Le bélouga, mystère des eaux arctiques

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Recouvert d’une couche robuste de peau blanche, le bélouga parcourt les régions septentrionales de la planète, allant des côtes de l’océan Arctique jusqu’aux embouchures de grands cours d’eau au Canada. Grâce à un système de sonar extrêmement sophistiqué, ce cétacé peut évoluer dans des environnements sombres et gelés, lui permettant de naviguer sans difficulté dans ces eaux extrêmes. Focus sur cet animal qui se sent chez lui dans l’eau froide.

Fiche d’identité du bélouga

Appelé aussi béluga ou baleine blanche, ce mammifère marin est reconnu pour la teinte claire de sa peau. Son nom dérive du terme russe « belukha », signifiant « blanc ». En compagnie du narval, il constitue la famille des Monodontidés. Sans nageoire dorsale, il appartient à la catégorie des mammifères apterus, ce qui signifie “sans ailes” en Latin.

Description du bélouga

Sa silhouette cylindrique s’amincit à ses extrémités, tandis que son front arrondi, ou melon, joue un rôle clé dans la communication acoustique. La colonne cervicale, à la différence d’autres cétacés, n’est pas soudée, ce qui confère une certaine souplesse à la tête. La plupart des adultes ont une peau entièrement blanche, à l’exception des bordures des nageoires pectorales et des extrémités de la queue. Les jeunes, quant à eux, exhibent une teinte grisâtre à bleutée. La taille de l’animal varie entre 5 mètres de long, pesant jusqu’à plus d’1,5 tonne, avec le mâle étant généralement plus volumineux que la femelle.

Caractéristiques principales du bélouga

Sa tête présente une bosse caractéristique nommée « melon », qui se trouve au sommet du front. Cette structure favorise la diffusion des fréquences élevées lors de la communication. Bénéficiant d’un des systèmes de sonar les plus complexes chez les cétacés, il utilise l’écholocation pour localiser ses proies, naviguer dans des eaux troubles, et repérer les espaces libérés dans la glace pour respirer. Par la réception des ultrasons, il peut se repérer avec précision dans son environnement.

Répartition géographique et habitat

Le bélouga est principalement présent dans les eaux froides de l’Arctique et du subarctique, notamment au large des côtes du Canada, d’Alaska, de Russie, de Norvège et du Groenland. Homme robuste, il supporte la rudesse de l’hiver arctique, évoluant aussi bien en pleine mer qu’en eaux côtières, souvent proches de la banquise ou dans la zone d’embouchure des fleuves. Au printemps, certains individus restent stationnaires tandis que d’autres migrent vers des zones plus douces et moins profondes pour donner naissance à leurs petits.

Alimentation du bélouga

Le régime alimentaire de ce mammifère varie selon la saison et la région. Il consomme principalement des poissons comme la morue polaire, le capelan, l’aiglefin, ou encore le saumon, ainsi que des crustacés, mollusques, vers marins, et parfois des calmars. En plongée, il peut atteindre des profondeurs de 300 à 600 mètres ou plus si nécessaire. Un bélouga peut ingérer jusqu’à 3 % de son poids corporel chaque jour pour couvrir ses besoins nutritionnels.

Comportement et socialisation

Vivant en grands groupes pouvant compter plusieurs centaines, voire des milliers d’individus, ces cétacés communiquent via un large éventail de sons, tels que sifflements, grognements et cris. Leur chant distinct leur vaut le surnom de « canaris des mers ». Lors de la saison estivale, ils se débarrassent des cellules mortes de leur peau en se frottant contre des fonds rugueux comme la roche ou le sable, processus qui stimule la régénération de leur épiderme pour affronter le froid hivernal.

Reproduction

Les mâles atteignent leur maturité sexuelle vers 8 ans, alors que les femelles ne sont prêtes qu’à partir de 5 ans. La saison des amours s’étale du printemps, généralement en avril ou mai, avec un accouplement donnant lieu à une seule naissance après une gestation d’environ 15 mois. Le nouveau-né, appelé « veau », mesure en moyenne 1,50 m pour un poids de 80 kg. Son alimentation au sein dure entre 12 et 18 mois, voire plus longtemps. La jeune reste souvent près de sa mère pendant deux ans, bénéficiant de sa protection et de ses soins.

Statut de conservation

Les principaux prédateurs naturels du bélouga sont l’ours blanc et l’orque. Historiquement, la chasse intensive du 18e et 19e siècle pour la peau, la chair et la graisse a fortement réduit ses populations. Aujourd’hui, il doit faire face à diverses menaces : pollution, diminution de ses ressources alimentaires, dégradation de son habitat, collisions avec des navires, et piégeage dans des filets de pêche. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le bélouga est classé comme espèce « quasi menacée » à l’échelle mondiale. Sa durée de vie moyenne oscille entre 30 et 40 ans.