Comment reconnaître un rat d’une souris ?

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Pour beaucoup, ces petits mammifères sont rapidement perçus comme des nuisibles qu’il faut éliminer dès qu’ils s’invitent dans leur habitat. Néanmoins, il est utile de distinguer ces deux espèces. Au-delà du simple désagrément qu’ils peuvent causer, mieux connaître leur nature permet d’adapter notre rapport avec eux. Ainsi, cet article met en lumière les différences majeures entre rats et souris pour éviter toute confusion.

Rats et souris : une distinction fiscale

Ces deux rongeurs partagent la famille des Muridés, mais leur classification précise diverge. Les rats appartiennent au genre Ratus, tandis que les souris font partie du genre Mus. La subdivision du groupe Mus en plusieurs sous-genres reflète une diversité génétique importante, répartie selon différents habitats : notamment Coelomys, Pyromys, Nannomys et Mus. Leur séparation remonterait à environ 1,7 million d’années.

Voici un résumé de l’origine et de la diffusion de deux espèces bien connues : la souris domestique et le rat brun, souvent appelé rat d’égout.

La souris domestique, originaire d’Asie et du Proche-Orient, aurait entamé une migration progressive vers l’ouest pour atteindre l’Europe. Emergent dès l’époque des premières civilisations, ses traces sont retrouvées dans le Moyen-Orient, notamment en Israël et en Syrie, entre 12 000 et 8 500 av. J.-C. Sa présence s’étend ensuite à Chypre et à la Crète vers 8 500-6 000 av. J.-C., pour enfin apparaître dans le sud de la France environ 1 000 ans av. J.-C. via le commerce maritime des Phéniciens ou la navigation grecque. Par la suite, la souris a suivi les routes militaires romaines pour se répandre dans toute l’Europe.

Quant au rat brun, il est majoritairement présent dans les régions tempérées du Nord, étant originaire d’Asie du Sud-Est. Son expansion en Europe s’est effectuée par le biais des steppes d’Asie centrale, à mesure que les migrations humaines s’étendaient. Il s’est aussi propagé en Afrique il y a environ 2 600 ans, puis en Europe il y a 1 800 ans, toujours grâce aux mouvements de populations.

Une distinction de taille

La petite taille de la souris est caractéristique : elle ne pèse qu’entre 14 et 31 grammes pour une longueur totale de 6 à 11 cm. En comparaison, le rat brun peut peser entre 230 et 500 grammes, avec une taille allant jusqu’à 30 cm. La queue, souvent perçue comme plus longue que le corps chez la souris, est en réalité généralement aussi longue que le corps chez le rat brun, sauf pour certaines races comme le rat Manx, qui est dépourvu de queue suite à une mutation spécifique expérimentée dès 1915 dans un laboratoire aux États-Unis.

Les fonctions principales de la queue restent identiques : elles permettent de réguler la température corporelle grâce aux vaisseaux sanguins, servent d’équilibre lors des déplacements, et peuvent s’enrouler autour d’un support. La présence de poils sensibles confère également à la queue une fonction tactile importante.

Différences de coloration

Les souris arborent généralement un pelage clair, souvent dit “gris souris”, bien que des teintes brunes soient aussi courantes. Leur ventre a tendance à être plus clair en contraste avec le dos. Les rats, eux, ont une robe plus foncée, oscillant entre le brun très foncé et le noir. Ces différences visuelles facilitent leur identification.

Préférences alimentaires contrastées

Bien que tous deux soient des rongeurs omnivores, leur régime alimentaire présente des particularités. Les souris, dotées d’incisives légèrement crochues, grignotent la nourriture en laissant la coque de côté. Elles privilégient principalement les graines, qu’elles consomment avec peu d’eau, environ 3 ml par jour, étant peu aventureuses et se contentant de sources alimentaires déjà détectées.

Les rats, en revanche, boivent souvent beaucoup plus d’eau — jusqu’à 60 ml par jour — et montrent une préférence pour des aliments riches en jus comme les fruits. Leur comportement plus exploratoire, en quête de nouvelle nourriture, rend leur contrôle plus complexe, notamment leur tendance à s’aventurer dans des lieux variés pour trouver des ressources.

Différenciation par les déjections

Analyser les excréments représente une méthode efficace pour déterminer quel rongeur occupe votre espace. Les rats laissent des crottes plus grosses, allant de 1 à 2 cm, ressemblant à des petits ballons allongés avec une odeur d’ammoniaque prononcée, alors que les souris produisent de plus petites déjections, de 3 à 6 mm, pointues à chaque extrémité, et généralement plus claires.

Les souris peuvent déposer jusqu’à 80 excréments par jour dans des endroits stratégiques liés à leur alimentation, tandis que les rats laissent environ 40 éléments dans le même laps de temps. Il faut aussi faire attention aux crottes de chauves-souris, qui ressemblent à celles des souris, mais qui s’effritent lorsqu’on les écrase, contrairement à celles des souris qui s’étalent.

Traces de pattes et déplacement

Les empreintes laissées par le bas des pattes du rat brun sont marquées par la présence de coussinets huileux, accentués par son mode de déplacement à plat ventre, laissant des traces grasses visibles. Le rat noir, lui, se déplace sur ses orteils et laisse des traces moins marquées. La souris, de taille plus modeste, laisse aussi des empreintes grasses mais en quantité moindre.

Les lieux calmes comme les faux-plafonds ou l’intérieur des murs lui conviennent, tandis que le rat brun préfère l’extérieur, s’installant dans des canalisations ou des abris. Le rat noir, étant un expert en escalade, peut accéder à des hauteurs élevées en se trouvant en haut des bâtiments.

vitesse de reproduction

Une souris femelle peut devenir mature dès 6 semaines et produire jusqu’à huit portées par an, chacune comprenant 4 à 8 petits. Cela signifie qu’en une année, une seule femelle peut engendrer environ 25 000 jeunes.{.} »

Pour le rat, la maturité sexuelle est atteinte vers 5 à 6 semaines, mais il est conseillé d’attendre environ 5 mois pour que la femelle se reproduise, afin de préserver sa santé. Elle peut avoir jusqu’à six portées par an, avec une croissance comprise entre 6 et 12 petits par portée, ce qui peut conduire à une multiplication de 5 000 ratons en un an.