Parmi les mammifères présents sur le continent africain, le bongo, bien que moins médiatisé que d’autres, se distingue par sa silhouette imposante et ses couleurs remarquables, faisant de lui l’une des antilopeces les plus splendides que l’on puisse observer en forêt. Il incarne un animal sauvage discret et peu courant, souvent réservé dans ses comportements.
Fiche descriptive du bongo
Ce mammifère herbivore appartient à l’ordre des artiodactyles et à la famille des bovidés. Son nom scientifique, Tragelaphus eurycerus, combine plusieurs termes grecs évoquant ses caractéristiques : « tragos » pour chèvre, « elaphos » pour cerf, « eurys » pour large, et « cerus » pour cornes. La famille du bongo comprend deux sous-espèces distinctes, différant selon leur aire de répartition :
- Le bongo vivant dans les plaines, également désigné comme le bongo des basses terres ;
- Le bongo montagnard, spécifique au Kenya.
Morphologie du bongo
Ce spécimen se repère d’abord par sa robe d’un brun orangé orné de fines bandelettes blanches verticales qui parcourent son corps. La face présente un trait blanc entre les yeux, des taches blanches sur les joues et un collet blanchâtre à la base du cou. Les deux sexes arbore une crête de poils longeant leur dos, de l’épaule jusqu’à la croupe. Avec l’âge, le mâle tend à prendre une teinte brun-noir. Son corps volumineux est soutenu par des jambes courtes proportionnellement, et ses oreilles grandes lui confèrent une audition particulièrement fine.
Particularités des cornes
Une caractéristique distinctive du bongo est la présence de cornes torsadées en forme de lyre, présentes chez les deux sexes, pouvant atteindre un mètre de long. Lorsqu’il doit se déplacer rapidement, il incline sa tête pour la positionner le long de son cou, évitant ainsi qu’elles ne s’emmêlent dans la végétation. Chez certains mâles âgés, on peut voir des marques sur le dos correspondant à l’inclinaison de leurs cornes. Ces dernières sont également utilisées pour casser des branches ou déterrer des racines, leur structure interne étant creuse et leur enveloppe constituée de kératine.
Répartition géographique et habitat
Le bongo est présent en Afrique centrale et de l’ouest, notamment au Cameroun, au Congo, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Liberia, ainsi que dans certaines zones isolées du Kenya. Il privilégie principalement les forêts tropicales de plaines, mais peut également évoluer jusqu’à 4000 mètres d’altitude dans les régions montagneuses forestières de l’Afrique orientale. Sa préférence va aux zones denses de sous-bois, même s’il n’hésite pas à s’aventurer dans les champs cultivés ou dans les jardins à la recherche de nourriture.
Régime alimentaire du bongo
Ce herbivore se nourrit exclusivement de végétaux variés : feuillages d’arbres ou de buissons, jeunes pousses, herbes, plantes grimpantes, bambous, racines, céréales ou encore fruits. Il a également la capacité de consommer du bois brûlé après un orage. Sa taille importante l’oblige à parcourir de longues distances pour satisfaire ses besoins nutritionnels, ce qui le pousse à s’aventurer parfois en zone humide où il y trouve eau, sel et minéraux essentiels à sa survie.
Comportement social
De nature calme et réservée, le bongo vit souvent seul ou en couple. Il forme parfois de petits groupes familiaux de cinq ou six individus. Lors de la saison des reproduction, il peut former des crèches où se rassemblent jusqu’à une cinquantaine d’animaux. Non territorial, il tolère la présence de plusieurs mâles au sein d’un même groupe. Discret et prudent, cet animal se cache dans la végétation durant la journée, n’émergeant que la nuit pour se nourrir. Son instinct de fuite et sa silhouette furtive compliquent souvent l’étude de cette espèce.
Cycle de reproduction
La reproduction peut se faire tout au long de l’année, avec une période d’ovu réceptive d’environ trois jours toutes les trois semaines. Après une gestation de neuf à dix mois, la femelle donne naissance à un petit de 15 à 20 kilogrammes, qui reste d’abord dissimulé pour échapper aux prédateurs. Elle ne le rejoint que pour l’allaitement. En quelques jours, le jeune atteint une certaine robustesse, prêt à accompagner sa mère. Son sevrage intervient vers six mois, et il devient sexuellement mature vers deux ans, quittant peu à peu le giron maternel.
Menaces pesant sur l’animal
Parmi ses principaux prédateurs figurent le léopard et l’hyène tachetée, tandis que le lion, lorsqu’il s’aventure dans ses zones, peut aussi attaquer. Les jeunes sont vulnérables face aux grands serpents ou à la panthère. La survie du bongo est gravement compromise par le braconnage, qui cible sa peau, sa viande et ses cornes, ainsi que par la destruction progressive de son habitat naturel. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, le bongo montagnard est en danger critique d’extinction, tandis que le bongo des plaines est classé comme quasi menacé. En milieu sauvage, il peut atteindre une longévité de 17 ans, contre une vingtaine en captivité.