Bien que souvent reliés à l’Australie, les marsupiaux ne se limitent pas à ce continent. Parmi eux, une espèce remarquable a conquis également l’Amérique, allant du Nord jusqu’à l’Argentine. Doté d’un rythme de vie plutôt paresseux, cet animal préfère se nourrir d’aliments facilement accessibles, n’hésitant pas à fouiller dans les ordures quand l’occasion se présente.
L’opossum : un marsupial venu des Amériques
L’opossum appartient à une petite famille de mammifères omnivores qui évoluent principalement à travers le continent américain. Il est classé au sein de l’ordre des Didelphimorphia, avec pour espèce la plus connue l’opossum de Virginie, aussi surnommé sarigue. Il figure parmi les rares marsupiaux à vivre en dehors de l’Océanie. À rappeler que cette famille de mammifères se caractérise par des femelles possédant une poche ventrale dans laquelle grandissent leurs petits après leur naissance.
La diversité de la famille des didelphidés
Les didelphidés regroupent une quarantaine d’espèces réparties en 14 genres différents. Parmi eux : Chironectes, Didelphis, Gracilinanus, Hyladelphys, Lestodelphys, Lutreolinas, Marmosas, Marmosops, Metachirus, Micoureus, Monodelphis, Philanders, Thylamys et Tlacuatzin. Chacun de ces genres rassemble une ou plusieurs espèces distinctes.
Morphologie de l’opossum : un museau pointu et de larges oreilles
La silhouette élancée de l’opossum, associée à son museau fin, évoque celle d’un rat. Sa tête triangulaire est ornée de yeux légèrement globuleux et d’oreilles éversées. Sa robe est généralement de teinte grise, variant du clair au sombre, à l’exception de la face et de la gorge, qui présentent une coloration blanche, ainsi que sa truffe rose. Ses vibrisses, au nombre de quatre rangées, mesurent environ huit centimètres et s’animent lorsqu’il cherche de la nourriture. La taille de l’animal oscille entre 45 et 50 centimètres, queue incluse. Les femelles sont en moyenne plus petites d’une dizaine de centimètres que les mâles.
Un maître de l’agrippement pour grimper avec aisance
La majorité des opossums fréquente les habitats forestiers et se déplace en partie dans les arbres, grâce à leur queue préhensile qui leur sert de main pour se balancer et s’accrocher aux branches. À l’exception du yapok, un opossum aquatique, ils possèdent aussi un gros orteil opposable, appelé hallux, leur permettant de grimper efficacement. Cependant, cette adaptation en fait aussi des marcheurs peu rapides, atteignant à peine 13 km/h. Leur démarche au sol est souvent maladroite, donnant à leur déplacement un aspect lent et hésitant.
Opportunistes et peu enclins à construire leur propre habitat
La zone géographique des didelphidés s’étend du sud du Canada jusqu’au nord de l’Argentine, traversant des régions chaudes dans le sud-est des États-Unis. Surnommé animal plutôt indolent, l’opossum préfère souvent se réfugier dans des habitats abandonnés plutôt que d’établir un terrier. Quand il doit en creuser un, il aménage une galerie tapissée de feuilles et de brindilles située près des zones boisées ou humides. La majorité de sa journée est consacrée au sommeil, ne sortant que le soir pour se nourrir.
Un régime alimentaire riche et diversifié
Omnivore à tendance carnassière, l’opossum se constitue un régime varié comprenant insectes, petits vertébrés comme grenouilles, lézards, serpents, petits rongeurs ou oiseaux, ainsi que mollusques, crustacés et vers de terre. Il se régale également de gros insectes comme les sauterelles ou coléoptères, et peut se montrer opportuniste en consommant des charognes. En milieu urbain, il n’hésite pas à fouiller dans les poubelles en quête de nourriture. Son régime végétal privilégie petits fruits et baies, comme kakis, plantes herbacées, graines et noix. Sa capacité à trouver des ressources faciles en fait un spécialiste de la débrouille.
Quand le danger approche, l’opossum feint la mort
Doté d’une excellente stratégie de fuite, l’opossum peut rapidement se hisser dans les arbres ou adopter une posture défensive pour échapper à ses prédateurs. Lorsqu’il se sent menacé, il simule la mort en se spaghetti sur le côté, bouche grande ouverte et yeux fermés. Il ralentit sa respiration et son rythme cardiaque, restant immobile même sous les secousses du prédateur. Par ailleurs, il bave, défèque et libère une substance nauséabonde pour dissuader l’ennemi. Cette odeur de décomposition trompe souvent les chasseurs non charognards, qui évitent alors de le consommer.
La reproduction, un processus fragile pour les petits
La solitude est la règle chez l’opossum, sauf pendant la période de reproduction. Après une courte gestation de 12 à 14 jours, la femelle donne naissance à une portée de 8 à 18 petits très petits, mesurant un centimètre et pesant moins d’un gramme. Ces bébés naissent déjà embryonnaires, sans yeux ni oreilles visibles, et doivent trouver la poche ventrale de leur mère pour téter. Ceux qui ne parviennent pas à s’y fixer risquent de mourir rapidement. La mère ne donne généralement pas une tétine, laissant souvent plusieurs petits se partager la même.
Une mère dévouée, mais à la patience limitée
Après leur naissance, les petits restent dans la poche ventrale de leur mère pendant environ dix semaines, avant d’être placés dans le nid. La mère les transporte souvent sur son dos lors de ses déplacements pour leur apprendre à trouver de la nourriture. Lorsqu’ils atteignent quatorze semaines, ils prennent leur autonomie et commencent à chercher leur propre nourriture. Leur maturité sexuelle intervient généralement entre six et huit mois.
Les menaces urbaines qui pèsent sur l’opossum
Grâce à sa capacité à faire semblant d’être mort, l’opossum évite souvent ses principaux prédateurs terrestres, comme les grands carnivores. Cependant, il reste vulnérable face aux rapaces tels que les hiboux, ou encore aux attaques de chats et chiens en ville. Son habitat est aussi menacé par la déforestation, la circulation routière et la chasse. Selon leur espèce, certains sont considérés comme proches de l’extinction ou en préoccupation mineure, selon l’UICN. En liberté, il peut vivre entre 2 et 3 ans, voire jusqu’à 6 ans en captivité.