Gazelle de Waller ou Antilope Girafe

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Ce mammifère, mesurant entre 1,40 mètre et 1,60 mètre de haut, porte le nom de gazelle de Waller (Litocranius walleri) en hommage au révérend H. Waller, un ami proche du célèbre explorateur David Livingstone. Son pelage marron foncé s’embellit d’un dégradé plus clair sur ses côtés, avant de se terminer par une zone blanche sur ses membres et son ventre. Dotée d’un corps élancé et gracieux, cette antilope se distingue notamment par son cou très long, ce qui lui a valu le surnom de généruk. Elle parcourt les régions arides du Kenya jusqu’à Djibouti, évoluant dans des paysages désertiques et semi-désertiques.

Quelle est l’origine de l’appellation généruk pour cette antilope ?

Le nom de généruk trouve ses racines en Somalie, où sa signification littérale, « deero-garanuug : qui tète la girafe », évoque son cou exceptionnellement long. Membre de la famille des bovidés, cette espèce appartient à un groupe de mammifères ruminants regroupant plus de 140 membres, incluant les buffles, les bisons, ainsi que d’autres types d’antilopes et de gazelles. Ces animaux se caractérisent par un nombre pair de doigts à leurs membres. Leur alimentation, exclusivement végétale, repose sur une série de quatre compartiments stomacaux leur permettant de digérer efficacement leur nourriture après une étape de mastication supplémentaire. Chez cette espèce, les mâles se distinguent par leurs cornes torsadées en forme de S, pouvant atteindre 45 cm de longueur.

Quelles sont les particularités distinctives de la gazelle de Waller ?

Avec son allure délicate et élégante, la gazelle de Waller possède plusieurs traits physiques parfaitement adaptés à son environnement. Son cou long est sa caractéristique la plus visible, tandis que ses pattes arrière lui offrent la capacité de sauter jusqu’à deux mètres de haut pour atteindre les feuilles situées en hauteur.

Au-delà de cette stature, son museau fin et sa bouche étroite lui permettent de se nourrir parmi les plantes épineuses sans encombre, évitant ainsi les obstacles que d’autres herbivores évitent. Elle se nourrit d’une diversité impressionnante de végétaux, allant des feuilles tendre aux jeunes rameaux, datant de 80 espèces différentes d’arbres et arbustes, notamment dans des environnements désertiques. Comme le chameau, cette antilope peut s’hydrater en puisant dans l’eau contenue dans sa nourriture, notamment les plantes, les pousses et les rameaux. Enfin, chaque groupe d’antilopes de Waller se nourrit à différentes hauteurs ; la girafe, grâce à son cou long, se délecte des feuillages à plus de 4,60 mètres, contre un petit dik-dik qui se contente de végétation située au-dessous d’un mètre. Aucun de ces groupes ne se gêne dans ses habitudes, évitant ainsi la compétition alimentaire.

Où peut-on observer la gazelle de Waller ?

Ce mammifère est principalement présent en Afrique de l’Est. On le retrouve essentiellement au Kenya, en Tanzanie, en Somalie et en Éthiopie, avec quelques populations aussi dans la région de Djibouti. Il privilégie les zones de plaines désertiques, comme le Serengeti, et les régions arides de la partie orientale du continent africain. Son aire de répartition était autrefois beaucoup plus étendue, mais la dégradation de son habitat a réduit ses territoires. Active principalement de jour, cette espèce vit en groupes composés de femelles et de leur faon, tandis que les mâles vivent généralement de manière solitaire et territoriale. Adaptée aux zones semi-arides et désertiques, elle tire toute l’eau dont elle a besoin de son alimentation, ce qui lui permet de passer de longs moments sans boire. Elle préfère se nourrir dans les plaines arides ou semi-arides, évitant généralement la savane dense.

Petite anecdote ?

En moyenne, cette antilope peut vivre entre 8 et 10 ans dans la nature, mais sa longévité peut atteindre jusqu’à 15 ans en captivité.

Comment se reproduit le généruk ?

Les femelles atteignent leur maturité sexuelle dès leur première année, ce qui leur permet de donner naissance à un petit. Contrairement à d’autres mammifères, elles peuvent se reproduire tout au long de l’année. Les mâles, quant à eux, commencent à être reproducteurs vers l’âge de 18 mois. Après une gestation d’environ six mois, la femelle met bas un faon pesant autour de 3 kg. À l’âge adulte, un faon pèse généralement entre 25 et 45 kg pour la femelle, et entre 30 et 50 kg pour le mâle. Ceux-ci défendent leur territoire, qui peut couvrir plusieurs centaines d’hectares, en entrechoquant leurs cornes. La mise bas se fait souvent dans des zones d’abri, dissimulée dans la végétation haute, pour échapper aux prédateurs. Le nouveau-né se redresse en quelques minutes seulement et reste caché dans les premières semaines pour se protéger. La mère veille sur lui en utilisant des stratégies de camouflage et de silence, atteignant ainsi une phase d’intégration au troupeau après environ deux semaines.

Quels sont les principaux prédateurs de la gazelle de Waller ?

Malgré sa vitesse impressionnante pouvant atteindre 100 km/h, semblable à celle du guépard, cette antilope doit faire face à plusieurs prédateurs. Parmi eux, on trouve notamment le lion, le léopard, la hyène, le lycaon, et le chacal. La gazelle de Waller a développé différentes stratégies pour échapper à ces prédateurs : elle peut rapidement atteindre sa vitesse maximale pour s’enfuir, ou se dissimuler dans la végétation pour attendre que le danger passe. Les nouveau-nés, quant à eux, restent cachés immobiles dans les broussailles, évitant ainsi d’être repérés par les prédateurs. Elle imite également ses cousines en restant immobile lorsque la menace se fait sentir, et ne quitte son abri qu’en courant à grande vitesse lorsque la fuite devient essentielle.

Avec son cou tendu vers l’avant, la gazelle de Waller maintient un déplacement sinueux et élégant, rappelant la démarche de la gazelle de Mhorr, lorsqu’elle cherche à échapper à une menace.

Cette gazelle exceptionnelle est-elle en danger ?

Comme beaucoup d’autres espèces à travers le monde, la gazelle de Waller voit son habitat se réduire au fil des années, menaçant sa survie. Elle figure sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), où elle est classée dans la catégorie des espèces quasi menacées (NT). La chasse, que ce soit pour sa viande ou comme trophée, contribue à diminuer sa population, tout comme la perte progressive de ses habitats naturels, souvent remplacés par des zones d’élevage pour le bétail. Ces facteurs combinés ont déjà limité ses territoires et provoqué un déclin de ses effectifs. Actuellement, on estime que l’ensemble de ses populations représente entre 25 000 et 50 000 individus répartis sur son aire de distribution.

Crédit photo : Daniel Fafard