Les musaraignes regroupent plusieurs espèces de petits mammifères insectivores souvent confondus avec des souris par ceux qui ne les observent pas attentivement. Malgré leur petite taille, ces créatures jouent un rôle précieux pour les jardiniers. Découvrons en quoi elles diffèrent de ce que l’on croit communément, pourquoi leur présence est bénéfique, et en quoi elles constituent de véritables alliées pour nos espaces verts.
Caractéristiques principales des musaraignes
La dénomination « musaraigne » englobe une famille de mammifères insectivores caractérisés par leur museau très fin et allongé. Ces animaux appartiennent à la famille des Soricidae. À l’échelle mondiale, on dénombre environ 370 espèces, dont six sont présentes en France. Parmi celles-ci figurent des exemples tels que la musaraigne musette (Crocidura russula), la musaraigne aquatique (Neomys fodiens), la musaraigne des jardins (Crocidura suaveolens), la musaraigne couronnée (Sorex coronatus), la musaraigne commune ou carrelet (Sorex araneus), et enfin, la musaraigne des champs (Crocidura leucodon). Elles évoluent dans divers environnements, allant des prairies aux parcs, en passant par les jardins, les granges ou autres bâtiments dépendants, que ce soit en plaine ou en zone montagneuse. Les principaux prédateurs de ces mammifères sont les oiseaux de rapace actifs jour et nuit, tels que l’aigle, la buse, la chouette ou le hibou, ainsi que le chat domestique, serpents, fouines, martres, hermines et belettes. Très sensibles au stress, leur santé peut être affaiblie par des pressions constantes — il n’est donc pas rare qu’un animal effrayé succombe à une crise de peur.
Selon l’espèce, les musaraignes présentent des caractéristiques différentes. Certaines, aquatiques, d’autres terrestres, et parmi elles de très petites espèces pesant à peine 6 grammes, ou des plus imposantes d’environ 10 cm de long pour environ 14 grammes. Leur pelage est généralement doux, court, de teinte gris-brun avec des nuances rousses, tandis que leur queue reste peu poilue.
Pendant longtemps, cette espèce a été victime de mauvaises réputations, notamment celle d’être venimeuse. À l’époque d’Aristote, il circulait déjà l’idée que ses morsures pouvaient injecter un venin comparable à celui d’une araignée, une croyance infondée. Nous savons aujourd’hui que, si quelques espèces possèdent une salive légèrement toxique, celles-ci restent exceptionnelles, et leur danger pour les humains ou même pour le bétail est quasi inexistant. La confusion entre musaraignes et souris est également fréquente, mais elles ne partagent pas le même mode de vie ou la même morphologie. Contrairement aux souris, leurs incisives ne poussent pas continuellement, ce qui simplifie leur identification. Des éléments morphologiques permettent rapidement de différencier ces deux petits mammifères : un museau très mobile et allongé avec de nombreuses vibrisses évoquant une mini trompe chez la musaraigne, contre un museau plus court chez la souris ; une queue courte chez la musaraigne et plus longue chez la souris ; une patte avant avec cinq doigts griffus, contre seulement quatre chez la souris ; une silhouette plus ronde pour la musaraigne. En observant ces détails, il ne faut pas longtemps pour voir qu’elles ne se ressemblent pas tant que cela.
La durée de vie moyenne d’une musaraigne tourne autour de deux ans. Malgré cette courte existence, leur activité intense ne faiblit jamais, de jour comme de nuit, indépendamment de la saison. Leur habitat favori inclut des tas de feuilles, des fissures dans des murs anciens, des cavités dans des troncs ou entre leurs racines, ainsi que des haies ou sous un tapis de feuillage mort. Leur petite taille leur permet aussi de pénétrer dans nos habitations lorsqu’elles cherchent un refuge ou de la nourriture.
Reproduction des musaraignes
Ces mammifères ont un mode de vie plutôt solitaire, ne se rapprochant d’un autre seul dans le contexte de la reproduction. Une femelle peut donner naissance à jusqu’à cinq portées chaque année, avec entre deux et huit petits par portée, ce qui peut représenter jusqu’à quarante jeunes en une seule année. Cependant, le taux de mortalité parmi ces petits reste très élevé.
alimentation des musaraignes
Très voraces, ces petits mammifères se nourrissent en permanence. Leur quête de nourriture ne s’arrête jamais, à toute heure du jour ou de la nuit. Ils chassent principalement des insectes, des araignées, des vers et autres petites bestioles. Lorsqu’il fait froid, ils entrent dans un état de torpeur, mais il ne s’agit pas d’une véritable hibernation, car ils reprennent rapidement leur activité dès que les conditions s’améliorent. Capables de consommer chaque jour leur propre poids en insectes ou autres proies, ils jouent un rôle indispensable dans la régulation des nuisibles.
Favoriser la présence des musaraignes dans son jardin
La musaraigne est un véritable atout pour tous ceux qui aiment cultiver leur jardin sans recourir à des produits chimiques. En effet, ce petit insectivore dépourvu de vessie de rongeur se nourrit d’insectes divers tels que cloportes, araignées, chenilles ou perce-oreilles, sans porter atteinte à nos fruits, légumes ou fleurs. Pour encourager leur installation, il est conseillé de préserver un environnement naturel en créant un tas de débris végétaux ou en laissant quelques zones d’herbes hautes. De cette façon, on offre un refuge à ces auxiliaires efficaces, dont le sens de l’odorat remarquable leur permet de repérer leur nourriture à plusieurs dizaines de centimètres de profondeur. Leur présence dans le jardin constitue un véritable rempart contre les ravageurs, tout en respectant l’équilibre écologique.