Parmi les félins sauvages du continent américain, l’ocelot se distingue par sa beauté remarquable. Ce petit carnivore, naturellement réservé et territorial, passe la majorité de ses journées à dormir dans les arbres, avant de chasser la nuit dans un comportement plutôt discret. Découvrons ce félin aux allures de jaguar miniature.
L’ocelot : caractéristique et identité
Appelé aussi Leopardus pardalis, ce mammifère appartient à la famille des félins et constitue une espèce à part entière du genre Leopardus, regroupant différentes variétés de chats sauvages. Il se déploie à travers douze sous-espèces distinctes, distinguées principalement selon leur localisation géographique. Son territoire s’étend en Amérique du Sud et centrale, mais on peut aussi le croiser dans le sud-est du Texas, aux États-Unis.
Une fourrure idéale pour le camouflage
De petite taille, l’ocelot affiche un poids variant entre 6 et 15 kg, selon le sexe, et peut atteindre 1,5 mètre de longueur depuis le museau jusqu’à la queue. La femelle, plus menue, affiche une silhouette plus légère. Sa robe dorée, ornée de motifs en rosettes noires, lui sert de camouflage naturel. Des taches blanches décorent ses oreilles et ses orbites, tandis que deux lignes sombres s’étendent de la tête au museau pour délimiter son visage. La teinte de son pelage est adaptée à son environnement : chez ceux qui vivent dans la forêt tropicale, le ton est souvent orange ou ocre, alors que dans les zones arides, il tend vers le gris. Son ventre, lui, demeure plus clair, parfois presque blanc. Sa vue nocturne et son odorat très fins lui confèrent un avantage évident pour chasser dans l’obscurité.
Prefère les habitats denses aux espaces dégagés
De la région sud de l’Amérique jusqu’à l’extrémité méridionale de l’Argentine, en passant par l’île de la Trinité, l’ocelot voit ses populations concentrées principalement dans le bassin amazonien. Il peut évoluer jusqu’à 1 200 mètres d’altitude dans une diversité d’habitats tropicaux et subtropicaux, tels que mangroves, marais côtiers, savanes, prairies, zones arbustives ou semi-désertiques. En règle générale, cet animal évite les espaces ouverts et privilégie les zones à forte végétation, où son camouflage lui permet de se dissimuler des prédateurs tout en chassant plus efficacement.
Une alimentation variée et opportuniste
Ce carnivore se nourrit principalement de tout ce qu’il peut capturer. Son régime inclut des petits mammifères comme les lapins et rats, des singes, des paresseux, des tortues, des fourmiliers, voire des oiseaux qu’il pèse d’abord pour enlever les plumes. La chasse s’effectue principalement lors de ses sorties nocturnes, en marchant discrètement sur le sol ou en s’accrochant aux branches pour guetter une proie. En plus de sa discrétion, il n’hésite pas à attaquer des poules ou même de jeunes veaux quand l’occasion se présente.
Un animal territorial autant que discret
En général, l’ocelot mène une vie plutôt solitaire, consacrant ses journées au repos en hauteur et nocturnement à la chasse. C’est un excellent grimpeur capable de descendre des arbres à reculons, contrairement à d’autres félins comme le margay. Son territoire est délimité par des marques olfactives, telles que des urines très odorantes, et par des signaux visuels, comme des griffures sur les troncs d’arbres ou des excréments. En cas d’invasion, il n’hésite pas à se défendre violemment pour préserver son espace vital.
La jeunesse, une phase particulièrement fragile
De nature solitaire, la femelle ocelot ne garde que ses petits dans son refuge. Après une période de gestation d’environ 80 jours, elle met au monde une à trois portées, composées de petits encore aveugles. Elle veille à leur propreté, au nettoyage du cordon ombilical, et consomme le placenta pour éviter d’attirer des prédateurs. Facilement vulnérables durant leurs premières semaines, les jeunes restent cachés dans un abri et se nourrissent exclusivement de lait maternel. La mère, quant à elle, élimine leurs excréments pour éviter d’attirer d’éventuels dangers. Progressivement, elle leur enseigne comment chasser en leur apportant de petites proies vivantes. À environ 6 mois, ils deviennent indépendants et, vers l’âge de deux ans, quittent leur territoire lorsqu’ils atteignent leur maturité sexuelle.
L’ocelot face aux menaces
Les principaux prédateurs naturels de l’ocelot comprennent certains grands félins, comme le jaguar et le puma, ainsi que des rapaces, notamment la harpie. Au fil des décennies, la chasse intensive, notamment pour sa fourrure, a fortement réduit ses nombres. En réponse, son inscription sur la liste de la CITES a permis de mieux protéger cette espèce. Son habitat est cependant toujours menacé par la déforestation, qui réduit ses accès à ses proies. Même si aujourd’hui majoritairement protégé, ce félin demeure victime de braconnage. Son espérance de vie en liberté se situe généralement autour de dix ans, pouvant atteindre vingt ans en captivité.