Très courante en France, la pipistrelle ordinaire aime évoluer à proximité des constructions humaines, où elle se niche dans les cavités des murs, les greniers ou les hangars. Découvrez cette espèce parmi les plus petites d’Europe.
Fiche d’identité de la pipistrelle ordinaire
La pipistrelle d’Europe, appelée Pipistrellus pipistrellus, est un mammifère doté d’ailes, appartenant à l’ordre des chiroptères, avec une famille spécifique, celle des vespertilionidés. Avec une longueur de 3 à 5 cm, une queue de 2 à 3 cm, une envergure allant jusqu’à 25 cm, et un poids oscillant entre 3 et 8 grammes, c’est la plus petite chauve-souris européenne.
La pipistrelle, rouge et sombre
Son corps robuste est recouvert d’une fourrure variant du brun orangé au brun foncé sur le dos, tandis que le ventre présente souvent des teintes brun jaunâtre ou grises. Sans poils, ses pattes et sa queue sont reliées par une membrane de peau appelée le patagium. Ses ailes fines et étroites lui permettent de voler en zigzag à faible hauteur entre les feuillages. Ses petites oreilles triangulaires, de couleur brun noir, sont surmontées d’un tragus légèrement incurvé et arrondi. Les jeunes affichent généralement une teinte plus sombre.
La chauve-souris d’Europe
Présente dans la majeure partie de l’Europe, jusqu’au Caucase, cette chauve-souris est omniprésente, notamment en France. Elle est dite anthropophile car elle privilégie les habitats proches des zones habitées. Elle trouve refuge dans divers endroits sombres : cavités de murs, greniers, caves, fissures rocheuses ou abris pour arbres. Sa zone d’activité s’étend jusqu’à environ 2 000 mètres d’altitude.
La pipistrelle, spécialiste des insectes
Sur le plan alimentaire, cette petite chauve-souris est principalement insectivore. Elle se nourrit principalement de papillons, moustiques, sauterelles, et mouches. Chassant surtout durant la nuit, elle capture ses proies dans des zones riches en insectes, comme les étangs, zones forestières, milieux agricoles ou encore zones éclairées par les lampadaires. Capable de voler pour attraper jusqu’à 500 insectes en une seule nuit, elle pratique la pêche aérienne.
La communication ultrasonique de la pipistrelle
La navigation et la chasse de la chauve-souris reposent sur l’écholocation. Elle émet des impulsions ultrasoniques, via son nez ou sa bouche, qui rebondissent sur les objets et ses proies, lui permettant de localiser tout ce qui l’entoure. Ce système précis lui sert aussi à éviter les obstacles tels que murs ou arbres, en analysant la rapidité, l’intensité et la fréquence des échos qu’elle capte.
L’hibernation chez la pipistrelle ordinaire
Très sociable, cette chauve-souris vit en colonies de quelques dizaines à plusieurs centaines d’individus, surtout lors de la période de reproduction. Son activité nocturne se poursuit jusqu’au lever du jour, puis elle se réfugie dans des abris sombres pour dormir. La majorité de l’année, la pipistrelle reste sédentaire, mais ceux vivant dans le nord migrent vers le sud à l’approche de l’hiver pour hiberner. En période froide, elle adopte une léthargie, se mettant en sommeil dans un endroit calme, où elle puise dans ses réserves de graisse pour supporter la saison froide.
La reproduction différée de la pipistrelle
Lors de la saison des amours, les mâles patrouillent leur territoire en émettant des cris aigus et en dégagent une odeur caractéristique. Animal polygame, un mâle peut s’accoupler avec plusieurs femelles qu’il protège dans un même gîte. Après la fécondation, qui peut être retardée, les spermatozoïdes restent en suspens dans l’utérus jusqu’au printemps suivant. À leur retour, les femelles se regroupent dans des zones de maternité où elles mettent bas, entre juin et début juillet, un à deux petits non poilus et aveugles. Ces jeunes débutent la voltige vers 3 ou 4 semaines, atteignant leur autonomie. La maturité sexuelle est généralement atteinte entre 1 et 2 ans.
La pipistrelle, une proie de choix pour de nombreux prédateurs
Plusieurs animaux se nourrissent de cette petite chauve-souris, notamment le renard roux, la fouine, la belette, le puma, ou encore certains rapaces diurnes et nocturnes comme la buse, le faucon pèlerin, le milan noir, l’épervier, ainsi que des rapaces nocturnes tels que le grand-duc, la chouette hulotte et la chevêche d’Athéna. Elle est aussi fragile face à des menaces telles que les collisions avec des véhicules, l’installation d’éoliennes, la destruction de ses gîtes ou l’emploi de pesticides qui réduisent ses sources alimentaires.
La chauve-souris, protégée par la loi
Malgré une diminution de ses populations, cette espèce est considérée comme vulnérable mais pas en danger immédiat selon l’Union internationale pour la conservation de la nature. En France, depuis 1981, elle bénéficie d’une protection stricte interdisant la capture, la chasse ou toute perturbation. Un arrêté de 2007 étend cette protection à 33 espèces de chauves-souris sur le territoire, interdisant notamment de détruire ou de modifier leurs sites de reproduction ou de repos. L’espérance de vie de cette chauve-souris se situe généralement autour de 12 ans à l’état sauvage.