Derrière une peau épaisse et grisâtre se cache le plus grand mammifère terrestre du monde, doté d’un tempérament doux et d’un comportement altruiste. Depuis sa naissance, cet animal bénéficie d’un soin particulier qui façonne son sens profond de la solidarité, un trait de caractère qui ne faillit pas jusqu’à ses derniers jours. Focus sur un pachyderme qui privilégie la cohésion et l’entraide au sein de sa communauté.
Les différentes espèces d’éléphants
Ce mastodonte d’origine africaine ou asiatique figure parmi les plus imposants des mammifères. Il appartient à l’ordre des Proboscidiens et à la famille des Éléphantidés, ses populations se répartissant sur deux grands continents : l’Afrique et l’Asie. Selon leur localisation, on distingue principalement :
- Une espèce présente dans la région saharienne jusqu’à l’Afrique australe – souvent appelée éléphant de savane ;
- Une autre évoluant dans les milieux forestiers humides d’Afrique centrale, connue sous le nom d’éléphant de forêt.
Éléphants africains et asiatiques : un panorama géographique
Le mighty éléphant d’Asie se retrouve dans une douzaine de pays allant des régions du Sud-Est asiatique jusqu’à la Chine, en passant par l’Inde. De leur côté, en Afrique, ces géants occupent un territoire de près de quarante nations, avec des zones de répartition distinctes selon les spécies :
- Les éléphants de savane bénéficient d’un espace étendu, comprenant le sud du Sahara, jusqu’à la partie méridionale du continent, ainsi que la côte atlantique s’étendant jusqu’à l’océan Indien. Ces animaux préfèrent les prairies, les zones marécageuses et les riverains des grands fleuves ;
- Les éléphants de forêt, quant à eux, résident principalement en Afrique centrale, notamment au Gabon, en République du Congo, et dans certaines zones du sud-est camerounais ou de l’ouest de la République centrafricaine, se déplaçant dans des forêts denses et tropicales.
La peau robuste mais sensible des pachydermes
Un éléphant d’Asie adulte pèse en moyenne 4 tonnes, tandis que la version africaine peut atteindre 6 tonnes. Sa peau, épaissie d’environ 2 centimètres, se fragilise notamment dans ses plis où s’abritent parasites et autres irritations. Très peu poilue, elle ne possède pas de glandes sudoripares ou séborrhées, ce qui la rend susceptible de se dessécher. C’est pour compenser cette sécheresse qu’il est essentiel de l’humecter régulièrement avec de l’eau, ou de jouer avec de la poussière et de la boue, que la trompe asperge sur la peau. L’éléphant de forêt, plus petit que son homologue de savane, bénéficie de défenses plus fines et droites, avec une peau plus lisse, facilitant sa marche dans les arbres et sous-bois denses.
La trompe et les défenses, outils indispensables
La trompe, véritable prolongement de la face de l’éléphant, se compose de deux longs tubulures musculaires, dépourvues d’os et pèsant plus de cent kilogrammes. Elle permet à l’animal d’aspirer de l’eau, de saisir des aliments, ou encore de communiquer à travers des vocalisations puissantes appelées barrissements. La terminaison de la trompe, ressemblant à un doigt, sert à manipuler avec précision de petites végétations ou à décortiquer les fruits. Outre ses fonctions utilitaires, cette pièce sert également à des gestes tendres ou agressifs. Quant aux défenses, ce sont en fait les incisives de l’animal, qui poussent tout au long de sa vie pour lui servir à creuser, se défendre ou se nourrir. Leur ivoire brillant et dur est fréquemment visé par les braconniers.
Un régime strictement végétarien
Les éléphants se nourrissent exclusivement de végétaux : herbes, feuilles, racines, fruits, baies, tubercules, ou ramilles tendres. Ils examinent longuement leur nourriture au bout de la trompe pour s’assurer de leur propreté, notamment en secouant la végétation pour éliminer la terre. Lors des périodes de sécheresse, ils recherchent les fibres juteuses de certains arbustes, comme le baobab, qu’ils déchirent avec leurs défenses. La consommation journalière de leur régime végétal peut atteindre entre 150 et 220 kilogrammes. Leur soif est tout aussi colossale, avec une ingestion d’eau peut dépasser 100 litres par jour.
La vie en groupe : une organisation matriarcale
Très social, l’éléphant évolue en troupeau comprenant généralement une vingtaine à une trentaine d’individus. La structure est centrée sur une femelle dominante, souvent la plus âgée, entourée de ses descendants. La cohésion du groupe repose sur cette hiérarchie et un puissant sentiment de solidarité. Lorsqu’un mâle atteint la maturité sexuelle vers 10-15 ans, il est exclu du clan pour errer librement, formant parfois des alliances avec d’autres jeunes mâles. Les femelles, elles, conservent durant toute leur vie un lien étroit entre elles, renforçant la cohésion et la protection du groupe.
La naissance : un moment sous haute vigilance
Après une période de gestation d’environ deux ans, la femelle donne naissance sous la garde vigilante d’autres femelles du groupe. L’éléphanteau, présentant une tête et des pattes avant en premier, peut se relever rapidement grâce à leur aide collective. La mère ingère rapidement le placenta pour sécuriser la zone contre d’éventuels prédateurs. À la naissance, il pèse environ 100 kilogrammes et mesure près de 95 cm. Deux jours plus tard, il commence à suivre la mère, se tenant à sa queue pour ne pas se perdre. La mère l’allaite pendant six mois, tandis que les autres femelles du troupeau apportent un soutien maternel précieux, leur instinct étant fortement développé.
Menacés et protégés : le triste destin de l’éléphant
Bien que seuls les lions puissent occasionnellement s’en prendre aux jeunes éléphanteaux, aucun prédateur naturel ne menace vraiment les adultes. Cependant, la menace principale provient du braconnage, avec la chasse illégale en faveur de leur ivoire, de leur peau ou de leur viande. Ces actes criminels conduisent à une réduction dramatique de leur population, malgré leur statut de protection. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) classe leur état de conservation comme suit :
- Éléphant de savane africain : vulnérable ;
- Éléphant de forêt africain et éléphants asiatiques : en danger critique d’extinction.
La longévité moyenne d’un éléphant s’établit entre 60 et 70 ans.