Vos murs semblent prendre vie lors de la nuit ou parfois même en plein jour ? Vous découvrez de minuscules particules noires dans certaines zones de votre cuisine ? Une odeur désagréable d’ammoniac commence à envahir votre intérieur depuis plusieurs jours ? Il est probable qu’une petite créature discrète s’est installée chez vous, même si vous ne l’avez pas encore aperçue : une souris a très certainement élu domicile dans votre habitation. Bien qu’il soit courant de l’apprécier dans la nature, cette petite bête peut devenir une menace pour votre bien-être, pouvant endommager les câbles électriques, dégrader murs et meubles. Qui est ce intrus insatiable qui squatte votre espace ? Quelles sont vos obligations en tant que résident face à cette invasion ? Et quelles sont les méthodes les plus efficaces pour repousser ces rongeurs ?
Identifier l’envahisseur pour mieux le combattre
Les nuisibles tels que rats, loirs et souris cherchent tous à s’installer dans nos foyers, attirés par le confort qu’ils y trouvent pour vivre et se reproduire. Lorsqu’ils s’y installent, il est crucial d’intervenir rapidement, car leur croissance rapide peut transformer une petite invasion en une infestation majeure. Avant de tenter de les éliminer, il faut s’assurer qu’il s’agit bien d’une souris et non d’un rat ou d’un loir, afin d’adopter la stratégie adaptée.
Le rat, le plus imposant des rongeurs capable de s’inviter chez vous
Ces mammifères, souvent de tailles et de couleurs variées, possèdent des caractéristiques distinctives : oreilles rondes, museau pointu, queue longue et dépourvue de poils, segmentée. Nocturnes, ils grimpent facilement sur les murs pour se réfugier dans des greniers ou des charpentes. Leurs incisives acérées leur permettent d’ouvrir de longues galeries dans les murs, où ils stockent leur nourriture. La nuit, leur bruit de rongement et de déplacement se fait entendre tandis que leur apparition visuelle reste rare.
Le loir, un habitant des combles et des greniers
Appartenant à la famille des Gliridae, le loir se distingue par sa taille pouvant atteindre 20 cm. Principalement actif la nuit, il hiberne souvent en hiver et reprend ses activités au printemps. En raison de son poids conséquent, il est plus visible que le rat ou la souris et aime se nourrir de laine végétale ou minérale. Il peut cependant s’intéresser à votre maison si ses réserves alimentaires venaient à manquer. Facile à reconnaître grâce à ses oreilles rondes, son pelage gris ou brun, son plastron blanc, ainsi que sa queue, velue, souvent terminée par un pompon, d’une longueur de 10 à 18 cm.
La souris, un petit muridé discret mais problématique
Membre de la famille des muridés, la souris domestique est généralement de teinte brune ou grise, mesurant entre 7 et 10 cm, avec une queue de taille comparable, souvent dépourvue de poils. Elle peut se faufiler dans un trou minuscule de 5 cm. Son habitat naturel inclut notamment le jardin, où elle aide à lutter contre les parasites comme les escargots. Cependant, dans nos maisons, elle cause des dégâts en rongeant divers matériaux, tels que le linge, le papier, les fruits secs ou aliments gras. Les endroits sombres, comme les dépendances, caves, sous-sols ou zones de stockage, attirent particulièrement ces rongeurs, qui creusent des galeries dans les murs pour y installer leur nid et stocker leur nourriture.
En absence de nourriture, la souris peut aussi s’attaquer à d’autres matériaux comme le savon, la cire, le bois ou le plâtre pour se nourrir. En raison de leur capacité d’invasion, ces petits rongeurs se retrouvent souvent dans les caves, combles, buanderies, gaines ou murs, s’y établissant sans scrupules. Bien que peu dangereuse directement pour l’homme, la souris peut transmettre diverses maladies via ses urine, excréments ou morsures, notamment des poux, puces, tiques, ou encore des infections transmissibles à l’humain. Leur reproduction exponentielle peut rapidement engendrer une infestation difficile à maîtriser, rendant impérative une intervention rapide dès les premiers signes révélateurs.
Cadre légal encadrant la lutte contre les rongeurs
La présence de rongeurs dans les espaces privés ou publics pose un enjeu majeur de santé publique. Selon une circulaire datant du 9 août 1978, chaque particulier ou organisme doit prendre des mesures dès lors qu’il repère ces nuisibles. En complément, un arrêté ministériel de 1995 impose aux établissements vendant des produits alimentaires ou aux structures publiques d’établir un plan de dératisation conforme à un cahier des charges précis, comprenant notamment :
- La désignation des produits utilisés,
- Les consignes de sécurité et d’hygiène à respecter,
- La délimitation des zones traitées,
- Le plan de pose des pièges,
- Les comptes-rendus des interventions de professionnels.
Chaque collectivité locale peut également ajouter ses propres directives. En règle générale, il est obligatoire pour tous de limiter l’accumulation de déchets, de maintenir la propreté des immeubles en copropriété, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour éliminer l’invasion dès qu’elle est constatée afin de prévenir la prolifération massive et les risques sanitaires qu’elle engendre.
Quelles solutions pour éliminer efficacement les souris ?
Lorsqu’une colonie s’installe dans votre intérieur, il devient souvent complexe de s’en débarrasser. La prolifération rapide, avec plusieurs portées annuelles pouvant atteindre 21 petits, peut rapidement causer des dégâts importants. Leur appétit insatiable et leur capacité à ronger les câbles ou endommager les murs rendent urgent le recours à des solutions adaptées. La prévention demeure la méthode la plus efficace pour limiter leur intrusion.
Mettre en place des mesures préventives
Voici quelques stratégies pour empêcher l’entrée des souris dans votre maison :
- Comblez tous les points d’accès potentiels en scellant les fissures des fondations, le long des tuyauteries, et en installant des grilles anti-intrusion si nécessaire.
- Conservez vos aliments dans des contenants hermétiques afin de supprimer toute source de nourriture attrayante. Nettoyez régulièrement pour éliminer les miettes et utilisez des poubelles en inox ou en plastique plutôt qu’en papier, en veillant à les vider dès qu’elles sont pleines.
- Entretenez votre jardin en coupant l’herbe haute et en évitant de laisser traîner des résidus alimentaires ou des déchets susceptibles d’attirer ces nuisibles.
Bien que le chat soit un prédateur naturel de la souris, cette méthode n’est pas toujours fiable, car certains chats préfèrent faire la sieste ou ne chassent pas systématiquement. Par ailleurs, certains peuvent ramener des proies vivantes à la maison, ce qui risque de faire fuir les rongeurs dans des cachettes difficiles d’accès. La présence du félin peut néanmoins dissuader les souris de s’aventurer dans votre intérieur, grâce à l’odeur qu’il dégage.
Solutions naturelles pour faire fuir les souris
Si vous souhaitez privilégier des méthodes non chimiques, plusieurs options naturelles peuvent aider :
- La litière du chat : Son odeur repousse généralement les souris. Pour renforcer son efficacité, vous pouvez ajouter quelques gouttes de vinaigre blanc dans la litière et la déposer le long des murs. Cependant, cette technique doit être renouvelée fréquemment et n’est efficace qu’en cas de faible invasion.
- Huiles essentielles : La souris possédant un odorat très développé, certaines huiles comme menthe poivrée, eucalyptus, lavande, sauge, clou de girofle ou laurier peuvent repousser ces rongeurs. Avant utilisation, vérifiez auprès de votre vétérinaire que ces huiles ne nuisent pas à vos animaux domestiques. Imbibez des boules de coton avec ces huiles et placez-les dans les endroits stratégiques.
- Sachets d’épices : Des herbes séchées ou des épices comme la cayenne, la menthe ou les clous de girofle, déposés derrière les meubles ou dans les murs, peuvent également constituer un répulsif efficace.
- Bicarbonate de soude : En saupoudrant cet ingrédient dans les passages fréquentés par les souris, vous pouvez les dissuader de venir. Lorsqu’elles ingèrent le bicarbonate, la réaction chimique peut provoquer leur asphyxie.
- Ultrasons : Ces appareils, sans danger pour l’humain, émettent des fréquences élevées (autour de 10 000 Hz) qui irritent les rongeurs et les repoussent. Toutefois, il faut souvent plusieurs appareils pour couvrir toute la zone infestée, et ils peuvent déranger vos animaux domestiques.
Autres méthodes pour une évacuation définitive
Lorsque les méthodes naturelles ne suffisent pas, ou si l’infestation est trop importante, des solutions plus radicales sont recommandées :
- Les pièges à souris : Ce sont des dispositifs qui tuent instantanément l’animal, mais leur efficacité est limitée face à une colonie en pleine expansion. De plus, les souris comprennent souvent rapidement comment éviter ces pièges.
- Les souricières : Un bon appât permet de piéger et d’éloigner les souris, qui peuvent ensuite être relâchées loin de votre domicile. Ce procédé reste utile dans de faibles invasions.
- Les produits anticoagulants : Lorsque l’infestation devient sévère, l’utilisation de poisons est souvent la dernière étape. Ces produits, sous forme de pâte, bloc ou céréales, doivent être manipulés avec précaution, en respectant les consignes de sécurité : gants, lunettes et masque sont indispensables lors de leur mise en place. Les appâts doivent être placés hors de portée des autres animaux et de la nourriture. Enfin, ces produits ne doivent être utilisés qu’en cas d’infestation avérée, et non en prévention.
En cas d’échec ou si l’invasion persiste, il est conseillé de faire appel à une entreprise spécialisée en dératisation. Ces professionnels pourront évaluer la situation, identifier la densité de la colonie et appliquer la méthode la plus adaptée pour se débarrasser définitivement des souris.