Originaire exclusivement d’Argentine, le mara possède une allure singulière qui attire l’attention. Bien que sa silhouette évoque celle d’un lièvre, ces deux mammifères n’ont aucun lien de parenté. Voici une présentation détaillée de ce troisième plus grand rongeur de notre planète.
Quelle est la nature du mara ?
Le mara, dont le nom scientifique est dolichotis patagonum, est aussi connu sous les appellations de lièvre de Patagonie ou de lièvre des pampas. Fascinant en raison de sa classification, il appartient au sous-ordre des hystrichomorphes, comme le ragondin ou le porc-épic, et est intégré à la famille des cavidés. Avec son proche parent, le cobaye halophile (dolichotis salinicola), il constitue le genre dolichotis. En fonction de la localisation dans différentes régions d’Argentine, il se divise en deux sous-espèces :
- Dolichotis patagonum centricola
- Dolichotis patagonum patagonum, qui se trouve plus au sud que l’autre.
Ce mammifère peut atteindre une longueur de 70 à 75 cm et peser entre 8 et 16 kg, le mâle étant généralement plus robuste que la femelle. Sa queue courte, d’environ 5 cm, ne possède pas de poils. Avec ces dimensions, le mara occupe la troisième place parmi les plus volumineux des rongeurs, après le capybara et le castor.
Le mara : une apparence surprenante
Son allure rappelle à la fois un lièvre, un kangourou ou un petit cerf. Son visage s’allonge vers un museau arrondi, tandis que ses oreilles, bien que plus courtes et plus pointues que celles d’un lapin, conservent une certaine finesse. Le pelage, dense et doux, arbore une teinte gris-brun sur le dos, blanc sur le ventre et orange sur le cou. Une tache noire bordée d’une frange blanche orne la croupe. Ses pattes arrière, munies de 3 doigts, sont longues et musclées, alors que ses pattes antérieures, équipées de 4 orteils, sont plus courtes. Doté d’un ouïe, d’une vision et d’un odorat très développés, le mara est constamment en alerte face aux éventuels prédateurs.
Le mara est-il aussi rapide que le lièvre européen ?
Grâce à ses membres puissants, ce rongeur est conçu pour la course. Bien qu’il ressemble au lièvre européen, il est important de rappeler qu’ils n’ont aucune parenté : le lièvre d’Europe appartient à l’ordre des lagomorphes, une autre classification que celle du mara, qui est un rongeur. En moyenne, le mara peut courir à une vitesse de 55 km/h, avec des pointes pouvant atteindre 80 km/h, et sauter jusqu’à 2 mètres en hauteur. Sa silhouette plus svelte, mesurant 42 à 68 cm et pesant 2,5 à 6,4 kg, lui permet de rivaliser en rapidité avec le lièvre européen, qui lui aussi atteint 80 km/h en vitesse maximale et réalise des sauts verticaux d’environ 2 mètres.
Son habitat naturel
Ce mammifère endémique de l’Argentine voit sa population décliner malgré une large répartition. Il privilégie les régions où hiver très froid et été très chaud se succèdent. Utilisant ses griffes acérées, il construit des terriers pouvant aller jusqu’à 10 mètres de profondeur, dans des espaces ouverts agrémentés de buissons, d’arbustes et de plantes basses. On le rencontre principalement dans les plaines arides, les savanes sèches, les prairies et les zones semi-désertiques.
Que mange le lièvre de Patagonie ?
En tant qu’herbivore, le mara adapte son alimentation à l’environnement sec ou humide dans lequel il évolue. Les graminées constituent une part importante, représentant près de 70 % de son régime, accompagnées de feuilles, broussailles, écorces et racines. Les cactus font aussi partie de son menu, étant donné que leur composition en eau lui permet de boire peu. Lors des saisons sèches, les plantes grasses de régions arides fournissent à la fois nourriture et source d’hydratation essentielle.
Son mode de vie
Animal actif en journée, le mara aime aussi prendre le soleil en après-midi. La nuit, il vit en groupe dans un terrier, formant des communautés d’environ 8 à 10 individus, comprenant adultes et jeunes. Pendant la saison de reproduction, ces groupes peuvent se regrouper pour former des colonies pouvant compter jusqu’à trente membres. Bien que chaque famille partage une même tanière, il n’y a pas toujours de contact étroit entre ces groupes. Naturellement, le mara reste sur le qui-vive, prêt à fuir à la moindre menace, ce qui explique qu’un animal surveille pendant que l’autre se nourrit, adoptant ainsi une stratégie de garde et de repas alternés.
Comment se reproduit le mara ?
Après une période de gestation de 80 à 90 jours, la femelle donne naissance à une portée de 3 ou 4 petits, généralement à proximité de l’entrée de son terrier. Précoce, cette espèce voit ses jeunes naître déjà assez développés, capables de se déplacer rapidement, et ils sont sevrés vers 2 à 3 mois. La reproduction chez le mara est également rapide : le mâle peut atteindre sa maturité sexuelle dès son premier anniversaire, tandis que la femelle peut se reproduire dès l’âge de 5 mois. Il est habituel que le couple soit monogame et fidèle, une caractéristique rare chez les mammifères. La perte d’un partenaire peut conduire à la mort de l’autre, soulignant leur attachement.
Le mara : une espèce en danger ?
Ce rongeur doit faire face à plusieurs menaces naturelles et humaines. Parmi leurs prédateurs principaux se trouvent le renard de Magellan, le renard gris d’Argentine, le puma, la buse tricolore, ainsi que le petit grison, carnivore de la famille des mustélidés. La pression humaine accentue cette situation avec le braconnage pour sa fourrure, la destruction de son habitat naturel due à l’expansion agricole, et une compétition accrue avec de grands herbivores comme les moutons ou l’introduction du lièvre européen, qui peut également transmettre des maladies aux populations locales de mara. Ces facteurs ont autrefois entraîné l’extinction de ses populations dans la région de Buenos Aires. Au niveau mondial, l’espèce est classée comme « quasi-menacée » selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En milieu sauvage, sa durée de vie tourne généralement entre 8 et 10 ans, pouvant atteindre 15 ans en captivité.