Les petits carnassiers comme la belette, le furet, la fouine, la martre, l’hermine, le putois et le vison appartiennent tous à la famille des mustélidés. Leur ressemblance physique et comportementale peut rendre leur distinction difficile. Étant donné que certains d’entre eux peuvent croiser votre chemin lors d’une promenade ou au bord d’une route, il est utile de connaître les caractéristiques qui permettent de les différencier. L’objectif de cet article est de vous fournir des clés pour mieux les reconnaître.
La belette (Mustela nivalis)
Reconnaissable par sa discrétion et sa grande agilité, la belette est une petite créature mesurant entre 17 et 27 cm de longueur, queue comprise. C’est la plus petite des mustélidés. Son corps élancé, ses pattes courtes et ses mouvements fluides lui permettent de se glisser aisément dans les tunnels ou les fissures pour chasser. Elle peut passer par un trou de la taille d’une pièce de 2 euros. Son pelage contraste entre un dessus brun et un dessous blanc, assurant un camouflage naturel. En Europe, elle ne possède pas de pelage blanc durant l’hiver, contrairement à l’hermine. En dehors de la saison froide, on distingue l’hermine par la longueur plus importante de sa queue, qui se termine par une extrémité noire.
Malgré son poids léger d’environ 100 grammes, la belette est un chasseur redoutable. Elle peut chasser à toute heure, de jour comme de nuit, selon la disponibilité des proies. Son alimentation est principalement composée de petits rongeurs, tels que campagnols ou mulots, qu’elle capture avec une rapidité exceptionnelle. Elle s’adapte à divers habitats, qu’il s’agisse de prairies, de forêts ou de zones proches des habitations, témoignant d’une grande souplesse dans ses choix de territoire. En zone rurale, elle participe naturellement à la régulation des populations de rongeurs nuisibles. Lors de ses attaques, elle mord souvent la région occipitale d’une proie, favorisant une suffocation par strangulation dans certains cas. Elle peut également venir à bout d’animaux beaucoup plus grands qu’elle, en utilisant une technique de mise à mort par strangulation.
L’hermine (Mustela erminea)
Longue de 17 à 32 cm, avec une queue pouvant faire entre 8 et 12 cm, l’hermine présente une variation de coloration selon la saison. En été, son pelage est brun sur le dos et blanc sur le ventre, semblable à celui de la belette, mais lors de la saison froide, elle se pare d’un blanc intégral, sauf à la pointe de la queue qui reste noire. Sa fourrure blanche a été autrefois utilisée pour les vêtements royaux en Europe. Malheureusement, sa population diminue, ce qui en fait un symbole préservé de la faune sauvage.
Elle est un chasseur agile et féroce, pesant rarement plus de 100 grammes. Capable de s’attaquer à des proies plus volumineuses comme le lapin ou le lièvre, elle privilégie cependant les petits rongeurs comme les mulots ou les souris. Sa capacité à se déplacer silencieusement, à bondir dans la neige ou à se glisser dans les terriers lui permet de surprendre ses victimes rapidement. Elle privilégie généralement les habitats froids ou tempérés, notamment les zones boisées et les lisières de forêts, où elle trouve refuge et cachettes. Active surtout à l’aube et au crépuscule, elle peut aussi chasser en pleine journée si nécessaire.
Le furet (Mustela putorius furo)
Le furet est une créature domestique, absente de la vie sauvage. Les individus abandonnés par leurs propriétaires ne survivent pas en liberté, étant donné leur dépendance à l’humain. La longueur moyenne de son corps est d’environ 38 cm, à laquelle s’ajoute une queue de 10 cm environ. Son corps allongé, musclé, et ses pattes courtes lui confèrent une souplesse remarquable, facilitant sa progression dans les tunnels et espaces étroits. Son pelage peut adopter diverses nuances, allant du blanc au brun, en passant par des tons crème. La couleur des yeux peut varier du rouge au noir, voire bleu, selon la robe.
La fouine (Martes foina)
Originaire de taille moyenne, la fouine mesure entre 40 et 55 cm, avec une queue touffue pouvant atteindre 25 à 30 cm. Son poids varie entre 1 et 2 kilogrammes. Son corps robuste lui donne une silhouette plus trapue que celle de la martre. Son pelage est généralement d’une teinte brun grisâtre, et elle se distingue par une large tache blanche débutant sous le menton et pouvant s’étendre jusqu’aux pattes avant. La fouine, principalement nocturne, est très adaptable et peut se déplacer aussi bien dans la nature que dans les zones habitées. Son régime alimentaire est omnivore : elle consomme des petits rongeurs, des oiseaux, des œufs, mais aussi des fruits, des insectes ou des déchets, ce qui peut en faire un nuisible dans certains environnements urbains.
La martre des pins (Martes martes)
La martre appartient à un genre distinct. Selon la sous-espèce, elle peut atteindre 66 cm de longueur, avec une queue de 20 à 28 cm, et un poids compris entre 1 et 2 kg. La martre des pins, assez souvent croisée dans nos régions, possède une silhouette élancée, avec des pattes plus longues que celles de la fouine, adaptée à la vie arboricole. Son pelage est généralement brun foncé, presque chocolat, caractérisé par une tache jaune orangé au niveau de la gorge, ce qui la différencie nettement de la fouine qui présente une tache blanche. Elle privilégie les forêts denses de conifères ou mixtes, où elle peut grimper et sauter de branche en branche avec aisance. Son alimentation se compose d’écureuils, d’oiseaux, de leurs œufs, de fruits, de baies et d’insectes. Contrairement à la fouine, elle évite généralement les zones habitées.
Le putois (Mustela putorius)
Le putois est l’ancêtre sauvage du furet domestique. Moins souvent rencontré dans la nature aujourd’hui, il reste une figure sauvage emblématique en Europe, même si sa perception est souvent négative. Sa silhouette est d’environ 40 à 60 cm, avec une queue de 12 à 15 cm. Son pelage sombre, allant du brun foncé au noir, est marqué par des bandes claires sur le visage, notamment sur le museau. Son corps robuste et allongé, ses pattes courtes, lui confèrent une silhouette trapue adaptée à ses activités dans les zones humides, marais ou étangs. Très discret, il chasse principalement la nuit, se nourrissant de rongeurs, oiseaux, œufs, et parfois de poissons. Bien qu’il émette une odeur forte lorsqu’il se sent menacé, celle-ci est moins persistante que celle d’une moufette.
Le vison (Mustela lutreola)
Ce petit mustélidé se distingue par sa fourrure dense et soyeuse. Mesurant entre 23 et 43 cm, avec une queue pouvant atteindre 12 cm, il affiche souvent une petite tache blanche sous le menton. En tant qu’animal semi-aquatique, il évolue principalement à proximité des rivières, marais et zones humides forestières. Sa coloration varie du brun clair au brun foncé. Son régime est majoritairement carnivore, comprenant de petits poissons, amphibiens, crustacés ainsi que de petits mammifères et oiseaux aquatiques. Actif surtout la nuit, le vison est aujourd’hui l’un des mammifères en danger d’Europe.
Vous voilà désormais mieux armé pour différencier les différentes espèces de mustélidés que vous pourriez rencontrer. Leur reconnaissance nécessite une observation attentive aux détails, patience en main. En restant discret, vous enrichirez votre connaissance de la faune qui nous entoure, tout en respectant ces animaux sauvages.