Découvrir la martre des pins : caractéristiques et habitudes

Accueil » Les animaux sauvages » Mammifères » Découvrir la martre des pins : caractéristiques et habitudes
Crédit photo : Mike Pennington

Souvent perçue à tort comme étant une fouine, la martre des pins est un petit mammifère discret et peu connu. Elle évite généralement les zones habitées et reste très méfiante, ce qui rend son observation dans son environnement naturel complexe. Pour découvrir tout ce qu’il faut savoir sur cette animal sans la faire fuir, c’est par ici !

Qu’est-ce que la martre des pins ?

Ce mustélidé, connu scientifiquement sous le nom de Martes martes, appartient à la famille des mustélidés, un groupe très diversifié comprenant plus de cinquante-six espèces réparties en plusieurs genres. Parmi ses proches familiers, on retrouve la fouine, le furet, le blaireau, la belette, l’hermine, la zibeline ou encore le putois. La martre des pins a une taille modérée : elle atteint environ 15 cm de hauteur, avec une longueur totale allant de 36 à 58 cm, sans compter sa queue touffue d’environ 16 à 28 cm. Son poids peut varier de 500 grammes à 2 kilogrammes, avec une tendance à ce que les mâles soient généralement plus lourds que les femelles.

À quoi ressemble cette martre ?

Elle ressemble beaucoup à une fouine, avec quelques différences notables. Sa robe est d’un brun chocolat uniforme, sauf sur la partie inférieure du torse appelée bavette, qui affiche une teinte jaune orangée. C’est cette caractéristique qui permet de distinguer la martre de la fouine. En hiver, son pelage devient épais et soyeux, et ses coussinets sont recouverts de poils, ce qui la protège du froid. Après la période de mue printanière, elle retrouve un pelage plus court et plus rêche en été. Les jeunes, quant à eux, acquièrent leur apparence adulte dès leur premier hiver. La silhouette de la martre est élancée, avec un museau pointu et de grandes oreilles triangulaires. Très agile dans les arbres, elle possède plusieurs adaptations lui permettant de grimper avec aisance, telles que des membres antérieurs puissants, une queue longue pour l’équilibre et des griffes acérées. Elle dispose aussi de glandes odoriférantes au niveau de l’abdomen et du périnée.

Où peut-on croiser la martre des pins ?

Elle peuple une vaste étendue en Eurasie, allant de l’ouest à l’est du continent. On la retrouve notamment dans le nord de l’Angleterre, en Écosse, ainsi que dans plusieurs pays scandinaves comme la Norvège, la Finlande ou la Suède. Sa présence s’étend également vers l’ouest de la Russie et le pourtour méditerranéen, en évitant toutefois les régions méridionales de la péninsule ibérique. En France, la martre est présente partout mais son effectif est plus concentré dans la partie orientale du territoire.

Quelles sont ses zones de prédilection pour vivre ?

Elle privilégie principalement les forêts, où elle trouve une abondance de nourriture et des abris pour se loger. En hiver, elle recherche souvent des refuges au sol, dans des terriers abandonnés par d’autres animaux ou dissimulés sous des pierres ou dans la végétation dense comme les ronces, qui lui offrent une protection contre ses prédateurs. En période chaude, elle préfère s’établir dans des arbres creux, généralement à moins de 2 mètres de hauteur, occupés parfois par des écureuils ou des souches mortes. Les zones ouvertes sont à éviter, car elles exposent la martre à ses ennemis naturels, tels que les rapaces, et offrent peu de proies. La montagne, notamment dans les Alpes, constitue également un habitat fréquent jusqu’à une altitude de 2000 mètres.

Que mange la martre des pins ?

Ce petit carnivore, qui a aussi un régime insectivore et frugivore, adapte son alimentation selon la saison. En automne et au printemps, il chasse principalement de petits rongeurs comme le campagnol ou la musaraigne, et peut même digérer des proies venimeuses telles que certains serpents ou insectes difficiles à consommer. Pendant l’été, il se nourrit de fruits succulents — comme les fraises, framboises, cerises ou pommes — et de divers insectes, y compris des bourdons. Il n’hésite pas à capturer des oiseaux tels que merles ou mésanges, ou encore des batraciens comme les grenouilles ou salamandres. En hiver, son alimentation se réduit généralement, et il devient plus opportuniste en se contentant parfois de charognes ou de petits rongeurs si l’occasion se présente. La martre stocke aussi de la nourriture à l’automne pour faire face aux ressources limitées des mois froids.

Quel est son mode de vie ?

Nocturne et active au crépuscule, la martre des pins chasse principalement de la tombée de la nuit jusqu’au matin. Elle ne hiberne pas, mais son activité diminue considérablement durant la saison froide. Contrairement à la fouine, qui s’approche souvent des habitations humaines, la martre reste très méfiante et évite les zones fréquentées par les humains. Elle est très territoriale, utilisant des marques odorantes provenant de ses glandes pour délimiter son aire de chasse. Elle possède plusieurs aptitudes pour évoluer dans les arbres, tels que ses membres puissants, une longue queue pour conserver son équilibre, et des griffes acérées. Son corps fin, son long museau et ses grandes oreilles lui facilitent la vie dans son environnement arboricole. Solitaire par nature, elle ne partage son espace qu’en période de reproduction.

Comment se reproduit la martre des pins ?

La saison de reproduction s’étend de juin à août. Le mâle démarche la femelle par des jeux, puis ils copulent durant une période pouvant aller jusqu’à 75 minutes. La gestation dure entre 28 et 30 jours, après quoi la femelle met au monde une petite portée généralement composée de trois jeunes, mais pouvant aller jusqu’à six. Ces petits, très faibles à la naissance, ont les yeux fermés et sont entièrement dépendants de leur mère pour se nourrir. La mère les allaite pendant environ un mois et demi, seule à s’occuper d’eux, le mâle ayant déjà repris ses activités. Vers l’âge de deux mois, les jeunes sortent du nid, restant dans les branches tout en étant sous surveillance constante. En période de difficulté alimentaire, la mère peut même se résoudre à tuer certains de ses petits pour survivre. À six mois, ils deviennent totalement autonomes et commencent à explorer leur environnement, tandis que les femelles atteignent leur maturité vers 15 mois, et les mâles vers 27 mois.

La martre est-elle menacée ?

Les principaux prédateurs de la martre comprennent notamment les grands carnivores comme le lynx, le loup ou le renard, ainsi que certains rapaces tels que l’aigle royal. Cette espèce a longtemps été ciblée pour sa fourrure fine, mais aujourd’hui, ses populations restent globalement stables. Elle bénéficie d’une protection partielle en Europe, étant inscrite à l’Annexe V de la Directive Habitats-Faune-Flore. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), elle est classée dans la catégorie « préoccupation mineure », indiquant qu’elle n’est pas en danger immédiat.

En France, la martre des pins est considérée comme une espèce chassable. Un arrêté ministériel en 2023 a prolongé pour trois ans la liste des espèces susceptibles de provoquer des dégâts agricoles (également appelées ESOD), parmi lesquelles figure « Martes martes ». La chasse à cette espèce est alors autorisée lors des périodes officielles, entre début septembre et fin février, principalement par tir ou piégeage. Bien que certains lui reprochent de s’attaquer aux volailles et au gibier, il faut souligner que la martre contribue à la régulation des populations de rongeurs nuisibles pour l’agriculture. En milieu naturel, sa longévité est généralement de 10 à 12 ans.