Semblable à son cousin le renard roux dans l’apparence et l’habitat, le fennec possède une silhouette élancée, de petites dimensions, et une tête prompte à faire craquer grâce à sa face douce. Son allure attrayante et son tempérament amical font que certains tentent de l’apprivoiser. Cependant, sauf à vivre dans un environnement désertique, il est peu judicieux de faire du fennec un animal domestique, puisqu’il est mal adapté à la vie en intérieur. Découvrez le plus petit des renards, qui demeure une créature sauvage avant tout.
Qui est le fennec ?
Désigné aussi comme le renard des sables, le fennec, dont le nom scientifique est Vulpes zerda, est un petit mammifère carnivore rattaché à la famille des canidés. Sa silhouette frêle et ses dimensions réduites lui ont valu l’appellation de “renard de poche”. Sa longueur totale oscille entre 20 et 40 cm, avec une queue touffue de 20 à 30 cm, pour une masse approximative de 1,5 kilogramme. À titre comparatif, le renard roux peut atteindre un poids de 6 kg.
Comment reconnaître un fennec ?
Outre sa petite taille, le fennec se distingue par ses imposantes oreilles triangulaires pouvant mesurer jusqu’à 15 cm de haut. Sa fourrure de couleur sable se mêle harmonieusement aux paysages désertiques, le ventre étant souvent plus clair. Son pelage varie selon son environnement : beige ou presque blanc dans les dunes, fauve ou roux dans les steppes. Sa face porte un museau fin accompagné de moustaches délicates, et ses grands yeux foncés évoquent une amande. Les coussinets de ses pattes sont également recouverts de poils, une adaptation contre la chaleur du sol.
Quelle est la zone de répartition du fennec ?
Principalement présent dans les déserts du nord de l’Afrique, comme le Sahara, le fennec peuple des territoires tels que le Maroc, la Tunisie, l’Algérie (où il est symbole national pour l’équipe de football), le Niger, le Nigeria ou encore le Tchad. On le retrouve également en Libye, en Égypte, en Arabie Saoudite, dans la péninsule du Sinaï ou au Koweït. En plus de ces zones désertiques, il peut aussi vivre dans des régions de steppes. Il construit des terriers pouvant atteindre une profondeur de 10 mètres pour échapper à l’extrême chaleur.
Quelles stratégies lui permettent de survivre dans un climat aride ?
Adapté aux environnements aux températures extrêmes, le fennec possède plusieurs caractéristiques qui lui permettent de supporter les conditions difficiles. Parmi elles :
- Ses oreilles très longues et bien vascularisées servent à dissiper la chaleur superflue, aidant à maintenir une température corporelle stable ;
- Les coussinets velus protègent ses pattes du sable brûlant où la température peut atteindre 70°C ;
- Son système rénal très concentré lui permet d’éliminer un maximum de déchets avec peu d’eau, conservant ainsi ses réserves hydriques naturelles.
Quel régime alimentaire le fennec privilégie-t-il ?
Expert en chasse, le fennec utilise ses sens affûtés pour traquer ses proies, sautant jusqu’à 60 cm en hauteur et un mètre en longueur. Son audition fine, renforcée par ses oreilles, lui permet de localiser efficacement ses proies, semblable à l’écholocalisation des chauves-souris. Ses coussinets velus lui permettent de se mouvoir silencieusement pour surprendre ses victimes. Son alimentation se compose principalement d’insectes comme les scarabées, criquets ou sauterelles, ainsi que de petits rongeurs tels que gerbilles ou gerboises. Il apprécie aussi les lézards, les œufs ou, occasionnellement, des petits oiseaux et même des escargots, qu’on rencontre dans le désert. En raison de ses stratégies d’hydratation, il consomme peu d’eau, se contentant de boire dans les oasis ou de la rosée matinale.
Quel est son mode de vie ?
La nature nocturne du fennec lui permet d’émerger à la tombée de la nuit pour chasser, évitant ainsi la chaleur du jour. Il se réfugie dans ses terriers durant les heures chaudes, qui peuvent atteindre des températures extrêmes. Ayant une vie sociale en groupes d’une dizaine d’individus, il occupe un territoire partagé. Son habitat souterrain, tapissé de matériaux doux comme des poils ou des plumes, comporte une pièce principale et de longs couloirs. Sa queue épaisse sert de couverture contre le froid, enroulée autour de son corps la nuit. Lorsqu’il est menacé, il creuse rapidement un trou dans le sable pour se cacher. La saison des amours voit le mâle marquer son domaine avec son urine, adoptant une posture agressive face à ses rivaux.
Comment se déroule la reproduction du fennec ?
Le fennec tend à former des couples monogames qui restent ensemble toute leur vie. La période d’accouplement se situe généralement entre janvier et février. Après une gestation d’environ deux mois, la femelle donne naissance à une portée pouvant aller jusqu’à cinq petits, dissimulés dans un terrier profond. À la naissance, ils sont recouverts d’un duvet clair avec une bande sombre sur le dos. Ils sont aveugles au début, ouvrant les yeux après une dizaine de jours. Au fil du temps, ils développent leurs grandes oreilles caractéristiques. La mère s’occupe de leur alimentation en les allaitant, tout en leur offrant des aliments solides à partir du mois, jusqu’au sevrage total vers deux mois. Pendant cette période, le père joue un rôle de protection et de chasseur. La maturité sexuelle est atteinte vers 9 mois à 1 an.
L’espèce fennec est-elle en danger ?
Parmi ses principaux prédateurs figurent les serpents, chacals, chiens errants et rapaces. En Afrique du Nord, le fennec est aussi chassé pour sa viande et sa fourrure, et il subit la pression du commerce illégal d’animaux de compagnie. La destruction de son habitat, conséquence de l’expansion humaine, constitue une menace majeure. La CITES a inscrit le fennec en annexe II pour contrôler son commerce, tandis que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) le classe en “préoccupation mineure”. Des mesures de protection sont en place dans certains pays comme le Maroc, ainsi que dans plusieurs réserves d’Égypte et du Niger.
Peut-on adopter un fennec domestiquement ?
Bien que la législation européenne interdise la commercialisation du fennec, il reste malgré tout vendu illégalement à des amateurs d’animaux exotiques. Néanmoins, accueillir un fennec comme animal de compagnie n’est pas recommandé dans nos régions tempérées, car il lui faut un environnement aride pour vivre correctement. Son instinct sauvage, ses problèmes de santé comme la thyroïdite, et sa propension à creuser des trous en quête de liberté rendent son adaptation difficile. De plus, ses habitudes nocturnes et son comportement sauvage le rendent incompatible avec la vie en foyer. En dehors des zones désertiques, adopter un fennec reste une démarche difficile et peu recommandable. Dans la nature, il peut vivre jusqu’à 12 ans.