Découverte de la moufette : un mammifère à pelage contrasté et odeur marquante

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Reconnaissable à son pelage noir ponctué de rayures blanches, la moufette cache également un atout discret mais redoutable : une odeur désagréable qu’elle déploie en cas de menace. Voici un aperçu d’un mammifère dont l’odeur repousse généralement ses ennemis.

La moufette ou sconse

Ce petit correcteur de la famille des méphitidés, souvent désigné sous le nom de sconse, est un mammifère qui a été autrefois classé parmi les mustélidés, avec les belettes, les loutres, les visons et les blaireaux. Avec le progrès de la génétique, sa classification a été révisée. Aujourd’hui, on dénombre une quinzaine d’espèces réparties en trois groupes : Mephitis et Spilogale en Amérique du Nord, ainsi que Conepatus en Amérique du Sud.

Variété de petite et grande moufette

Leur pelage est généralement noir, marqué par des rayures blanches fines sur le dos, mais certaines espèces portent une seule bande épaisse ou un mélange de taches blanches et de rayures en dents de scie. La silhouette de la moufette comporte une tête petite, un corps longiligne, des pattes courtes, un museau pointu, et une queue très touffue. La minuscules moufette tachetée naine, la plus petite de toutes, mesure entre 12 et 34 cm, pour un poids maximum d’1 kg. En revanche, la moufette à nez de cochon, la plus imposante, peut atteindre 93 cm de long et peser jusqu’à 5 kg.

La forte odeur de la moufette

Connu pour son parfum peu agréable, la moufette sécrète une substance huileuse, jaunâtre et épaisse, émise par deux glandes situées de chaque côté de l’anus, à la base de la queue. Lorsqu’elle se sent en danger, elle contracte ces glandes, arrondit le dos, puis oriente son arrière-train et sa tête vers l’adversaire pour l’asperger. Elle possède la capacité de projeter avec précision son musc à une distance pouvant atteindre 5 mètres, pouvant même répéter cette opération plusieurs fois. Lorsqu’on se trouve à proximité, cette projection peut causer des brûlures aux yeux ou des nausées, qui disparaissent rapidement.

La moufette, crépusculaire et solitaire

Ce mammifère n’a pas une nature agressive. En général, elle préfère se retirer lorsqu’elle est confrontée à un humain ou à un adversaire de même taille. En cas d’irritation, elle émet des sifflements ou des grondements tout en battant violemment le sol avec ses pattes avant pour faire peur. Habituellement, elle vit en grande partie dans son terrier, rentrant à l’intérieur à l’aube et en fin de journée. Lors de la saison excitante, le mâle peut parcourir plusieurs kilomètres à la recherche d’une partenaire. Dotée d’un odorat et d’une ouïe très développés, elle compense une faiblesse visuelle en étant très vigilante face au trafic routier.

La moufette, un territoire limité

Les espèces du genre Mephitis, qui sont les plus communes, vivent exclusivement en Amérique, à savoir principalement aux États-Unis, au Canada et au Mexique. La moufette a pour habitude d’utiliser des terriers abandonnés par d’autres mammifères, évitant ainsi de creuser elle-même. Même si elle ne hiberne pas, elle réduit fortement son activité durant l’hiver, s’endormant profondément jusqu’au printemps. Certains groupes se regroupent dans les régions plus froides pour passer la saison, mais la majorité reste casanière. Leur surface vitale couvre généralement entre 2 et 4 km² pour les femelles, tandis que les mâles peuvent occuper jusqu’à 20 km².

alimentation très diversifiée pour la moufette

Omnivore, la moufette adapte son régime alimentaire selon la saison. À la tombée de la nuit, elle quitte son refuge pour partir à la recherche d’une large variété de nourritures : insectes divers (sauterelles, grillons), larves, vers de terre, petits rongeurs (notamment les souris), reptiles comme les lézards ou les serpents, amphibiens, oiseaux, œufs, charognes, et même certains fruits, baies, racines, feuilles ou champignons. Son pelage épais la rend également capable de résister aux piqûres d’abeilles, qu’elle rencontre fréquemment dans sa chasse.

Naissance en toute autonomie

Les moufettes s’accouplent généralement entre la fin février et le mois de mars. Après une gestation d’environ deux mois, la femelle met au monde une moyenne de cinq petits. À la naissance, ceux-ci sont presque nus, roses et aveugles, ne mesurant que 13 cm pour un poids de 30 g. La mère les déplace dans leur cachette en les portant dans sa gueule, tous les deux ou trois jours. Rapidement, ils se développent : leurs yeux s’ouvrent entre deux et quatre semaines, et ils peuvent utiliser leurs glandes anales pour se défendre. Le sevrage s’effectue vers deux mois, puis ils atteignent leur maturité sexuelle peu avant leur premier anniversaire.

La moufette, une espèce à la portée commune

Malgré son aptitude à repousser les prédateurs grâce à ses sécrétions malodorantes, la moufette reste vulnérable face à certains carnivores comme le coyote, le renard, le puma, ou encore le lynx. De plus, des rapaces moins sensibles à l’odeur, tels que les aigles ou les hiboux, peuvent s’attaquer à elle. Résiliente dans sa zone de répartition en Amérique du Nord, elle s’est adaptée aux milieux habités, apparaissant fréquemment dans les zones urbaines ou rurales. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, elle est classée comme espèce en « préoccupation mineure ». La durée de vie dans la nature dépasse rarement sept ans, mais en captivité, certains peuvent vivre au-delà de 15 ans.