Découvrir le blaireau-furet ou mélogale, un petit carnivore d’Asie

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Crédit photo : Heng Chian Li

Ressemblant à un croisement entre un blaireau et un furet, cette créature arbore une tête évoquant celle du premier et un corps rappelant le second. Originaires d’Asie, ces animaux restent encore peu connus, notamment parce qu’ils n’ont pas été largement étudiés. Une découverte récente dans la région du Vietnam a même permis d’identifier une nouvelle espèce, ce qui constitue une avancée remarquable dans la compréhension de ces petits mammifères. À la fois mystérieux et fascinants, ces carnivores asiatiques offrent encore beaucoup de secrets à dévoiler !

Quelle est la nature du blaireau-furet ou melogale ?

Ce mammifère a été initialement décrit au début des années 1830 par un zoologiste français, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Il appartient au genre melogale, regroupant plusieurs espèces de la famille des mustélidés. Souvent comparés aux blaireaux et aux furets, ces animaux comptent un total de cinq variétés :

  • Le blaireau-furet de Chine (Melogale moschata) ;
  • Le blaireau-furet birman (Melogale personata) ;
  • Le blaireau-furet de Bornéo (Melogale everetti) ;
  • Le blaireau-furet de Java (Melogale orientalis) ;
  • Le blaireau-furet du Vietnam (Melogale cucphuongensis), récemment identifié en 2011.

Dans quels habitats se retrouve le blaireau-furet ou melogale ?

Ces différentes espèces évoluent dans plusieurs régions d’Asie :

  • Le blaireau-furet chinois fréquente la Birmanie (aujourd’hui Myanmar), la Chine méridionale, l’Inde, le Laos, Taïwan et le Vietnam. Il vit dans la forêt tropicale ou subtropicale, mais peut aussi explorer les prairies ;
  • Le blaireau-furet birman occupe un vaste territoire couvrant l’Inde, le Népal, le Bangladesh, la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge, le Vietnam et la Chine. Son habitat s’étend des forêts aux savanes en passant par les plaines herbeuses ;
  • Le blaireau-furet de Bornéo est exclusivement endémique à l’île de Bornéo, répartie entre la Malaisie et l’Indonésie. Il privilégie principalement les zones montagneuses comme le mont Kinabalu, situées à des altitudes comprises entre 1 000 et 3 000 m ;
  • Le blaireau-furet de Java habite exclusivement les régions montagneuses et vallonnées, notamment sur Java et Bali ;
  • Le blaireau-furet vietnamien a été découvert dans le parc national de Cuc Phuong, étant une espèce endémique au Vietnam.

Comment distinguer le blaireau-furet ou melogale ?

Le spécimen le plus courant, le blaireau-furet chinois, mesure généralement entre 30 et 40 cm de longueur et pèse entre 1 et 3 kg. Son corps élancé est recouvert d’un pelage fin aux teintes de brun grisâtre, avec une teinte blanche ou orangée sur le ventre. Son visage noir présente un front blanc encadrant un masque sombre, tandis que ses oreilles sont grandes. La queue, longue (de 15 à 23 cm), est toute touffue. L’ensemble du genre Melogale présente des pattes courtes, pourvues de larges pieds partiellement palmés, avec des coussinets crénelés. Ses griffes robustes et longues lui permettent de creuser, grimper aux arbres ou escalader des parois rocheuses. Quelques particularités permettent de les différencier :

  • Chez la variété birmane, la bande blanche s’étale de la tête jusqu’à la base de la queue, alors qu’elle s’arrête avant chez l’espèce chinoise ;
  • Le melogale de Bornéo se caractérise par un masque facial plutôt blanc jaunâtre ;
  • Le melogale javanais, très similaire, est parfois considéré comme une sous-espèce du type birman ;
  • Le spécimen vietnamien reste encore peu connu, et ses particularités ne sont pas entièrement documentées.

Quel régime alimentaire adopte le blaireau-furet ou melogale ?

Omnivore, le blaireau-furet consomme une variété d’aliments selon ses habitats, incluant de petits rongeurs, insectes (cafards, sauterelles), amphibiens (grenouilles, crapauds), invertébrés (vers de terre), mollusques (escargots), ainsi que des oiseaux et leurs œufs. Certains parcourent aussi la terre à la recherche de reptiles comme les petits lézards. Parfois, ils complètent leur menu avec des fruits ou des racines de végétaux. Le blaireau-furet birman chasse préférentiellement au sol, tandis que celui de Bornéo est plus arboricole, se déplaçant dans les arbres pour trouver sa nourriture.

Quelle est la façon dont le blaireau-furet vit ?

Ce petit carnivore est principalement actif durant la nuit, avec des activités concentrées lors du crépuscule. Lorsqu’il ne chasse pas, il se réfugie sous terre, dans un terrier qu’il peut avoir creusé lui-même ou qu’un autre animal a abandonné. Il peut également se réfugier dans des cavités rocheuses, utilisant ses longues griffes pour escalader. Comme le putois, il possède une petite glande anale qui peut libérer une odeur désagréable pour dissuader d’éventuels prédateurs. En général, sa zone de déplacement couvre entre 4 et 9 hectares, et il mène une vie en grande partie solitaire, sauf durant la saison de reproduction.

Comment se déroule la reproduction chez le blaireau-furet ou melogale ?

Ce mammifère peut se reproduire tout au long de l’année, bien qu’on observe souvent des pics de naissances au printemps et à la fin de l’automne. La période de gestation varie de 57 à 80 jours, après laquelle la femelle met au monde 1 à 5 petits qu’elle élève seule jusqu’à ce qu’ils atteignent 2 ou 3 mois. La durée de vie en liberté n’est pas précisément connue, mais en captivité, le blaireau-furet peut vivre jusqu’à 10 ans, avec un record atteignant 17 ans.

Le blaireau-furet est-il une espèce menacée ?

Concernant son statut de conservation, seule l’espèce chinoise a été évaluée par l’Union internationale pour la protection de la nature (UICN). Classée en catégorie « préoccupation mineure », cette variété est encore largement présente dans ses zones naturelles et bénéficie de nombreux espaces protégés. Cependant, elle est parfois chassée pour sa fourrure, sa chair ou son usage en médecine traditionnelle. La déforestation intensive constitue une menace potentielle à son avenir. Pour les autres espèces, faute de données précises, il est difficile d’évaluer leur état de santé ou leur degré de vulnérabilité actuellement.