En général, le hérisson est plus courant dans nos régions que le porc-épic, principalement parce qu’il est plus facile à rencontrer en France, contrairement à son cousin à piquants qui reste une rareté. Cette distinction pourrait expliquer pourquoi le hérisson est souvent plus apprécié ou considéré comme plus sympathique, même s’il partage avec le porc-épic la particularité d’être recouvert de pointes qui ne donnent pas vraiment envie de les câliner. Ces deux animaux ont des différences notables, surtout lorsqu’on les observe de près.
La classification du hérisson et du porc-épic
Bien qu’ils arborent tous les deux une armure d’épines, le hérisson et le porc-épic ne sont pas proches parentes. Le hérisson appartient à la famille des Erinacéidés, tandis que le porc-épic se divise en deux groupes selon leur aire de répartition : l’un, les Hystricidés, qui colonise notamment l’Afrique et une partie de l’Asie chaude, et l’autre, les Erethizontidés, que l’on retrouve en Amérique.
Leur taille varie considérablement : un hérisson adulte dépasse rarement 30 cm, alors qu’un porc-épic mesure généralement entre 60 et 70 cm, quel que soit son groupe. Certains porcs-épics sud-américains restent très légers, pesant moins d’un kilogramme, mais la majorité dépasse largement ce poids, certains atteignant plus de 5 kg, ce qui en fait parmi les plus grands rongeurs du monde. À titre d’exemple, l’Atherurus africanus, un porc-épic à la queue en brosse, fournit jusqu’à 2 kg de viande comestible quand il est chassé, pratique courante en Afrique équatoriale. Le hérisson, en revanche, n’est que rarement consommé, principalement par certains groupes tziganes, de façon occasionnelle.
Le régime alimentaire de ces deux espèces n’est pas le même : le hérisson est omnivore, appréciant une variété d’aliments, alors que les porcs-épics se nourrissent principalement de végétaux, étant de véritables rongeurs herbivores.
En termes de locomotion, les porcs-épics sont généralement plus agiles. Leur anatomie leur permet de se mettre sur leurs pattes arrière, à la manière des ours, ce qui facilite la grimpe aux arbres pour certains. À votre avis, lequel est le plus rapide ? Si le hérisson peut, à l’occasion, atteindre 7 km/h pour esquiver un danger, il se déplace habituellement à une vitesse plus calme, parcourant environ 180 mètres en une heure. De son côté, un porc-épic évolue à une vitesse moyenne de 2 km/h.
Différences dans la structure des épines
Les épines jouent toutes deux un rôle essentiel dans la défense contre les prédateurs. Cependant, il est intéressant de noter que certains membres de la famille des Erinacéidés, comme les gymnures ou hérissons d’Asie, sont dépourvus de piquants. Concentrons-nous maintenant sur les caractéristiques propres à chaque type d’épine : leur composition et leur mode de fonctionnement diffèrent complètement.
Chez le hérisson commun (Erinaceus europaeus), les piquants sont en réalité des poils modifiés, mesurant entre 2 et 3 cm, dont la durée de vie ne dépasse pas 18 mois. Après leur chute, ils sont rapidement remplacés. Leur coloration varie, avec une base généralement brunâtre et une extrémité plus claire. Chaque poil provient d’une seule implantation, dont trois se développent dans des directions opposées, ce qui leur confère une certaine solidité. Leur structure est creuse et leur membrane les rend presque indestructibles. Lorsqu’un hérisson se sent menacé, il peut ériger ses piquants grâce à des muscles spécialisés, puis se recroqueviller en boule pour se protéger. Ce comportement peut durer plusieurs heures, mais il n’adopte cette posture que si le danger est imminent. Jusqu’à ce moment, il reste en alerte, conservant la tête et le cou visibles pour surveiller son environnement, ce qui laisse une faiblesse exploitée par certains prédateurs comme les blaireaux, capables de forcer l’entrée dans la boule et de blesser le hérisson.
Les épines des Erethizontidés, quant à elles, sont beaucoup plus sophistiquées. Leur surface est recouverte d’écailles, ce qui complique leur extraction après une prise de contact dans la peau. Leur taille microscopique les rend invisibles à l’œil nu, mais leur fonctionnement est similaire à celui du dard d’une abeille : une pénétration facile dans un sens, mais résistante dans l’autre. Dans la nature, cela entraîne parfois la mort d’animaux qui se frottent aux porcs-épics, souvent par septicémie, lorsque les épines restent enfoncées. La preuve en est que ces poils empoisonnés sont recouverts d’un enduit d’acides gras articulé avec des propriétés antibiotiques, ce qui évite la majorité des décès. Parfois, des porcs-épics se blessent eux-mêmes ou entre eux, mais leur organisme est adapté pour ne pas mourir de leurs propres défenses. Leur but principal est de dissuader tout agresseur : il suffit qu’un animal insiste pour s’approcher pour qu’il se fasse piquer. Certaines espèces renforcent encore leur défense en utilisant leur queue, dont les piquants se heurtent pour produire un bruit effrayant, dissuadant ainsi les prédateurs.