Le hérisson, un animal discret par nature, ne se montre pas souvent en grand public, sauf lorsqu’il se déplace ou se nourrit, où il peut produire des bruits. Lorsqu’on étudie son mode de vie, on découvre un être plutôt énigmatique, actif surtout au crépuscule et la nuit. Sa reproduction suscite aussi beaucoup d’intérêt : il possède entre 5 000 et 7 000 piquants, mesurant environ 2 à 3 cm, qui vivent environ 18 mois mais poussent en permanence, tout comme nos cheveux. Dans cet article, nous vous partageons toutes les informations que l’on connaît aujourd’hui à ce sujet.
Une vie à distance entre individus
Le hérisson connaît une période d’hibernation pendant laquelle il reste inactif, puis reprend ses activités pour une seconde phase. En France, il se montre surtout entre mi-avril et mi-octobre, avec une période de reproduction s’étendant d’avril à septembre. Doté d’un odorat hors pair et d’une ouïe fine, il compense une vision peu développée. Ce solitaire préfère vivre isolé, n’occupant pas de territoire fixe. Bien que des rencontres occasionnelles entre mâles et femelles puissent arriver, elles restent rares et temporaires. Des signaux chimiques, notamment des phéromones, lui permettent de rester informé de la présence de ses congénères. Lorsqu’un Hérisson s’approche trop près, un grognement leur rappelle de garder leurs distances.
Chercher une compagne et la séduire
Il est souvent difficile d’identifier le sexe d’un hérisson sans inspection de ses organes reproducteurs, car les deux sexes sont très similaires. Les glandes situées près de l’anus sont peu développées, mais celles qui sont proctodéales le sont davantage. La maturité sexuelle intervient généralement entre 9 et 12 mois, mais la femelle ne sera capable de prendre soin de ses petits qu’après avoir atteint l’âge de trois ans. Au sortir de l’hibernation, les mâles se lancent dans la quête d’une partenaire, parcourant plusieurs kilomètres chaque nuit. Lorsqu’un mâle repère une femelle potentiellement receptive, il lui manifeste son intérêt par une parade amoureuse qui peut s’étendre sur plusieurs jours. Ce rituel inclut des approches, des tours autour d’elle, des urines, ainsi que des contacts avec le museau ou les pattes. La femelle ne possède pas de période de chaleurs fixes, mais ses ovulations peuvent survenir spontanément ou en présence d’un mâle, à moins qu’elle ne soit déjà fécondée. Si elle n’est pas intéressée, elle peut fuir, se défendre en chargeant ou dressant ses piquants, rendant certains accouplements difficiles.
La rencontre amoureuse et l’accouplement
Une fois que la femelle accepte, elle s’accroupit, soulève sa queue et positionne ses piquants dorsalement pour recevoir le mâle. La rencontre se fait avec précaution, et leur union peut durer plusieurs jours, permettant plusieurs accouplements. Après cette période, le mâle se retire pour rechercher d’autres partenaires indépendamment des petits de la femelle. L’accouplement est une étape clé dans le cycle de vie du hérisson.
La gestation et la naissance
La période de gestation dure en moyenne 35 jours, avec une marge pouvant aller jusqu’à 40 jours en raison de facteurs environnementaux. La femelle met au monde généralement entre 4 et 7 jeunes. En France, les naissances apparaissent à partir d’avril dans le sud, et généralement en mai dans d’autres régions, jusqu’en octobre. La mère construit soigneusement un nid à partir de matériaux trouvés dans son environnement : herbes, feuilles, mousse, mais aussi carton ou plastique en milieu urbain. À la naissance, les bébés, appelés « choupissons », sont aveugles, avec des piquants blancs et souples. Ils deviennent capables de se mettre en boule vers 11 jours, ouvrent les yeux autour de deux semaines, puis quittent le nid après le sevrage, entre 4 et 6 semaines. La mère peut reprendre une nouvelle reproduction ou continuer à prendre soin de ses petits si elle estime qu’ils ne sont pas encore en état de survivre seul. Toutefois, il arrive qu’elle chasse ses jeunes si leur poids n’est pas suffisant, notamment en cas de nourriture limitée.
Selon les statistiques, environ 20 % des jeunes hérissons meurent avant même de quitter le nid. Parmi eux, trois quarts ne survivront pas à leur première année. Un hérisson qui a quitté le nid a en moyenne une espérance de vie de deux ans, avec une faible proportion atteignant dix ans.
Comment veiller sur les hérissons du jardin
Les principales causes de mortalité chez le hérisson sont diverses. Les prédateurs naturels tels que les renards, rapaces nocturnes ou chats ne sont responsables que d’une faible part des décès. D’autres dangers sont liés à leur environnement, comme la noyade ou des blessures, représentant environ 10 % des morts. La faim et l’épuisement en font aussi partie, contribuant pour 13 %. Le parasitisme, notamment les mouches qui pondent sur des individus faibles, est extrêmement néfaste, avec 18 % des décès. Les accidents de la route entraînent 24 % des pertes, tandis que les intoxications dues à des substances chimiques sont la principale cause, constituant 26 %. Adopter de bonnes pratiques dans votre jardin est essentiel pour aider la population de hérissons à prospérer et réduire ces risques.