Comprendre la différence entre une gazelle et une antilope

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La distinction fondamentale entre gazelles et antilopes réside dans leur relation taxonomique : toutes les gazelles appartiennent à la famille des antilopes, mais toutes les antilopes ne sont pas nécessairement des gazelles. Au-delà de ces classifications, il peut parfois être difficile de s’y retrouver face à des noms souvent confus et ambigus.

Les antilopes

Ce groupe regroupe diverses espèces de mammifères ruminants dispersés à travers plusieurs régions du globe, notamment en Afrique, en Asie et en Amérique du Nord. Leur dénomination concerne principalement la sous-famille des Antilopinae, qui regroupent des animaux tels que les antilopes, les gazelles, les ourébis ou encore les procapras. Cependant, dans l’usage courant, certains animaux des sous-familles proches sont aussi désignés comme “antilopes”, comme les impalas, gnous, oryx, voire certains bovins.

Au sens large, la gamme d’antilopes va de la plus petite, le Dik Dik, mesurant une trentaine de centimètres pour un poids de quelques kilogrammes, jusqu’à l’éland du Cap, qui peut atteindre 800 kg. Avec son cou robuste et sa silhouette équivalente à celle d’une vache, l’éland appartient à la famille bovine, qui partage certaines caractéristiques avec ces ruminants, renforçant leur appartenance aux antélopes.

Le springbok, souvent appelé gazelle à poche dorsale, est probablement l’une des plus rapides antilope, capables d’atteindre des vitesses semblables à celles du guépard. Ces animaux peuvent dépasser les 110 km/h lors de courses courtes, avec une moyenne de 90 km/h, et courir à 50 km/h sur de longues distances. Leur rapidité est telle que la fuite est leur premier réflexe en cas de danger. Néanmoins, en cas d’attaque, elles savent faire preuve d’agressivité et utiliser leurs cornes pour se défendre, parfois en infligeant des blessures à leurs assaillants.

Les gazelles

L’étymologie du terme “gazelle” provient d’un mot perse évoquant l’idée d’élégance et d’agilité. Leur morphologie fine se caractérise par de longues pattes, un cou élancé, et une tête ornée de cornes généralement annelées et allongées. Depuis l’Antiquité, cet animal symbolise l’amour, incarnant la grâce et la légèreté.

Ce groupe se compose d’environ 17 espèces différentes. Parmi les plus connues figurent la gazelle de Grant, la gazelle de Thompson, et la gazelle Dorcas, cette dernière étant la plus petite et habitant le Sahara. La gazelle Dama, quant à elle, est la plus grande espèce en Afrique, mais elle devient de plus en plus rare avec le temps.

La gazelle de Grant illustre parfaitement ses congénères africains. Elle fréquente principalement l’est du continent, évoluant aussi bien dans les semi-déserts que dans des zones montagneuses pouvant atteindre 2 500 mètres d’altitude. Elle partage son habitat avec la gazelle de Thompson sans jamais se croiser ou faire d’hybridation.

Les mâles sont généralement plus imposants que les femelles : ils mesurent entre 86 et 97 cm au garrot, avec un poids oscillant entre 40 et 80 kg, alors que les femelles sont légèrement plus petites, atteignant environ 50 kg pour un peu moins de 87 cm. Leur pelage est en nuances de sable sur la partie supérieure du corps et blanc en dessous, avec une peau courte. Les cornes masculines mesurent de 60 à 80 cm, contre 30 à 40 cm chez les femelles.

Comment la gazelle survit-elle face à la sécheresse et à la chaleur ?

Les gazelles se nourrissent principalement d’herbes et de feuilles, mais leur stratégie pour faire face aux conditions arides diffère selon les espèces. La gazelle de Thompson, plus petite, ne peut pas se nourrir lorsque la végétation devient trop haute, notamment pendant la saison des pluies. Elle suit alors les troupeaux de zèbres et de gnous pour repérer les jeunes pousses riches en protéines, privilégiant surtout les graminées. En revanche, la gazelle de Grant adopte une alimentation axée sur les rameaux, qu’elle peut digérer efficacement grâce à des glaandes salivaires développées, ce qui lui permet de survivre dans des environnements plus secs.

Parmi tous les ongulés qui vivent dans ces régions, les gazelles sont celles qui résistent le mieux à la chaleur et à la sécheresse. La gazelle de Grant, plus imposante, nécessite un tiers d’eau supplémentaire par rapport à la gazelle de Thompson. Pendant la saison sèche, elle se nourrit principalement la nuit pour absorber la rosée déposée sur la végétation, ce qui peut leur fournir jusqu’à 10 litres d’eau par nuit. Lors des périodes de pluie, elles se satisfont des flaques d’eau peu profondes.

Ce précieux liquide est crucial pour leur thermorégulation. En effet, il leur permet de refroidir leur cerveau, la seule partie du corps où la température peut atteindre jusqu’à 46 °C. La régulation de leur température corporelle est facilitée par un système d’évaporation nasale, comparable à celui utilisé chez l’humain dans des techniques modernes de ventilation, permettant ainsi leur survie dans des conditions extrêmes.