Originaire des steppes arides et des zones froides d’Asie centrale, le félin appelé chat de Pallas se distingue par son regard intense et son pelage remarquable. Adapté à des climats extrêmes, il se fond parfaitement dans son environnement rocheux et désertique. Son pelage varie selon la saison, ce qui lui permet de se camoufler efficacement, tandis que ses têtes aplatie et ses petites oreilles basses lui facilitent la chasse et la recherche de nourriture. Ce prédateur discret joue à cache-cache avec ses proies et ses prédateurs, évoluant dans un univers sauvage et hostile.
Quelle est la nature de cet animal ?
Le chat de Pallas, aussi désigné sous le nom scientifique Otocolobus manul, est un mammifère félin qui vit en liberté en Asie centrale. Son nom a été donné en hommage à Peter Simon Pallas, le naturaliste allemand qui l’a été le premier à le décrire. Il appartient à la famille des félidés et constitue à lui seul le genre Otocolobus. Selon l’ICUN, en 2017, cette espèce se divise en deux sous-espèces principales :
- La première, Otocolobus manul manul, a une coloration uniforme et est communément rencontrée sur la majorité de son aire de répartition, notamment en Mongolie et en Chine.
- La seconde, Otocolobus manul nigripectus, présente des marques sombres plus marquées, et se trouve principalement au Tibet, au Cachemire, au Népal et au Bhoutan.
Comment reconnaître ce félin ?
Ce sauvage ressemble étonnamment à un chat domestique, mais avec des proportions plus robustes. Son corps est compact et ses membres sont courts. Sa tête large, aplatie, est équipée de petites oreilles basses et arrondies. Comme d’autres félins, il possède des vibrisses sensibles. La structure de sa mâchoire montre une différence : il ne possède pas la première paire de prémolaires supérieures et son museau court lui donne un total de 28 dents, contre 30 pour un chat domestique. Ses yeux, encerclés d’un cercle blanc, ont une forme ronde plutôt que allongée. Son pelage est long, dense et présente une diversité de nuances. Son poids moyen tourne autour de 4 kg, sa taille totale peut atteindre 65 cm, la queue mesurant entre 21 et 31 cm.
Où trouve-t-on ce félin ?
Le chat de Pallas fréquente principalement les régions froides, arides et montagneuses d’Asie centrale, évoluant entre 4000 et 5000 mètres d’altitude. Son habitat couvre des territoires comprenant l’Afghanistan, le Bhoutan, la Chine, l’Inde, l’Iran, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Mongolie, le Népal, le Pakistan, la Russie et le Turkménistan. Il s’épanouit dans des steppes herbeuses, des deserts alpins, ainsi que dans des zones rocheuses ou en éboulis. Habitué à des conditions climatiques très rudes, il doit faire face à des températures glaciales, des vents violents, du sable et de la poussière. Son abri favori se trouve dans des grottes, des crevasses ou des terriers abandonnés par d’autres animaux tels que marmottes, renards ou blaireaux.
De quelle façon le manul s’acclimate-t-il à son environnement ?
Ce félin possède plusieurs traits qui témoignent de son adaptation à un habitat difficile. Voici quelques exemples :
résistance au froid
Son pelage épais et soyeux lui permet de supporter des températures pouvant descendre jusqu’à -50°C durant l’hiver. En se roulant en boule pour dormir, il conserve la chaleur grâce à sa toison dense. Lors de la saison froide, sa fourrure s’épaissit, ce qui peut faire doubler son poids, passant d’environ 2,5 kg à plus de 5 kg.
camouflage
Les taches et rayures présentes sur son pelage assurent son invisibilité dans le paysage rocailleux ou désertique. La couleur de ses yeux, allant du jaune au vert clair, se mêle harmonieusement à l’environnement pour renforcer son invisibilité. La configuration de ses oreilles, petites et basses, limite ses possibilités de fuite, mais facilite grandement sa discrétion lors de la chasse à l’affût. Il peut ainsi approcher furtivement ses proies et saisir sa cible sans être détecté.
variation saisonnière de la couleur
Sa toison change de teinte selon la saison : en hiver, une majorité de ses zones de pelage blanchissent pour se fondre dans la neige ou la glace. Lors du reste de l’année, quand la végétation sèche reprend, il adopte une teinte grisâtre avec des nuances jaunâtres ou rougeâtres, correspondant à la végétation régionale.
Que consomme ce félin ?
Ce carnivore est un chasseur nocturne surtout solitaire. Il privilégie principalement la chasse aux petits mammifères comme les pikas, marmottes, gerbelles ou campagnols. Il ne dédaigne pas non plus les oiseaux, comme les perdrix ou alouettes, ou encore certains reptiles, invertébrés, charognes et fruits. Sa morphologie incompatible avec la course rapide l’oblige à privilégier l’approche en embuscade. Son pelage cendre lui sert de camouflage parfait sur le terrain rocheux, et ses petites oreilles basses, combinées à une tête plate, lui permettent de surprendre ses victimes efficacement.
Qu’en est-il de sa reproduction ?
Durant la saison de reproduction, qui s’étend généralement de décembre à mars, la femelle est polygame et ovule plusieurs fois. La période d’œstrus dure quelques jours seulement, de 1 à 5 jours. Après une gestation d’environ 2 à 2,5 mois, la mère donne naissance à une portée de jusqu’à six petits. Ces derniers, pesant entre 70 et 100 grammes, naissent aveugles, avec un pelage foncé rayé. Vers deux mois, ils ouvrent leurs yeux et changent de pelage, puis commencent à chasser à l’âge de cinq mois. La leur émancipation intervient autour de 8 mois, et ils atteignent leur maturité sexuelle entre 12 et 14 mois.
Ce félin est-il en danger ?
Les principaux prédateurs naturels du chat de Pallas incluent des oiseaux de proie, des loups, des renards et des chiens sauvages. Dans le passé, sa fourrure fut fortement exploitée à des fins commerciales, notamment pour la fabrication de chapeaux et vêtements de luxe. Aujourd’hui, la majorité des pays où il est présent protègent cette espèce, limitant le commerce illégal de son pelage. Toutefois, plusieurs menaces subsistent : la destruction de ses habitats par la surpâture, l’agriculture intensive ou l’urbanisation, ainsi que la raréfaction de ses proies, conséquence de leur propre déclin lié à la pollution ou à la chasse. L’Union internationale pour la conservation de la nature le classe en catégorie “préoccupation mineure”, tout en alertant sur le déclin global de sa population. La convention de Washington (CITES) réglemente également le commerce, exigeant un permis pour toute importation. La durée de vie du manul varie généralement entre 10 et 12 ans.