages, étangs, mares et mangroves. Son adaptabilité lui permet de s’acclimater aux activités humaines, notamment dans les zones transformées en plantations ou pâturages, où il profite déjà des réseaux d’irrigation et d’eau artificielle.
De quoi se nourrit-il ?
Ce rongeur mange quotidiennement entre 2,5 et 3,5 kg de végétation. Son régime dans la nature repose sur des plantes aquatiques comme la jacinthe d’eau, des feuilles, graines, écorces d’arbres, roseaux et racines. Il n’hésite pas aussi à consommer des fruits, notamment melons ou pastèques, mais aussi des tiges de céréales comme le riz, le maïs ou la canne à sucre, ce qui peut poser problème aux cultivateurs locaux. Par ailleurs, il pratique le coprophagie, c’est-à-dire qu’il ingère ses propres excréments pour faciliter la digestion de la cellulose végétale et maximiser l’absorption des nutriments essentiels, comme les protéines et vitamines. Bien qu’il ne fasse pas partie des ruminants, il peut régurgiter sa nourriture pour une seconde mastication. Comme la plupart des rongeurs, ses dents ne cessent de pousser pour compenser l’usure liée à sa consommation de végétaux dur.
Quelles adaptations possède-t-il pour vivre dans l’eau ?
Le capybara présente de remarquables adaptations à la vie aquatique. Doté de doigts palmés, il passe de longues périodes dans l’eau, autant pour se nourrir en passant la tête sous l’eau que pour échapper aux prédateurs. Excellent nageur, il peut parcourir de longues distances en apnée et y rester plusieurs heures. Ses yeux, oreilles et narines, placés en hauteur sur sa tête, lui permettent de voir et respirer tout en restant partiellement immergé. Ces comportements aquatiques l’aident aussi à réguler sa température lors des fortes chaleurs. S’étant habitué à la proximité de l’eau, il troque ses sorties terrestres contre une vie souvent rythmée par la natation.
Le capybara est-il un animal sociable ?
Très sociable, le capybara évolue en groupes familiaux pouvant compter une vingtaine d’individus, comprenant un mâle dominant, plusieurs femelles, des jeunes et certains célibataires. En période de sécheresse, ces groupes peuvent devenir beaucoup plus nombreux, réunissant jusqu’à cent membres autour des rares points d’eau disponibles. La cohésion du groupe est essentielle à leur survie, permettant une protection collective contre les prédateurs. Les jeunes bénéficient de la vigilance de toute la troupe, et les femelles allaitent simultanément leur progéniture. La communication se fait par une gamme de cris : sifflements, grognements ou aboiements, selon la situation d’alerte.
Comment vivent-ils au quotidien ?
Contrairement à d’autres rongeurs, le capybara ne creuse pas de terrier. Il préfère rester dans de faibles eaux peu profondes durant la journée, pendant laquelle il se repose. À l’approche du soir, il se met en activité pour chercher sa nourriture. La nuit, il se réfugie dans des buissons denses pour dormir, puis repart à la recherche de nourriture à l’aube. Lorsqu’il se sent menacé, il plonge rapidement, laissant uniquement dépasser ses yeux et ses narines. Si le danger persiste, il peut laisser apercevoir ses incisives de 2 cm de largeur pour infliger des blessures à ses poursuivants.
De quelle manière se reproduit-il ?
La reproduction peut se produire tout au long de l’année, mais la saison des pluies est propice à la naissance des petits, lorsque la nourriture est abondante. L’accouplement, ayant lieu dans l’eau après une parade sur terre, fait suite à la saillie du mâle dominant avec une ou plusieurs femelles. La gestation dure environ 150 jours, et la femelle donne naissance dans un endroit dense en végétation. Elle met bas généralement 3 ou 4 jeunes pesant plus d’un kilogramme chacun. Dépourvus de pelage et de dents définitives, ces petits peuvent se nourrir dès leur sortie du ventre et suivre leurs parents peu après la naissance. L’allaitement dure jusqu’à 16 semaines, et ils restent avec leur mère environ six mois. Par la suite, les mâles jeunes sont souvent chassés du groupe par le mâle alpha. La maturité sexuelle est atteinte vers 18 mois.
Le capybara est-il en danger d’extinction ?
Les principaux prédateurs terrestres du capybara incluent le jaguar, le puma et l’ocelot, tandis que dans l’eau, des menaces comme l’anaconda ou le caïman s’ajoutent à son tableau de chasse. Les attaques par des bancs de piranhas sont aussi possibles. De plus, les oiseaux de proie tels que vautours ou aigles harpie peuvent cibler les jeunes individus. La destruction des habitats naturels, la fragmentation de leurs zones de vie ainsi que la chasse mettent en danger l’espèce. Par le passé, les éleveurs considéraient le capybara comme nuisible, car il broutait l’herbe destinée à leurs troupeaux, ce qui a entraîné une forte persécution. Aujourd’hui, il est parfois chassé sous quota dans diverses régions, comme en Guyane, et son élevage commercial est autorisé. Il est exploité pour sa viande et sa peau, souvent utilisée dans la fabrication de vêtements et d’accessoires en cuir.
Quelle est la situation actuelle de sa conservation ?
Malgré une certaine diminution de population dans certains pays comme le Pérou ou le Venezuela, le capybara demeure très répandu en majorité en Amérique du Sud. Son nombre reste relativement stable grâce à une reproduction rapide et abondante. Classé dans la catégorie « préoccupation mineure » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), cette espèce n’est pas actuellement considérée comme menacée d’extinction. Sa durée de vie à l’état sauvage est d’environ 8 ans, pouvant atteindre 12 ans en captivité.