L’alpaga : un compagnon domestique des montagnes sud-américaines

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Natif des plateaux andins, le petit camélidé a conquis différentes régions du globe, s’adaptant de l’Océan Austral à l’Europe. Sa nature douce et sa capacité d’intelligence en font un animal particulièrement sociable, qui a été domestiqué par l’homme depuis des millénaires. Il vit en groupe, car sa survie dépend de sa vie communautaire.

Origine et lignée

Appartenant à la famille des camélidés, l’alpaga (Vicugna pacos) descend en droite ligne de la vigogne, son ancêtre sauvage. Originaire d’Amérique du Sud, il se distingue principalement par deux variétés : le huacaya, majoritaire, et le suri. Sa présence est plus fréquente dans les élevages que dans la nature sauvage.

Une parenté évidente

Le plus petit membre de la famille des camélidés, l’alpaga, se voit mesurer entre 75 centimètres et un mètre à l’épaule. Son poids oscille généralement autour de 70 kilogrammes chez le mâle, en dessous de 60 kg pour la femelle. Son apparence évoque celle de ses cousins : des jambes fines et longues, un cou élancé, et une tête triangulaire qui lui confère un profil distinctif.

Variétés de pelages et couleurs

Les teintes du pelage varient d’un blanc immaculé à un brun profond, en passant par des gris et noirs divers. Certains reconnus pour leurs couleurs multiples présentent un éventail varié. Le suri se caractérise par une toison à poil long, formant des mèches distinctives qui peuvent être fines, droites ou torsadées. En revanche, le huacaya possède un manteau laineux semblable à celui du mouton, frisé ou ondulé, avec des poils de longueur moyenne.

Une vie typiquement andine

Originaire du Pérou, l’alpaga est présent dans plusieurs autres pays andins comme la Bolivie, l’Équateur, l’Argentine, ainsi que dans des zones semi-désertiques à haute altitude, pouvant atteindre environ 4 500 mètres. La multiplication de cet élevage s’est étendue mondialement, notamment en Grande-Bretagne, en Suisse, en Australie, en France, ainsi qu’aux États-Unis et au Canada.

Vie en troupeau

Animale très sociale, l’alpaga a besoin de vivre en groupe pour assurer son équilibre. Il organise sa hiérarchie autour d’un mâle dominant, avec des femelles et des jeunes. Les mâles non leaders vivent à l’écart, et la rivalité peut conduire à des combats parfois violents, avec coups de patte, morsures ou頭. La communication s’établit par des postures, des vocalisations et le crachat, comme chez le lama. Il délimite également ses espaces avec des excréments spécifiques à ses zones de vie.

Des liens étroits avec l’homme

Utilisé dès l’époque des Incas, il y a environ 5 000 ans, l’alpaga n’a pas été un animal sauvage. Curieux et amical, il apprécie la compagnie humaine, notamment pour sa laine exceptionnelle. Sa nature douce et son maintien stable en font un animal agréable à côtoyer, notamment avec les enfants. Très intelligent, il est aussi un compagnon idéal pour les randonnées. Au Pérou, il arrive qu’il fasse partie de troupeaux de moutons, protégeant ces derniers des prédateurs des Andes.

Système digestif à trois estomacs

Ce mammifère herbivore se nourrit principalement d’herbes, de graminées et de foin. Il peut aussi brouter les arbustes, en ayant une préférence pour les jeunes pousses. Bien qu’il ne fasse pas partie de la catégorie des ruminants, il possède un système digestif distinct avec trois estomacs, dépourvu de cornes et de sabots. Sa consommation journalière se situe entre 1,5 et 2 kilos de végétaux, pouvant grimper à 3 kilos en période de gestation pour une femelle.

Reproduction et développement

Les femelles atteignent la maturité sexuelle vers 10 à 18 mois, alors que les mâles ne se reproduisent qu’à partir de 2,5 à 3 ans, une fois leurs organes reproducteurs pleinement formés. La période de reproduction s’étale généralement entre novembre et avril, mais elle peut se produire tout au long de l’année grâce à l’ovulation induite lors de l’accouplement. La grossesse dure environ onze mois et demi, durant lesquels le futur alpaga se forme et se développe dans l’utérus, avant la naissance de son petit.

Naissance et croissance

La naissance, appelée criaison, donne naissance à un seul petit, le cria, qui pèse en moyenne 7 kg. La femelle donne naissance généralement debout, séparant son bébé du troupeau pour mettre bas. Le cria naît avec une toison de quelques centimètres, et il apprend rapidement à suivre sa mère. L’allaitement dure environ six mois, pendant lesquels le jeune reste très attentif à sa mère. La femelle peut se reproduire à nouveau peu après, généralement une dizaine de jours après la naissance de son cria.

Vulnérabilité face aux prédateurs

Dans leur environnement naturel, l’alpaga doit faire face à des prédateurs tels que le puma, le coyote, le condor ou encore l’ocelot. En cas de danger, il avertit le reste du groupe par des cris, et tous se regroupent pour se protéger, y compris les jeunes. Mal équipé pour la défense, il ne charge pas ses agresseurs ni ne mord, préférant souvent simplement cracher pour se défendre, mais cela reste insuffisant face à un prédateur déterminé. Sans mauvaises rencontres, et grâce à de bonnes conditions de vie, cet animal peut vivre jusqu’à une trentaine d’années.

Une laine prisée dans le monde

La principale utilité de l’alpaga réside dans sa laine exceptionnelle, réputée pour sa douceur et la variété des couleurs qu’elle peut prendre — jusqu’à une vingtaine de teintes officielles. La tonte se réalise une fois par an au printemps, offrant une toison douce, fine, et très efficace pour isoler du froid, qui fait la renommée de cet animal domestique.