Le tamanoir se distingue par son museau extrêmement long et sa langue fine, ce qui en fait un maître dans la capture de ses insectes préférés, notamment les fourmis. Ce mammifère, dont la présence remonte à plusieurs millions d’années, est l’un des plus anciens de notre planète, évoluant principalement dans les forêts tropicales d’Amérique du Sud et centrale. Avec les tatous et les paresseux, il appartient au groupe des xénarthres, une catégorie de mammifères placentaires caractérisés par l’absence de dents, des membres robustes et de longues griffes. Ce grand animal peut atteindre deux mètres de long, avec un poids pouvant dépasser 50 kilogrammes. Sa silhouette est reconnaissable à son pelage dense, brunâtre, qui le protège contre les morsures d’insectes, ainsi qu’à ses bandes noires et blanches qui parcourent son cou et ses épaules. Sa crinière épaisse descend jusqu’à une queue touffue, aussi longue que son corps. Sur le plan anatomique, ses pattes antérieures sont blanches, les postérieures grisâtres, et ses membres sont équipés de cinq griffes puissantes, dont trois sont particulièrement incurvées pour fouiller le sol et déloger ses proies. Le tamanoir possède un visage réduit avec de petites oreilles et de tout petits yeux. Son museau en forme de tube, pouvant atteindre 60 cm, est dépourvu de dents, mais il compense avec une langue exceptionnellement longue – pouvant mesurer jusqu’à 50 cm – recouverte d’une salive adhésive extrêmement efficace pour capturer ses insectes. Son corps est adapté pour le fouissage et la collecte de nourriture dans différents environnements. Ce mammifère se répartit sur l’ensemble de l’Amérique centrale et du Sud, de la péninsule du Yucatán jusqu’aux territoires uruguayens, en passant par le nord de l’Argentine. Il occupe une variété d’habitats allant des marais aux forêts tropicales humides ou sèches, en passant par les broussailles épineuses, les prairies et les savanes. Si sa nourriture provient principalement des zones ouvertes, il préfère souvent se reposer dans des zones plus boisées. Le régime alimentaire du tamanoir est majoritairement composé de fourmis, de termites et d’autres invertébrés à corps mou. Il utilise ses griffes puissantes pour creuser dans le sol ou déchiqueter les troncs d’arbre, puis introduit son museau étroit dans les galeries ou les crevasses. Sa langue extrêmement fine et longue, enrobée d’une salive collante, lui permet d’aspirer rapidement des centaines d’insectes en un seul geste. De temps en temps, il peut aussi se nourrir de fruits ou de baies. Comme il tire peu d’eau de ses proies, il boit rarement, se contentant parfois de lécher la rosée ou de s’abreuver à des points d’eau. En dehors de ses périodes de chasse, le tamanoir passe de nombreuses heures à dormir – jusqu’à 16 heures par jour – dans des terriers ou dans la végétation dense. Il se recroqueville et couvre son corps avec sa queue, qui sert aussi de camouflage. La température corporelle moyenne de cette espèce est faible pour un mammifère, environ 32°C, ce qui témoigne de son adaptation à son environnement. La vue et l’ouïe ne sont pas ses sens prédominants : c’est surtout son odorat très développé qui lui permet de localiser ses proies. Solitaires, ses interactions sont rares, se limitant principalement à la mère et son petit ou lors de l’accouplement. La reproduction du tamanoir se produit tout au long de l’année, ses individus atteignant la maturité sexuelle vers deux à quatre ans. Après une gestation d’environ 190 jours, la femelle met au monde un seul bébé, pesant entre 1 et 2 kg, dont les yeux restent fermés pendant les premiers jours. Le jeune grimpe rapidement sur le dos de sa mère pour se reposer et téter. Vers ses trois mois, il commence à consommer des aliments solides, et le sevrage complet intervient vers ses dix mois. Cependant, le jeune reste dépendant de sa mère pour une période pouvant atteindre deux ans, en raison de sa dépendance pour la nourriture et la protection. Le tamanoir est confronté à plusieurs menaces, principalement la disparition progressive de sa population dans plusieurs régions d’Amérique du Sud, à cause de la chasse pour sa fourrure, sa viande ou pour le trophée. Ses principaux prédateurs naturels sont certains grands félins comme le jaguar et le puma, qui ciblent surtout les jeunes individus plus vulnérables. Effectivement, ses longues griffes lui confèrent une capacité défensive notable : un adulte peut infliger des blessures graves à ses assaillants. La déforestation massive, en revanche, demeure la menace la plus importante pour cette espèce, réduisant considérablement ses habitats naturels. En captivité, la longévité peut atteindre 25 ans, contre environ 15 ans à l’état sauvage.